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Une étude, dont les résultats intitulés «Observations of the missing baryons in the warm–hot intergalactic medium» sont publiés dans la revue Nature et disponibles en pdf, conforte l'idée qu'une partie des protons et des neutrons présents lors du Big Bang, qui manquaient à l'appel selon la théorie de la nucléosynthèse primordiale et les observations, se trouvent cachés sous forme de noyaux légers, très chauds mais très peu lumineux, dans des filaments de matière, entre les amas de galaxies.
Rappelons tout d'abord que la théorie de la nucléosynthèse primordiale, qui «est un des piliers de la théorie du Big Bang» fournit «les rapports d'abondance de l'hélium et de l'hydrogène dans les étoiles, en moyenne». Comme «l'estimation des abondances de deutérium dans les galaxies est sensible à la densité de matière baryonique dans le cosmos observable», elle «est, elle aussi, un sous-produit de cette nucléosynthèse».
Cependant, «lorsque l'on fait le bilan des protons (et des neutrons) qui sont présents dans les étoiles des galaxies, la matière du milieu interstellaire, et même celle formant le gaz chaud intergalactique qui rayonne en rayons X, le compte n'y est pas». Cette évaluation constitue «l'énigme de la matière baryonique manquante», qui «ne doit pas être confondue avec celle de la matière noire ou encore celle de l'antimatière cosmologique manquante».
Alors qu'environ «30 % de la matière baryonique manque à l'appel (10 % se trouve dans les galaxies et 60 % dans les amas de galaxies, entre celles-ci)», on pense «savoir depuis quelque temps déjà où se trouvent ces baryons» comme en témoignent les observations «de plus en plus convaincantes et précises» réalisées ces dernières années.
L'étude ici présentée comme les études avant elle «a utilisé les observations dans le domaine des rayons X fournies par le télescope en orbite XMM Newton, de l'ESA, pour mettre indirectement en présence, entre les amas, des filaments de matière baryonique chaude portée à environ un million de degrés».
Le télescope XMM Newton a été pointé «en direction de la source 1ES 1553, distante de plus de 7 milliards d'années-lumière de la Voie lactée» (*). Cette source «est un objet BL Lacertae, c'est-à-dire un type de galaxies actives possédant un quasar, un noyau actif nommé d'après l'objet typique BL Lacertae (le noyau actif d'une galaxie située dans la direction de la constellation boréale du Lézard et découvert en 1929)» (**).
La lumière de 1ES 1553 (PG 1553+113) a produit des raies d'absorption, «en traversant des filaments de matière entre les galaxies et les amas de galaxies», en raison de l'interaction «avec la matière des amas, en l'occurrence des atomes d'oxygène ionisés». Ces atomes, «bien que n'étant pas les constituants principaux de ces filaments», ont permis de signaler «indirectement la présence des baryons manquants» et, surtout, «d'évaluer leur quantité présente».
Cette étude, dont la conclusion «est en bon accord avec les modèles prédisant que ces baryons sont bien dans ce genre de filaments», renforce «la conviction des astrophysiciens pensant que l'énigme des protons manquants du Big Bang est résolue».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(**) Objet BL Lacertae
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Une étude, dont les résultats intitulés «Toxoplasma Parasite Twisting Motion Mechanically Induces Host Cell Membrane Fission to Complete Invasion within a Protective Vacuole» ont été publiés dans la revue Cell Host & Microbe, a permis, grâce à une imagerie quantitative à haute vitesse et haute résolution, de décrypter les mécanismes déployés par le parasite Toxoplasma gondii pour pénétrer dans les cellules de ses hôtes.
Rappelons tout d'abord que «la toxoplasmose est une infection répandue causée par un parasite, nommé Toxoplasma gondii, dont la multiplication au sein d'un hôte s'accompagne de dommages tissulaires irréversibles». Pour ce qui concerne l'homme, la contamination «passe principalement par l'ingestion de viandes peu cuites ou par les fruits et légumes mal lavés». Après avoir infecté le système digestif, le parasite «gagne les tissus profonds du système nerveux, par exemple, y persiste quasi incognito et s'y développe».
