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Une étude, dont les résultats intitulés «The Iceman’s lithic toolkit: Raw material, technology, typology and use» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de faire une nouvelle analyse des outils de pierre et du retouchoir (ou retoucheur) (*) retrouvés auprès d'Ötzi, 'l'Homme des glaces', et d'apporter «un éclairage sur l’origine et l’emploi des outils ainsi que sur les derniers moments qu’a vécus Ötzi».
Rappelons tout d'abord que l'Homme des glaces a été découvert fortuitement dans un glacier à la frontière entre l’Autriche et l’Italie en 1991 par deux touristes. Cet homme du Néolithique, «tué d’une flèche dans l’épaule il y a environ 4600 ans» a, depuis, été dénommé Ötzi (**), «du nom du massif de l’Otz où il a été retrouvé».
L'étude a fait apparaître «que les silex du poignard, du grattoir, du perçoir et des flèches de cet homme de l’âge du Cuivre proviennent d’au moins trois secteurs différents et distants de son lieu de vie supposé». Cette information laisse penser «que ces matériaux circulaient dans la région au sein d’un réseau».
L'étude a aussi établi «qu’Ötzi n’est pas le tailleur initial de ses outils, mais qu’il était capable, à l’aide de son retoucheur par pression, de les entretenir lui-même, ce qu’il a fait plusieurs fois dans les jours qui ont précédé sa mort».
De plus, Ötzi a coupé à plusieurs reprises «des plantes siliceuses (des céréales, les graminées fourrant ses chaussures?), et il est frappant qu’il n’ait pas utilisé à cette fin son couteau, mais plutôt une pointe de flèche»: cela indique que «son poignard, un type d’objet alors répandu dans les sociétés alpines, était manifestement un objet d’apparat, davantage destiné à servir de marqueur social qu’à un usage quotidien».
Enfin, l'étude souligne qu'il était évident «qu’Ötzi était mal préparé au combat», puisque «seulement deux de ses flèches étaient fonctionnelles». En fait, son carquois contenait aussi «un faisceau d’andouillers (ramifications des bois de cerfs), pouvant aussi servir à façonner des pointes moins dures que celles de silex» mais «Ötzi n’a visiblement pas eu le temps d’effectuer le travail nécessaire pour confectionner des flèches» et «de plus, après avoir été blessé à la main droite, lui qui était droitier, il n’en était plus capable».
Liens externes complémentaires (source Wikipedia)
(*) Retouchoir
(**) Ötzi
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Une étude, dont les résultats intitulés «The pitch of babies’ cries predicts their voice pitch at age 5» ont été publiés dans la revue Biology Letters, révèle que la tonalité du pleur d'un bébé âgé de 3 mois donne une idée fiable de la hauteur de sa voix à 5 ans.
Rappelons tout d'abord que la hauteur de la voix humaine («le fait d’être grave ou aigüe»), qui «porte des informations importantes ayant des conséquences sur nos relations sociales», est un paramètre acoustique «qui varie entre les individus et les sexes après la puberté».
Comme «on sait par ailleurs que la vie fœtale dans l’utérus impacte le développement de l’enfant et sa vie d’adulte», cette étude a été entreprise pour comparer «le pleur de bébés enregistrés quelques mois après la naissance avec leur voix à l’âge de cinq ans».
Au bout du compte, il est apparu «que la hauteur du pleur était corrélée à la hauteur de la voix (un bébé pleurant dans les graves aura plus de chance de développer une voix grave qu’un bébé pleurant dans les aigus, quel que soit son sexe)». De plus, il existe un lien probable «entre l’environnement hormonal qu’a connu l’enfant dans le ventre de sa mère et la hauteur de sa voix».
Concrètement, dans un premier temps, «des bébés de 3 mois pleurant au moment du bain» ont été enregistrés, puis, dans un second temps, cinq années plus tard, la voix de ces mêmes enfants qui s’exprimaient «librement devant des images» a été à son tour enregistrée. La comparaison des «caractéristiques acoustiques des pleurs et des paroles» a alors montré «que la hauteur des voix était prédite par celle des pleurs enregistrés quelques années auparavant».
En outre, la mesure d'un indice, «reposant sur la taille relative des doigts de la main et connu pour être lié à l’environnement hormonal du fœtus», indique «que les différences de hauteur de voix entre les humains trouvent pour partie leur origine dans la vie prénatale».
Ces résultats, qui montrent «l'importance des premiers stades de la vie sur le développement de l'individu», prolongent une autre étude qui avait été réalisée par la même équipe et publiée dans la revue Royal Society Open Science. Intitulée «Seven and up: individual differences in male voice fundamental frequency emerge before puberty and remain stable throughout adulthood», elle montrait «que la hauteur de la voix à l’âge de sept ans prédit avec succès celle de la voix adulte».
Notons pour finir que «pour percer tous les mystères de notre voix», il s'avère nécessaire de poursuivre les recherches «car il est difficile d’enregistrer les mêmes enfants à plusieurs années d’intervalles»: ainsi, dans l'étude ici présentée «seuls 15 enfants ont pu être suivis, tous de nationalité française, alors que l’acoustique des pleurs et des voix est influencée par le contexte culturel».
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Une série d'études, dont les résultats sont soumis à la revue Astronomy & Astrophysics et présentés sur le site de l'ESA, constituent la version intégrale et définitive des données de la mission Planck de l'ESA qui avait pour but de capturer sur tout le ciel le rayonnement micro-ondes généré au début de l'univers. Au bout du compte, ces travaux corroborent le modèle cosmologique standard avec une précision inégalée sur ces paramètres, même s'il subsiste encore quelques anomalies.
