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    Une étude, dont les résultats intitulés «An absorption profile centred at 78 megahertz in the sky-averaged spectrum» ont été publiés dans la revue Nature, laisse penser, à partir d'une détection effectuée dans le cadre du projet EDGES par une petite antenne dans l'ouest de l'Australie, que les empreintes des premières étoiles de l'Univers ont été observées dans un univers encore bien jeune puisqu'il est âgé de seulement 180 millions d'années après le Big Bang.

     

    Le signal en question «est apparu pour la première fois au cours des semaines qui ont suivi la mise sous tension de l'instrument, en 2015» et s'il «venait à être confirmé, il mettrait au défi certains scientifiques qui se sont penchés sur les prémices de l'univers», car, en particulier, «le laps de temps au cours duquel ces premières étoiles sont nées concorde avec certaines théories, mais pas avec d'autres».

     

    De plus, l'étude montre que «l'hydrogène primitif absorbe les photons à des taux qui sont au moins deux fois plus élevés que ceux attendus, ce qui infirme certaines idées relatives à la température de l'univers primitif». Dans ce contexte, «deux théories prévalent: soit le gaz primitif était plus froid que ce que nous imaginions, soit le rayonnement naturel était plus chaud».

     

    Il faut ajouter à ces spéculations, une deuxième étude dont les résultats intitulés «Possible interaction between baryons and dark-matter particles revealed by the first stars» ont été également publiés dans la revue Nature: elle «indique que les interactions avec la matière noire refroidiraient le gaz à une température à laquelle il absorberait plus de photons».

     

    Cependant, «une autre explication serait qu'il y a plus de photons que ne peut en absorber l'hydrogène, même si l'origine de ces photons dans l'univers primitif reste floue». Néanmoins, ces réflexions n'ont de sens que si «une confirmation indépendante des résultats du projet EDGES» est apportée.

     




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    Une étude, dont les résultats intitulés «Chemical weathering of palaeosols from the Lower Palaeolithic site of Valle Giumentina, central Italy» ont été publiés dans la revue Quaternary Science Reviews, a mis en évidence, en s'appuyant sur le site archéologique de Valle Giumentina, un lien entre éruptions volcaniques, changement climatique, formation des sols et phases d’occupation humaine au Paléolithique inférieur dans le sud de l’Europe.

     

    Notons tout d'abord que «le site archéologique de Valle Giumentina, situé en Italie centrale dans la région des Abruzzes, entre la chaîne des Apennins et la mer Adriatique, contient une séquence pédosédimentaire caractérisée par la présence exceptionnelle de douze niveaux d’industries paléolithiques non remobilisées à éclats de silex et/ou bifaces au sein d’une succession d’anciens sols (paléosols) remarquablement bien datés».

     

    Cette séquence a permis «d’étudier les relations entre formation des sols, volcanisme et changement climatique à l’échelle des cycles glaciaires/interglaciaires et des variations millénales en Méditerranée durant le Pléistocène moyen, ainsi que les interactions Hommes-environnement de certaines des premières implantations humaines en Europe du sud».

     

    Ainsi, «les analyses géochimiques et de susceptibilité magnétique à haute résolution révèlent la présence de onze paléosols, dix d’entre eux s’étant formés entre 560 000 et 450000 ans». De plus, «l'évolution de la composition des éléments majeurs et traces suggère que les paléosols furent principalement formés par altération chimique in situ de la roche-mère».

     

    D'autre part, «l’analyse statistique des données géochimiques montre que les phases majeures d’altération pédologique se produisirent en période interglaciaire, entre 531000 et 511000 ans, ainsi que durant des épisodes de changements environnementaux rapides associés à des oscillations climatiques caractérisées par des conditions plus humides en période glaciaire vers 556000 et 455000 ans».