Pour sa part, l'étude ici présentée a pu reconstituer les étapes de la «stratégie invasive ingénieuse» mis en place par T. gondii pour pénétrer dans une cellule-hôte: le parasite injecte d'abord «dans la membrane d'une cellule, un complexe de protéines formant une porte par laquelle il s'engouffre en quelques secondes», puis il effectue «une rotation sur lui-même pour refermer la porte derrière lui». La force de cette rotation lui permet «de s'isoler dans une vacuole, une petite poche qui lui sert de nid où il continue à se développer aux dépens de son hôte».
Cette étude pionnière dans son domaine lève ainsi «le voile sur une des étapes de l'invasion qui constituerait probablement l'un des premiers 'signaux' pour Toxoplasma gondii, lui indiquant qu'il peut engager la phase intracellulaire de son cycle». Il reste maintenant à «comprendre en détail les propriétés mécaniques de cette porte qui ouvre et ferme les membranes des cellules».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Macromolecular organic compounds from the depths of Enceladus» sont publiés dans la revue Nature, a permis de détecter sur Encelade des molécules organiques avec des masses supérieures à 200 unités de masse atomique, ce qui «est plus de dix fois plus lourd que le méthane».
Rappelons tout d'abord que de petites molécules organiques avaient déjà été identifiées, sur Encelade, petit satellite de petit satellite de Saturne, qui «pourrait réunir les conditions nécessaires à la vie». La nouveauté, c'est que «cette fois-ci, il s'agit de molécules bien plus grosses».
Ces avancées proviennent de la mission de Cassini, qui «a pris fin en septembre 2017 quand la sonde s'est désintégrée dans l'atmosphère de Saturne»: cette sonde avait auparavant «pris des mesures sur les matériaux émis par le sous-sol d'Encelade» et «dans l'anneau E de Saturne, où gravite le satellite».
Des données ont suggéré «l'existence d'un océan souterrain situé sous les glaces mais au-dessus d'un noyau rocheux» et «les molécules organiques complexes, qui s'échappent par les fissures à la surface d'Encelade, dans des panaches de vapeurs, doivent provenir de l'océan chaud souterrain».
La détection réalisée dans le cadre de l'étude ici présentée est «la toute première détection de molécules organiques aussi grandes et complexes sur un monde aquatique extraterrestre» et «si rien ne prouve que les macromolécules d'Encelade soient d'origine biologique, cette hypothèse paraît plausible», car, sur Terre, «au niveau des cheminées hydrothermales sous-marines, des micro-organismes produisent des molécules organiques par chimiosynthèse, à partir de sulfure d'hydrogène et d'oxygène» et rien n'empêche d'imaginer un scénario similaire sur Encelade.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Non-Gravitational Acceleration in the Trajectory of 1I/2017 U1 (ʻOumuamua)» sont publiés dans la revue Nature et disponibles en pdf, révèle que Oumuamua, le premier bolide interstellaire découvert au sein du Système Solaire (*), s’éloigne du Soleil plus rapidement que prévu. Cet étrange comportement suggère qu’`Oumuamua «s’apparente davantage à une comète interstellaire qu’à un astéroïde».
Rappelons tout d'abord qu'Oumuamua «a fait l’objet d’une analyse approfondie depuis sa détection en octobre 2017». C'est «en combinant les données issues du Very Large Telescope de l’ESO et d’autres observatoires» que cette étude «a découvert que l’objet se déplaçait plus rapidement que prévu». Le gain en vitesse, qui «est négligeable», ne fait «que retarder le ralentissement d’`Oumuamua généré par la proximité du Soleil».
L’étude «a testé plusieurs hypothèses susceptibles de rendre compte de la vitesse supérieure à celle prédite par la théorie de ce visiteur interstellaire» et «l'explication la plus plausible repose sur le dégazage d’Oumuamua», c'est-à-dire «la perte de matière en surface sous l’effet du chauffage solaire»: en effet, «cette matière éjectée exercerait une poussée de faible mais constante intensité, se traduisant par une vitesse d’échappement vers l’extérieur du Système Solaire plus rapide que prévu (le 1er juin 2018, il se déplaçait à quelque 114 000 kilomètres par heure)».
Soulignons ici que ce phénomène de dégazage, «typique des comètes», interroge «la classification préalable d’`Oumuamua parmi les astéroïdes interstellaires». Les données laisse penser «qu’il s’agit d’une étrange comète de petite taille» car l'impulsion diminue à mesure que l'objet s’éloigne du Soleil, «ce qui est typique des comètes».
