-
Une étude, dont les résultats intitulés «Convergent evolution of a mobile bony tongue in flighted dinosaurs and pterosaurs» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, laisse penser, grâce à la comparaison de l'os lingual de nombreux fossiles de dinosaures avec des animaux actuels que la langue d'un nombre considérable de dinosaures restait collée au plancher buccal, comme chez les alligators et les crocodiles.
Pour aboutir à cette conclusion, l'étude a examiné «une dizaine d'espèces vivantes de reptiles et d'oiseaux», réalisé des scanners de leur tête et disséqué certains des spécimens pour analyser la structure de leur langue. Il est ainsi apparu «une corrélation entre la mobilité de la langue et la forme d'un os particulier, l'os hyoïde ou os lingual» qui, chez l'homme, est situé «au-dessus du larynx, sous la base de la langue».
Plus précisément,«chez la plupart des dinosaures, les os à la base de la langue sont très courts» . Comme l'un des cousins du T. rex étudié est dans ce cas et comme «les crocodiliens qui ont un os court», ont la langue «complètement collée au fond de la gueule», il est vraisemblable que le tyrannosaure, 'roi-tyran des lézards' lui-même «avait aussi la langue collée au plancher buccal, comme chez les alligators», ce qui n'a «rien à voir avec la langue extrêmement mobile et agile des lézards ou des oiseaux».
Néanmoins, il y a quelques exceptions: «un groupe d'herbivore, les ornithischiens, auquel appartient le tricératops, présentaient déjà un os lingual plus complexe» de sorte que la mobilité de leur langue «devait présenter un avantage évolutif majeur pour mâcher longuement les végétaux et favoriser la digestion».
Un os hyoïde complexe existe également «chez les dinosaures qui ont évolué pour donner les oiseaux actuels, tels que les microraptors». Comme il en est de même chez les ptérosaures, un groupe de reptiles volants, cela pourrait s'expliquer par le fait que lorsqu'il est impossible d'utiliser les mains pour manipuler une proie, «la langue devient bien plus importante pour manipuler» la nourriture.
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Retraction of DNA-bound type IV competence pili initiates DNA uptake during natural transformation in Vibrio cholerae» ont été publiés dans la revue Nature Microbiology, a permis d'observer en direct un mécanisme qui explique comment des bactéries acquièrent rapidement de nouveaux caractères, comme une résistance aux antibiotiques.
Plus précisément, la bactérie observée en action «était l'agent du choléra, Vibrio cholerae». Les pili, «des appendices ressemblant à des poils fins», sont les structures qui permettent à cette bactérie «d'attraper de l'ADN dans son milieu». Pour imager les pili en action, l'ADN et les pili ont été colorés «à l'aide de colorants lumineux».
Il apparaît ainsi que «les pili sont comme des harpons envoyés vers un morceau d'ADN qu'ils récupèrent et ramènent dans la cellule en passant par un pore de l'enveloppe bactérienne». Comme «la taille du trou dans la membrane externe est presque la largeur exacte d'une hélice d'ADN pliée en deux, ce qui est probablement ce qui passe à travers», s'il n'y avait pas de pilus pour guider l'ADN, la chance qu'il atteigne «le pore juste au bon angle pour passer dans la cellule» serait nulle.
Du fait que «les morceaux d'ADN récupérés peuvent ensuite intégrer le génome bactérien par un transfert horizontal», il est très important de continuer à étudier ce mécanisme «responsable de la transmission de résistances aux antibiotiques» pour mieux le contrer.
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Constraints from thermal Sunyaev-Zel’dovich cluster counts and power spectrum combined with CMB» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis de montrer que le fond diffus cosmologique et l'abondance des amas de galaxies observés par Planck convergent vers le modèle cosmologique standard le plus simple, dominé par la matière noire froide et une constante cosmologique.
Rappelons tout d'abord que «le fond diffus cosmologique et l’abondance des amas de galaxies permettent de mesurer les paramètres cosmologiques aussi bien indépendamment qu’en combinaison». Cependant, «jusqu’en 2013 et les premiers résultats de Planck, le nombre d’amas de galaxies utilisables pour des analyses cosmologiques était trop faible». De ce fait, les mesures des paramètres cosmologiques déduites étaient «entachées de grandes barres d’erreurs et donc peu fiables».
Néanmoins, «en 2013 et grâce à environ 200 amas de galaxies observés par le satellite Planck, une mesure précise des paramètres cosmologique a été possible montrant un désaccord entre les paramètres cosmologiques déterminés par le fond diffus cosmologique et ceux obtenus en analysant l’abondance des amas de galaxies».
Ce désaccord, qui «portait notamment sur la mesure de la densité de matière dans l’univers et sa distribution aux très grandes échelles», a été confirmé «lors de la second analyse de Planck en 2015, utilisant près de 500 amas de galaxie, ainsi que par des analyses indépendantes basées sur l’utilisation du lentillage gravitationnel ou d’amas de galaxies observés dans le domaine des rayons X».
La différence en question «ne pouvait avoir que deux origines possibles : soit la masse des amas observés était fausse d’un facteur deux, une hypothèse irréaliste étant donné l’état de l’art sur la compréhension des amas de galaxies, soit le désaccord était le signe d’un écart au modèle cosmologique le plus simple.
