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Une étude, dont les résultats intitulés «Detection of the gravitational redshift in the orbit of the star S2 near the Galactic centre massive black hole» sont publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics, a permis pour la première fois, grâce à des observations conduites avec le VLT de l'ESO, de mettre en évidence les effets de la relativité générale, prédite par Einstein, sur le mouvement d'une étoile passant dans le champ gravitationnel intense de Sagittarius A*, le trou noir super-massif situé au centre de la Voie Lactée. Ces travaux sont le «point d'orgue de 26 années d'observations menées avec les télescopes de l'ESO au Chili» par la Collaboration Gravity.
Rappelons tout d'abord que Sagittarius A* (Sgr A*), «situé, au cœur de notre galaxie, à 26 000 années-lumière de la Terre», est un trou noir «d'une masse équivalente à quatre millions de fois celle du Soleil», entouré «d'un amas d'étoiles (les étoiles S) qui atteignent des vitesses vertigineuses lorsqu'elles s'en rapprochent».
Dans ce contexte, la relativité générale qui «décrit l'influence de la matière sur le mouvement des astres», peut s'appliquer en particulier à «l'influence du trou noir sur les étoiles qui l'entourent» de sorte que «les étoiles de Sgr A* constituent un laboratoire idéal pour tester la théorie de la relativité générale d'Einstein, celles-ci se trouvant dans le champ gravitationnel le plus intense de la Galaxie».
Avec cet objectif, «trois instruments du VLT, NACO, SINFONI, et plus récemment Gravity, ont permis aux astronomes de suivre une étoile particulière du système de Sgr A*, nommée S2, avant et après son passage au plus près du trou noir, le 19 mai 2018».
Comme «la précision atteinte par Gravity a été de 50 microsecondes d'angle, soit l'angle sous lequel une balle de tennis posée sur la Lune serait vue depuis la Terre», le mouvement de S2 «a pu être détecté heure par heure au plus près du trou noir». Ainsi «lorsque S2 est passée à seulement 120 fois la distance Terre-Soleil de Sgr A*, sa vitesse orbitale a atteint 8000 km/s, soit 2,7 % de la vitesse de la lumière», des conditions assez extrêmes «pour que l'étoile S2 subisse les effets de la relativité générale».
Au bout du compte, «les mesures déjà effectuées par NACO et SINFONI couplées à la précision de Gravity pour la position de S2 ont permis aux astronomes de mettre en évidence l'effet de rougissement gravitationnel prédit par la théorie d'Einstein», qui «affecte les sources lumineuses soumises à un champ de gravité, ici celui du trou noir». C'est la première fois que cet effet, qui «se traduit par un décalage de longueur d'ondes, détectées par l'instrument de mesure, vers le rouge», est «mesuré pour le champ gravitationnel d'un trou noir».
Ces résultats, qui «ne peuvent être expliqués par la théorie classique de Newton qui exclut un tel décalage», sont «en parfait accord avec la théorie de la relativité générale» et vont permettre de «mieux comprendre les effets des champs gravitationnels intenses»: en particulier, «la détection des changements de la trajectoire de l'astre sous l'effet de la gravité est attendue dans quelques mois et pourrait apporter des informations sur la distribution de masse autour du trou noir».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Risky business: linking Toxoplasma gondii infection and entrepreneurship behaviours across individuals and countries», ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, accrédite l'hypothèse que la réussite dans les affaires, l’audace et le goût du risque pourraient être reliés à la présence dans l’organisme du parasite responsable de la toxoplasmose (*).
Rappelons tout d'abord que «le protozoaire Toxoplasma gondii, un parasite se propageant surtout par la consommation de viande insuffisamment cuite ou d’eau ayant été en contact avec des sols contaminés par des excréments de chat», infecte «plus de deux milliards de personnes».
Des études antérieures ont mis en avant la faculté de ce parasite, qui infecte de nombreuses espèces animales mais ne peut se reproduire que chez les félidés, à modifier «le comportement d’hôtes non humains pour pouvoir se reproduire plus facilement».