     

    Au bout du compte, «bien que les forçages globaux dus aux variations de l’orbite terrestre, de l’irradiation solaire ou des concentrations de gaz à effet de serre purent influencer les processus pédogénétiques», il apparaît que «le volcanisme régional, les changements climatiques en Méditerranée et les dynamiques tectono-sédimentaires dans le bassin de Valle Giumentina ont aussi impacté et déclenché la formation de la plupart des paléosols».

     

    Il en découle que ces paléosols «ont probablement offert des ressources nécessaires à la subsistance des communautés humaines du Paléolithique inférieur, aboutissant à une occupation du territoire qui semble avoir été relativement plus intense à partir de 500000 ans» (ainsi les groupes humains de Valle Giumentina, qui «vécurent dans des environnements diversifiés», se sont «adaptés au stress environnemental induit par l’appauvrissement des ressources paléo-écologiques et pédologiques»).

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A comprehensive genomic history of extinct and living elephants» ont été publiés dans la revue PNAS, montre, à partir d'analyses génétiques, que les éléphantidés (*) ont eu une biologie très brouillonne dans le passé et que les trois espèces modernes d’éléphants ont un profil génétique distinct.

     

    Pour parvenir à ces conclusions, «le code génétique de 14 espèces vivantes et disparues d’éléphants d’Afrique et d’Asie, de deux mastodontes (**) américains, d’un éléphant à défenses droites vieux de 120 000 ans, et d’un mammouth de Colomb» a été analysé.

     

    Rappelons ici que «les mammouths ont existé en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord il y a plusieurs millions d’années, pendant le Pléistocène» et qu'ils «sont disparus il y a environ 11 000 ans», tandis que «les mastodontes sont apparus il y a environ 20 millions d’années, mais ils sont disparus approximativement en même temps que leurs cousins, probablement en raison de la chasse et des changements climatiques».

     

    La comparaison des différents génomes a permis à l'étude ici présentée de mettre en relief la complexité des croisements qui ont eu lieu dans le passé dont les scientifiques «ne savaient rien jusque-là». Par exemple, l’analyse du génome de l’éléphant à défenses droites, «aussi appelé palaeoloxodon» (***), a «démontré qu’il était un hybride dont le code génétique provenait en partie d’un ancien éléphant africain, du mammouth laineux et des éléphants de forêt modernes».

     

    Pour ce qui concerne les éléphants d'aujourd'hui, «étonnamment, les chercheurs n’ont trouvé aucun signe de croisements entre deux des trois espèces actuelles, les éléphants de la savane et les plus petits éléphants de forêt, ce qui permet de croire qu’ils vivent relativement isolés depuis au moins 500 000 ans, même si leurs habitats se côtoient».

     

    Comme ces deux espèces sont isolées depuis très longtemps, chacune mérite «d’être considérée de manière indépendante à des fins de conservation». A ce propos, on peut noter qu'il y avait «de trois à cinq millions d’éléphants en Afrique au début du 20e siècle, aussi bien dans la savane que dans les forêts» et que le WWF «estime qu’il n’y en a plus qu’environ 415 000 au total, surtout en raison du trafic de l’ivoire et de la perte d’habitat».

     

    De son côté, «la population d’éléphants d’Asie s’est effondrée depuis trois générations et continue de fondre» et, au bout du compte, «il n’en resterait plus qu’environ 40 000 ou 50 000 en liberté». Finalement, du point de vue de la conservation des éléphants, le fait qu'il y ait trois espèces distinctes doit «mettre en garde contre des croisements volontaires pour gonfler les populations».

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    (*) Elephantidae (Éléphantidés)

    (**) Mastodonte

    (***) Palaeoloxodon

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Cognitive and neuroimaging parameters and brain amyloidosis in individuals at risk of Alzheimer's disease (INSIGHT-preAD): a longitudinal observational study» ont été publiés dans la revue Lancet Neurology, a permis de montrer, à 30 mois de suivi de patients âgés en moyenne de 76 ans, que la présence de lésions amyloïdes (lésions Alzheimer) n'a pas d'impact sur la cognition et le comportement des sujets qui en sont porteurs. Le fait que la progression vers la maladie d’Alzheimer soit faible, témoigne donc d’une réserve cognitive importante pour ce type de population.