Cependant, alors que «normalement, les comètes chauffées par le Soleil éjectent du gaz et de la poussière» («à leur périphérie se forme donc un nuage de matière baptisé coma, et dans la direction opposée à leur sens de déplacement, une queue caractéristique»), l'étude n'a pu détecter «le moindre indice visuel de dégazage». Comme il n'a pu être observé ni poussière, ni coma ni queue, «ce qui est totalement inhabituel», l'hypothèse est que «Oumuamua peut éjecter de gros grains de poussière».
Plus précisément, du fait que «les petits grains de poussière ornant la surface de la vaste majorité des comètes» ont «sans doute subi un processus d’érosion durant le voyage interstellaire d’`Oumuamua», seuls les grains les plus gros «subsisteraient à l’heure actuelle» de sorte que, si «la brillance d’un tel nuage de particules ne suffirait pas à le détecter», il «fournirait une explication plausible de la brusque variation de vitesse d’`Oumuamua».
Au bout du compte, «non seulement le dégazage d’`Oumuamua demeure hypothétique, mais son origine interstellaire reste inconnue». En effet, ces nouvelles observations qui ont été entreprises pour «déterminer la trajectoire exacte d’`Oumuamua, afin d’en déduire le système stellaire dont il est originaire», indiquent «que cette information sera particulièrement difficile à obtenir», car «l’augmentation de vitesse d’`Oumuamua complexifie la détermination de la trajectoire empruntée depuis son étoile hôte».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) 1I/ʻOumuamua
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Une étude, dont les résultats intitulés «Atmospheric mountain wave generation on Venus and its influence on the solid planet’s rotation rate» sont publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis de proposer une explication partielle au ralentissement de la vitesse de rotation de Vénus observé depuis quelques années.
Rappelons tout d'abord que la vitesse de rotation de Vénus sur elle-même qui «a été déterminée au radar depuis la Terre», est lente: «un jour vénusien dure environ 243 jours terrestres». Cette rotation n'est pas seulement surprenante parce qu'elle est lente, «elle l'est aussi parce qu'elle est dans le sens des aiguilles d'une montre, ce qui est à l'inverse de toutes les autres planètes du Système solaire ou presque (Uranus est aussi dans ce cas)».
Comme depuis quelques années «un ralentissement de cette vitesse de rotation» a été mis en évidence, l'étude ici présentée a cherché à en découvrir la raison en se basant «sur une découverte de la sonde Akatsuki de la Jaxa, l'Agence spatiale japonaise», en l'occurrence la détection d'une «sorte de vague géante, longue d'environ 10.000 kilomètres, dans l'atmosphère de Vénus», qui «serait l'équivalent des ondes de gravité parfois produites par l'écoulement des masses d'air au-dessus des montagnes sur Terre».
Soulignons qu'il ne s'agit pas des ondes gravitationnelles de la relativité générale qui «sont liées à la déformation de l'espace-temps», car «le terme 'gravité' fait ici référence à la nature de la force de rappel qui s'exerce quand un élément matériel, qu'il soit un petit volume d'air ou d'eau à la surface de la mer, a été déplacé de sa position d'équilibre et qu'il y est ramené en effectuant des oscillations à la manière d'un poids au bout d'un ressort». Ainsi, les ondes de gravité en question «peuvent être progressives ou stationnaires comme celles, élastiques, dans une corde vibrante» et «apparaître quand le front d'une masse d'air passe brutalement au-dessus d'un relief, par exemple une barrière montagneuse».
Les simulations de l'atmosphère de Vénus effectuées dans le cadre de cette étude indiquent que les frottements entre l'onde de gravité géante et les montagnes de Vénus «ralentiraient sa vitesse de rotation» et «produiraient des variations de cette dernière de l'ordre de deux minutes en ce qui concerne le temps mis pour effectuer cette rotation» (l'effet est nettement moins important sur Terre, «car son atmosphère est nettement moins dense»).
Cependant, du fait que «les variations observées sont de l'ordre de sept minutes», il en découle que «d'autres phénomènes doivent être mis en jeu, comme d'autres processus d'interaction entre l'atmosphère de Vénus et sa surface».
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