Comme «en 2016, Planck a publié de nouveaux résultats d'analyse du fond diffus cosmologique révisant notamment le paramètre cosmologique lié à la formation des premières étoiles dans l’univers», l'étude ici présentée a effectué une re-analyse approfondie du problème qui se posait en utilisant «ces nouvelles données dans une analyse complète combinant le fond diffus cosmologique, l’abondance des amas mais aussi leur fonction de corrélation angulaire sur tout le ciel». Il apparaît ainsi «que le désaccord entre le FDC et les amas de galaxies est fortement réduit».
Plus précisément, en explorant «des écarts au modèle cosmologique le plus simple, comme l'ajout de neutrinos massifs ou une composante d’énergie noire différente de la constante cosmologique», l'analyse «montre qu'aucune de ces deux extensions au modèle cosmologie 'standard' ne permet de résoudre le faible désaccord restant, qui doit encore être étudié et expliqué». En conséquence, «le modèle cosmologique le plus simple avec l’époque de formation des premières étoiles nouvellement déduite de Planck, qui permet un meilleur accord entre le fond diffus cosmologique et l'abondance des amas de galaxies» semble privilégié.
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Chitinase genes (CHIAs) provide genomic footprints of a post-Cretaceous dietary radiation in placental mammals» sont publiés dans la revue Science Advances, a permis de montrer que le génome des mammifères placentaires actuels porte encore les traces de leur passé insectivore.
Rappelons tout d'abord qu'à «l’époque où les dinosaures régnaient en maîtres sur le monde, les premiers mammifères, apparus à peu près en même temps, vivaient cachés dans leur ombre en grignotant surtout des insectes» comme le prouve l'examen de leurs fossiles «et notamment de la forme de leurs dents».
Comme pour manger des insectes «il peut être utile de posséder des chitinases, des enzymes qui permettent de digérer l’exosquelette riche en chitine caractéristique des arthropodes, dont font partie les insectes», l'étude ici présentée s'est intéressée à «un gène codant une chitinase, le gène CHIA» en analysant «107 espèces de mammifères placentaires (ce qui exclut les marsupiaux et les monotrèmes). Pour ce qui concerne l'homme, on savait déjà qu'il «possède un gène de chitinase fonctionnel et trois pseudogènes CHIA, devenus non fonctionnels par accumulation de mutations au cours de l’évolution».
L'étude a ainsi découvert cinq gènes CHIA dans le génome de ces mammifères placentaires. Plus précisément, «les espèces qui sont insectivores, comme les tarsiers, l’oryctérope et certains tatous, possèdent cinq gènes fonctionnels» tandis que «chez les espèces carnivores et les herbivores, la plupart de ces gènes sont devenus des pseudogènes non fonctionnels» représentant «des sortes de fossiles moléculaires témoins de leur fonction passée».
De plus, l'étude a «mis en évidence une corrélation entre le nombre de gènes de chitinase fonctionnels dans le génome et le pourcentage d’invertébrés dans le régime alimentaire des espèces actuelles de placentaires». On peut en déduire «que les premiers mammifères placentaires possédaient cinq gènes de chitinase fonctionnels» et qu’ils étaient probablement insectivores, ce qui montre que la génomique corrobore les résultats de la paléontologie.
Surtout, l'étude a fait apparaître «que la perte de fonction de ces gènes est apparue très rapidement après l’extinction des dinosaures», car «il existe par exemple des mutations communes à tous les carnivores, qui remontent donc à leur ancêtre commun» et «la datation de ces pertes de gènes permet là aussi de retrouver les résultats obtenus par l’analyse des fossiles».
Si «de nombreux mammifères sont donc rapidement passés d’un régime majoritairement insectivore à un régime dominé par la viande ou les végétaux lorsque les derniers dinosaures se sont éteints, il y a 66 millions d’années», il pourra être intéressant de se pencher sur les exceptions: par exemple, comme le pangolin, qui «mange essentiellement des fourmis et des termites», ne possède «qu’un seul gène CHIA fonctionnel», il faudra «essayer de découvrir si l’absence d’autres gènes CHIA fonctionnels chez le pangolin pourrait être compensée par une expression plus forte de ce gène, par exemple dans les glandes salivaires, ou par des bactéries du microbiome intestinal capables de dégrader la chitine».
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A luminous X-ray outburst from an intermediate-mass black hole in an off-centre star cluster» sont publiés dans la revue Nature Astronomy et disponibles en pdf, a permis, grâce aux données de l'observatoire XMM-Newton de l'ESA, de mettre en évidence un trou noir d'un nouveau type, dit de masse intermédiaire (de quelques milliers à centaines de milliers de fois la masse du Soleil).
La source de rayonnement X en question est «immatriculée 3XMM J215022.4−055108 (ou plus simplement J2150−0551)» et elle indique que le trou noir en question était «en train d’avaler les restes d'une étoile passée à proximité».
Soulignons que ce trou noir «représente le chaînon manquant, qui s'était longtemps dérobé aux yeux des astronomes, pouvant expliquer la formation des trous noirs supermassifs (de quelques millions à quelques milliards de fois la masse du Soleil), que l'on peut trouver au cœur de galaxies comme la Voie lactée».
votre commentaire