     

    Rappelons tout d'abord que INSIGHT-preAD (pour 'INveStIGation of AlzHeimer’s PredicTors in subjective memory complainers - Pre Alzheimer’s disease') «vise à observer chez des sujets âgés de plus de 70 ans, bien portants et sans trouble cognitif, les facteurs de développement de la maladie d'Alzheimer».

     

    Plus précisément, cette recherche «s’appuie sur le suivi longitudinal (dans le temps) d’une cohorte active, lancée en mai 2013 à la Pitié-Salpêtrière AP-HP, de 318 patients volontaires âgés de plus de 70 ans, avec une plainte de mémoire subjective mais dont les performances cognitives et mnésiques sont normales».

     

    En fait, elle a été entreprise parce que «les médicaments actuellement en développement dans le traitement de la maladie d’Alzheimer montrent une efficacité significative sur les lésions cérébrales des patients, sans toutefois réduire de manière conjointe les symptômes»: cela laissait supposer que les essais thérapeutiques seraient «réalisés trop tardivement, chez des patients trop avancés dans la maladie», d'où «l’idée de tester l’efficacité des traitements de façon plus précoce».

     

    Les participants de l'étude «ont accepté au départ que l’on détermine la présence ou non de lésions de la maladie d’Alzheimer (lésions dites « amyloïdes ») dans leur cerveau grâce à un examen d’imagerie». Il est ainsi apparu que «28% d’entre eux étaient porteurs de lésions même s’ils n’en présentaient à ce stade aucun facteur».

     

    Autrement dit, «à leur entrée dans l’étude INSIGHT-preAD, aucune différence n’était observée entre les sujets amyloïdes positifs et amyloïdes négatifs dans les tests cognitifs (mémoire, langage, orientation), fonctionnels et comportementaux» et «aucune différence n’était observée entre les sous-groupes dans l’intensité de la plainte de mémoire, ni en neuro-imagerie structurelle (IRM) ou métabolique (PET-FDG)».

     

    L’étude INSIGHT-preAD, qui comporte «un suivi avec bilan neuropsychologique, électroencéphalogramme et actigraphie tous les ans, ainsi que des prélèvements sanguins (pour la recherche de biomarqueurs) et des examens de neuro-imagerie (IRM, PET-FDG et PET-amyloïde) tous les deux ans», a procédé à l'analyse de «l’ensemble des données recueillies au démarrage de l’étude et à deux ans, en plus d’une évaluation clinique des sujets volontaires à 30 mois de suivi».

     

    Alors qu'aucun «changement significatif entre les sujets amyloïdes positifs et ceux négatifs pour l’ensemble des marqueurs (comportementaux, cognitifs, fonctionnels) observés ainsi qu’en neuro-imagerie» n'était notable, l’électroencéphalogramme a mis en évidence chez les patients porteurs de lésions «une modification de l’activité électrique des régions antérieures de leur cerveau, notamment frontales, pour un maintien de leurs performances intellectuelles et mnésiques».

     

    Notons ici qu'à deux ans et demi de suivi, «seuls quatre sujets ont progressé vers la maladie d’Alzheimer». Cependant, ces patients présentaient à leur entrée dans l’étude, «des facteurs prédictifs, comme un âge plus avancé, une concentration de lésions amyloïdes plus élevée et un volume hippocampique diminué».

     

    Comme l'ensemble de ces éléments montrent «que la présence de lésions amyloïdes cérébrales ne s’accompagne pas de modifications cognitives, morphologiques, métaboliques ou fonctionnelles chez les patients porteurs de ces lésions», il existe probablement des «mécanismes de compensation confortés par les modifications électro-encéphalographiques observées». En vue de «déterminer si ce constat se vérifie toujours après une plus longue période», l'étude INSIGHT-preAD «fera l’objet d’un nouveau point d’étape en 2022».

     

     


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