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Une étude, dont les résultats intitulés «GW170817 Most Likely Made a Black Hole» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal Letters et disponibles en pdf, indique que les observations accréditent l'hypothèse que l'évènement GW170817, qui a produit des ondes gravitationnelles détectées le 17 août 2017 par LIGO et Virgo, a généré un trou noir.
Rappelons tout d'abord que l'évènement GW170817 correspond à la détection par LIGO et Virgo d'une source d'ondes gravitationnelles dont il avait été possible de préciser suffisamment la position «sur la voûte céleste pour constater qu'elle était également associée à un sursaut gamma»: il est ainsi apparu qu'il s'agissait «de la détection de la première collision avérée de deux étoiles à neutrons».
Comme «l'analyse de l'onde gravitationnelle détectée permettait d'évaluer aussi bien la masse des étoiles à neutrons que celle de l'objet pouvant résulter de la collision», on en a déduit que le résidu de la fusion des étoiles à neutrons «pouvait contenir environ l'équivalent de 2,7 masses solaires».
Cette valeur montrait qu'on pouvait être «en présence soit de l'étoile à neutrons la plus massive jamais observée (il existe une masse limite pour un tel astre compact qui n'est guère plus élevée que 2,7 masses solaires), soit du plus petit trou noir stellaire jamais observé jusqu'ici (il n'y a, en revanche, pas de masse limite dans un sens ou un autre pour un tel objet, en théorie du moins, et les moins massifs connus à ce jour contiennent de 4 à 5 masses solaires compte tenu des incertitudes des mesures)».
Pour en apprendre plus, Chandra a observé dans les rayons X la zone du sursaut gamma en question au cours des «jours, semaines et mois qui ont suivi la détection de GW170817». Du fait que «si une nouvelle étoile à neutrons s'était formée, elle aurait dû nécessairement posséder un très fort champ magnétique et tourner rapidement» conduisant «à une forte production de particules à hautes énergies formant une bulle en expansion» associée à «un intense flux de rayons X».
Le flux de la source X correspondant à GW170817 étant «nettement moins élevé que celui prédit par les calculs», cette observation plaide «pour l'hypothèse qu'un trou noir s'est bel et bien formé par effondrement gravitationnel car la masse issue de la fusion des étoiles à neutrons devait être supérieure à la limite théorique pour ces objets».
La combinaison des données de Chandra «avec celles obtenues dans le domaine radio avec le Karl G. Jansky Very Large Array (VLA), un célèbre radiotélescope, laisse penser «que le flux de rayons X détecté soit dû au passage de l'onde de choc de la kilonova dans le milieu interstellaire». Il «devrait donc décliner dans les années à venir avec l'affaiblissement de l'onde de choc et son expansion à la manière d'une onde sonore sphérique».
Cependant, «si une étoile à neutrons est malgré tout le corps céleste rémanent de GW170817, la bulle de particules à haute énergie devrait bientôt rattraper l'onde de choc de l'explosion, produisant un pic de rayonnement X et radio à ce moment-là», ce qui conduirait à «remettre en question la théorie actuelle des étoiles à neutrons, qui ne s'accommode pas facilement d'une masse de 2,7 masses solaires».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Exploring Kepler Giant Planets in the Habitable Zone» sont disponibles en pdf sur arxiv.org, rapporte que les données collectées depuis des années avec le satellite Kepler ont permis d'identifier 121 géantes gazeuses situées dans la zone d'habitabilité de leurs étoiles hôtes de type G, K et M. Ces géantes gazeuses sont désormais «des cibles à étudier de plus près car, si elles ont des exolunes, elles pourraient être habitables».
L'intérêt porté aux exolunes est entretenu par la découverte que, dans notre système solaire, Europe et Encelade possèdent «des océans d'eau liquide sous des banquises, d'où s'échappent parfois des geysers»: en effet, «si la vie existe dans ces océans, on peut penser qu'elle existe aussi dans les océans que possèdent, peut-être, des cousines lointaines de ces lunes de Jupiter et Saturne».
Néanmoins, tout n'est pas si simple pour ce qui concerne «l'habitabilité réelle» des exolunes potentielles autour de ces géantes gazeuses, car «l'on sait bien qu'en l'absence d'informations concernant la composition de l'atmosphère d'une exoplanète et son contenu en eau, il n'est pas possible de déduire de sa présence dans la zone d'habitabilité qu'elle est effectivement habitable» comme Vénus nous le rappelle.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ancient human parallel lineages within North America contributed to a coastal expansion» ont été publiés dans la revue Science, a permis de préciser, à partir d'analyses génétiques, le chemin emprunté dans le nouveau monde par les premiers immigrants arrivés il y a plus de 15.000 ans en Amérique.
Pour cela, «91 génomes anciens provenant de sites en Californie et au Canada ainsi que 45 génomes mitochondriaux (les mitochondries sont les centrales énergétiques des cellules ; l'ADN mitochondrial est transmis uniquement par la mère) de descendants amérindiens actuels» ont été étudiés.
Au bout du compte, il apparaît qu'une même population d'Homo sapiens «est arrivée sur le continent il y a plus de 15.000 ans» et qu'avant «d'avancer vers la pointe sud du continent», elle «s'est scindée en deux pendant une période suffisamment longue pour créer deux groupes distincts sur le plan génétique»: l'un de ces deux groupes «serait resté près des côtes», tandis que «l'autre s'est aventuré au cœur de ce qui est maintenant les États-Unis d'Amérique» («Les populations des Channels Islands au large de la Californie ont une morphologie légèrement différente avec un crâne plus allongé que les Amérindiens du continent»).