Toxoplasma gondii pousserait ainsi ses hôtes à adopter des comportements à risque, en rendant par exemple attirante pour les chimpanzés l’odeur de l’urine du léopard, leur prédateur naturel, une hypothèse explorée en 2016.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée, en se basant sur les résultats de tests salivaires «menés sur près de 1.500 étudiants américains» a fait apparaître que les porteurs du protozoaire étaient «1,7 fois» plus enclins «à manifester un intérêt pour l’entrepreneuriat et le management». En outre, «d’autres tests effectués auprès de professionnels assistant à des rencontres liées au monde de l’entreprise ont montré que les personnes positives au Toxoplasma gondii étaient davantage susceptibles d’avoir monté leur propre affaire».
Enfin, «en synthétisant des données provenant de 42 pays», l'étude montre «que la prévalence de l’infection était un indicateur de 'l’activité et des intentions entrepreneuriales'» et que la 'peur de l’échec' semble «plus faible là où le parasite est le plus présent».
Au bout du compte, ce parasite pourrait avoir, à l'instar de son action chez les animaux, «la faculté, via les changements hormonaux et neurologiques inhérents à sa présence dans l’organisme, d’amplifier 'l’impulsivité', 'l’ambition' et 'la recherche de biens matériels'», des «caractéristiques associées à l’activité entrepreneuriale».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Toxoplasmose
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Une étude, dont les résultats intitulés «The Andromeda galaxy’s most important merger about 2 billion years ago as M32’s likely progenitor» sont publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis d'identifier la galaxie satellite M32 de la galaxie d'Andromède, aussi dénommée M31 (Messier 31) (*), comme étant le reste le plus important d'une galaxie dévorée il y a deux milliards d'années par M31.
Notons tout d'abord que M32 (**) ne ressemble pas «à une galaxie naine typique, peuplée d'étoiles, sortie de la même forge d'étoiles». Plus précisément, «sa population est plus variée» et M32 «ressemble à un exemple compact d'une vieille galaxie elliptique», car elle a «beaucoup de jeunes étoiles»: en fait, «c'est l'une des galaxies les plus compactes de l'univers».
L'étude ici présentée a donc été entreprise pour «éclaircir la véritable nature de M32» puisqu'il ne semble pas y avoir «une autre galaxie comme celle-ci». Les simulations réalisées ont alors fait apparaître que l'hypothèse d'un cannibalisme galactique pourrait produire «des effets que l'on peut voir aujourd'hui, comme la population d'étoiles dans le halo d'Andromède, un long courant stellaire et enfin M32, qui serait donc le reste du noyau de la galaxie dépecée».
De plus, selon ces modèles, «l'évènement coïncide avec une période où Andromède a connu de grands changements dans sa structure»: en effet, «cette interaction pourrait expliquer l'explosion de la formation d'étoiles dans M31 il y a environ 2 milliards d'années, durant laquelle environ un cinquième de ses étoiles se sont formées».
Liens externes complémentaires (source Simbad)
(*) M31
(**) M32
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Une étude, dont les résultats intitulés «Radar evidence of subglacial liquid water on Mars» sont publiés dans la revue Science, révèle, grâce à MARSIS (Mars Advanced Radar for Subsurface and Ionosphere Sounding), instrument radar de la sonde Mars Express, la présence d'un lac sous la surface de Mars.
Plus précisément, une vaste étendue d’eau souterraine, qui «fait environ 20 kilomètres de large» a été détectée «sous le pôle Sud de la planète rouge». Ce lac, «situé sous une couche de glace martienne», ressemble «à l’un des bassins interconnectés situés sous plusieurs kilomètres de glace au Groenland et en Antarctique».
Cette découverte peut laisser envisager «la présence de davantage d’eau, voire de vie sur la planète rouge», car elle suggère «que la présence d’eau sur Mars n’est pas seulement un ruissellement temporaire révélé par de précédentes découvertes, mais une masse d’eau permanente qui crée les conditions pour de la vie sur une période de temps prolongée».
Rappelons pour finir que la planète Mars, qui «est désormais froide, désertique et aride», était chaude et humide, «il y a au moins 3,6 milliards d’années» et «abritait une large quantité d’eau liquide et de lacs».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The Rise and Fall of African Rice Cultivation Revealed by Analysis of 246 New Genomes» ont été publiés dans la revue Current Biology, a permis, grâce à l'analyse de l’ADN de plus de 200 plants de riz africain ainsi que de riz sauvage du Sahel Oryza barthii, de retracer l’histoire de la domestication du riz africain.