Ensuite, «le continent américain ayant la forme d'un entonnoir, les descendants des deux populations se sont croisés au fur et à mesure qu'ils descendaient vers le sud; en effet, «plus on descend, plus on retrouve chez les populations modernes des individus porteurs d'un ADN mixte» correspondant aux traces des deux populations d'origine.
Cependant, si beaucoup de ces groupes humains se sont croisés, il n'en est pas de même pour tous: ainsi, «même à l'extrême sud», on retrouve «des individus plus proches de l'une ou l'autre des deux populations d'origine». Par exemple, «certains habitants de la pointe sud du Chili sont plus proches des premiers habitants des plaines de l'Ontario que d'individus vivant dans le même pays».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Stellar populations dominated by massive stars in dusty starburst galaxies across cosmic time» sont publiés dans la revue Nature et disponibles en pdf, a permis de découvrir, grâce à ALMA que les galaxies à sursauts d’étoiles de l’Univers jeune contenaient une proportion d’étoiles massives nettement supérieure à celle caractérisant les galaxies plus calmes.
Plus précisément, en vue de sonder l’Univers lointain, quatre galaxies à formation d’étoiles riches en gaz ont été observées en utilisant le réseau ALMA. Comme ces galaxies sont situées dans l’Univers jeune, il est «peu probable que ces jeunes galaxies aient déjà connu de nombreux épisodes de formation stellaire, susceptibles de fausser les résultats obtenus».
Une nouvelle technique («semblable à la datation au carbone 14») a été élaborée «pour mesurer les abondances des différents types de monoxyde de carbone» au sein de ces quatre galaxies lointaines, emplies de poussière. Notamment, «le rapport de deux types de monoxyde de carbone contenant des isotopes différents» a été déterminé, car «les étoiles massives créent davantage d’18O, tandis que les étoiles de faible masse ou de masse intermédiaire produisent davantage de 13C».
De la sorte, cette nouvelle technique a permis «de sonder la poussière galactique et d’évaluer, pour la toute première fois, la masse des étoiles contenues dans ces galaxies». Il est ainsi apparu que «le rapport 18O / 13C caractérisant les galaxies à formation d’étoiles de l’Univers jeune est dix fois supérieur à celui caractérisant les galaxies semblables à la Voie Lactée», ce qui signifie «que les galaxies à sursauts d’étoiles contiennent une proportion nettement plus élevée d’étoiles massives».
Cette découverte d’ALMA est cohérente avec une autre étude déjà présentée relative à l’Univers local, faite au moyen du VLT de l’ESO. En fin de compte, ces résultats «invitent à questionner notre compréhension de l’histoire cosmique» et à reconsidérer les modèles d’Univers en vigueur.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Agile Robotic Fliers: A Morphing-Based Approach» ont été publiés dans la revue Soft Robotics, a permis, en s'inspirant des oiseaux, d'élaborer un robot aérien capable pour la première fois de modifier sa forme en plein vol pour réduire son envergure et naviguer dans des espaces encombrés.
Soulignons tout d'abord que la grande agilité des oiseaux et des insectes ailés, qui «possèdent une formidable capacité à réaliser des manœuvres rapides pour éviter les obstacles qu'ils rencontrent durant leur vol» est très utile «pour naviguer dans des lieux très denses tels que des forêts ou des environnements très encombrés».
Aujourd'hui, «des engins volants miniatures sont eux aussi capables d'adapter leur posture (en roulis ou en tangage par exemple) pour passer dans une ouverture étroite», mais il existe «un autre type de stratégie tout aussi efficace permettant aux oiseaux de traverser un passage resserré à grande vitesse et ce en dépit d'une envergure imposante»: la modification subite de leur morphologie en repliant leurs ailes durant le vol pour «passer avec aisance à travers toutes sortes d'obstacles».
Comme «les robots volants seront de plus en plus amenés à évoluer dans des milieux très encombrés pour des missions de secours, d'exploration ou de cartographie», ils devront «éviter les nombreux obstacles et franchir des passages plus ou moins exigus afin de remplir leur mission». C'est la raison pour laquelle, l'étude ici présentée a élaboré «un robot volant, capable de diminuer son envergure en plein vol pour passer à travers une ouverture sans avoir un pilotage agressif, trop couteux en énergie».
Appelé Quad-Morphing, ce nouveau robot est doté «de deux bras sur lesquels sont fixés deux moteurs munis chacun de pales qui lui permettent de se propulser comme un hélicoptère» et d'un «mécanisme mêlant câbles souples et rigides» qui peut «modifier l'orientation de ses deux bras, c'est-à-dire de les orienter parallèlement ou perpendiculairement à son axe central, et ceci en plein vol». De la sorte, ce robot parvient «à réduire son envergure de moitié, à franchir un passage étroit, et à se redéployer, le tout à une vitesse très élevée pour un robot aérien (9 km/h)».
Actuellement, l'agilité du Quad-Morphing est «déterminée par la précision de son autopilote, qui déclenche le changement d'orientation des bras à l'approche d'un obstacle étroit sur la base de sa position fournie par un système de localisation 3D développé au laboratoire». Cependant, une nouvelle version du Quad-Morphing a été élaborée en l'équipant «d'une mini-caméra capable de capturer des images à haute cadence (120 images par seconde)» pour lui permettre «à l'avenir d'estimer par lui-même la taille de l'obstacle et de prendre la décision de se replier ou non».
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