Notons tout d'abord que, si «la variété de riz la plus cultivée sur la planète, Oryza sativa ou riz asiatique, a été largement décrite dans la littérature», jusqu'ici, «le 'riz africain', Oryza glaberrima, une espèce proche cultivée en Afrique de l’Ouest, restait mal connu». Cependant, en 2014, une étude américaine avait tout de même «estimé que la domestication du riz africain datait de 3000 ans», le foyer de cette domestication restant assez flou.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a commencé par «analyser l’ADN de 163 plants de riz domestiqués, s’intéressant tout particulièrement à des petites séquences, les SNP, très variables d’un individu à l’autre». Ensuite, ces séquences ont été comparées «à celles de 83 plants sauvages de Oryza barthii provenant de tout le Sahel, l’espèce dont est issu le riz domestiqué Oryza glaberrima». Grâce à ces analyses, «la zone géographique où le riz sauvage et le riz cultivé sont les plus proches d’un point de vue génétique, c’est-à-dire le berceau de la domestication du riz» a été délimitée: cette zone correspond «au Mali, dans la région du delta intérieur du fleuve Niger».
En outre, «la base de données ainsi constituée sur le génome des riz africains (la plus grande à ce jour)» a «permis d’évaluer les variations de la taille des différentes populations de riz au cours du temps, par une méthode dite de coalescence génétique» qui «consiste à déterminer, pour deux individus pris au hasard dans la population, l’âge de leur dernier ancêtre commun».
Comme «plus la population dont sont issus les deux individus est grande, plus leur dernier ancêtre commun a de chance d’être ancien» et «inversement, plus la population est petite, et moins l’ancêtre commun sera éloigné dans le temps», il est apparu que «la diversité du riz africain avait nettement chuté» entre 10000 et 3000 ans.
Selon cette étude, «la cause de cette diminution des populations de riz est à attribuer aux changements climatiques dans la région», car le Sahara, qui autrefois «était une région arborée, peuplée de grands mammifères comme les girafes, les gazelles», est devenu «à partir d’il y a 9000 à 10000 ans» de plus en plus aride, «entraînant un bouleversement de la biodiversité et une réduction importante des populations de riz». Cela suggère que «cette raréfaction du riz sauvage a conduit les populations de chasseurs-cueilleurs à conserver les graines d’une année à l’autre, et à devenir ainsi progressivement des agriculteurs.»
D'autre part, le fait «que la diversité du riz domestiqué a également nettement diminué ces cinq derniers siècles» a conduit, cette fois, l'étude à en attribuer la cause au riz asiatique: en effet, «importé massivement par les Portugais lors de la colonisation de l’Afrique au xvie siècle, le riz asiatique a par la suite remplacé peu à peu l’espèce autochtone, moins productive».
L'étude s'est aussi penchée sur les conséquences de la domestication sur le génome du riz: celle-ci a «profondément modifié la diversité génétique du riz africain, aboutissant à un génome différent chez l’espèce cultivée par rapport à l’espèce sauvage» de sorte «qu’on retrouve certains caractères, sélectionnés par l’homme, chez les espèces africaines et asiatiques, sans qu’ils ne soient pour autant causés par les mêmes gènes, ou de la même manière».
Plus précisément, les espèces de riz cultivés se distinguent, par exemple, de leur ancêtre sauvage «par leur maintien dressé (port dit érigé)», un caractère «dû à la perte de fonction du gène PROG1, causé par une mutation invalidante chez le riz asiatique et par une perte totale de la séquence chez le riz africain».
Un autre exemple est que la domestication «a sélectionné au cours des générations des plants aux graines non déhiscentes, c’est-à-dire qui restent soudées à l’épi, facilitant ainsi leur récolte», un caractère «dû à une mutation des gènes SH4 et OsSh1 chez le riz asiatique» alors que «les gènes impliqués chez le riz africain ne sont pas les mêmes», puisqu'ils mettent «notamment en jeu le gène SH5».
En fin de compte, comme «le riz africain possède pourtant de nombreux avantages sur son parent asiatique» («meilleure tolérance à la chaleur, plus grande résistance aux maladies et besoins réduits en eau»), le riz africain est un enjeu potentiel «pour l’agriculture de demain, surtout dans un contexte où le réchauffement climatique affecte déjà les rendements agricoles».
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