Rappelons tout d'abord que le satellite Planck de l'ESA, lancé en 2009, a «cartographié le fond diffus cosmologique, un rayonnement dans le domaine micro-onde, émis 380 000 ans après le Big Bang, alors que l'univers se réduisait à un gaz chaud et quasi homogène». Les infimes variations de sa température «renseignent notamment sur son contenu, son taux d'expansion et sur les propriétés des fluctuations primordiales qui ont donné naissance aux galaxies».
En 2015, une première analyse de l'ensemble des données a été publiée «sous la forme de huit cartographies complètes du ciel qui incluaient la polarisation du fond diffus cosmologique, qui détermine comment, au niveau microscopique, vibrent les ondes qui composent la lumière». Cette information essentielle «porte l'empreinte de la dernière interaction entre la lumière et la matière dans l'univers primordial, mais son analyse n'était encore que préliminaire».
Alors que «la polarisation du rayonnement fossile fournit un signal 50 à 100 fois plus faible que celui de sa température et 10 à 20 fois plus faible que celui émis par l'émission polarisée des poussières galactiques», le satellite Planck a pu obtenir, «grâce à l'instrument HFI (high frequency instrument)», une carte «très précise de la polarisation primordiale sur tout le ciel» qui est «une première, riche d'enseignements».
Les données publiées le 17 juillet 2018 qui sont «exhaustives, définitives et plus fiables», ont «confirmé les premiers résultats, très bien décrits à base de matière ordinaire, de matière noire froide et d'énergie noire de nature inconnue, avec une phase d'inflation à son tout début». Maintenant, le modèle cosmologique peut «se déduire en utilisant indépendamment les données de température ou de polarisation, avec une précision comparable», ce qui «renforce considérablement le modèle standard des cosmologues, aussi surprenant soit-il».
Néanmoins, «quelques anomalies ou imperfections subsistent» puisqu'en particulier, «le taux d'expansion de l'univers diffère de quelques pour cent selon qu'on se base sur les données du télescope spatial Hubble ou de la mission Planck».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Archaeobotanical evidence reveals the origins of bread 14,400 years ago in northeastern Jordan» ont été publiés dans la revue PNAS, rapporte la découverte, sur un site archéologique du nord-est de la Jordanie, des restes carbonisés d’une galette de pain cuite par des chasseurs-cueilleurs natoufiens (*) il y a 14 400 ans, qui constituent les plus anciennes traces de pain connues à ce jour, précédant l’avènement de l’agriculture d’au moins 4 000 ans.
Plus précisément, «les 24 restes analysés dans cette étude montrent que les ancêtres sauvages des céréales telles que l’orge, l’einkorn et l’avoine ont été broyées, tamisées et malaxées avant la cuisson» et que ces restes «sont très similaires aux pains plats non levés identifiés sur plusieurs sites néolithiques et romains en Europe et en Turquie».
Cette découverte peut laisser penser que la production de pain à base de céréales sauvages a incité «les chasseurs-cueilleurs à cultiver des céréales, contribuant ainsi à la révolution agricole au Néolithique»: en effet, comme «malgré ses quelques ingrédients (farine, eau et chaleur sèche)», le pain «est très nutritif» (capacité à augmenter la glycémie), les chasseurs-cueilleurs auraient ressenti sa valeur alimentaire.
Rappelons ici que les chasseurs-cueilleurs natoufiens (Jordanie) «ont vécu une période de transition où les gens sont devenus plus sédentaires»: en particulier, «les faucilles en silex ainsi que les outils en pierre trouvés sur les sites Natoufiens» indiquent «que leur régime alimentaire a commencé à changer» et que ces gens «avaient déjà commencé à exploiter les plantes».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée prouve, grâce au pain plat retrouvé «que la boulangerie a été inventée bien avant» la culture des céréales. De la sorte, «les données confirment que la production précoce de pain à base de céréales sauvages a été l’un des principaux moteurs de la dernière révolution agricole, où les céréales sauvages étaient cultivées pour fournir des sources de nourriture plus pratiques».
Néanmoins, l'étude relève qu'on ne peut pas dire «si ces pains étaient consommés régulièrement ou de manière occasionnelle» alors que d’autres chercheurs ont, pour leur part, suggéré que le pain et la bière étaient «consommés pendant les fêtes natoufiennes».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Natoufien
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Une étude, dont les résultats intitulés «Did Our Species Evolve in Subdivided Populations across Africa, and Why Does It Matter?» ont été publiés dans la revue Trends in Ecology & Evolution, a permis de faire ressortir, à partir de données fossiles, archéologiques et écologiques relatifs aux populations qui vivaient en Afrique au Pleistocène, au début de l'ère quaternaire, que les premiers fossiles d'Homo sapiens ne montrent pas une progression linéaire vers la morphologie actuelle en raison du fait que les Homo sapiens primitifs présentent une diversité de caractères physiques.
Autrement dit, l'homme moderne «est issu de plusieurs populations africaines et non d'une seule, ce qui expliquerait pourquoi certaines caractéristiques sont apparues en différents endroits et à différents moments». Par exemple, alors qu'un «crâne d'Homo sapiens typique possède une face qui occupe une place réduite et un neurocrâne (la partie du crâne qui protège l'encéphale) de forme globulaire», il apparaît à l'examen des crânes fossiles que «des membres anciens de la famille des Homo sapiens présentent des variantes».
Plus précisément, «le crâne trouvé à Djebel Irhoud, au Maroc, a une face typique d'un Homo sapiens moderne mais son neurocrâne n'est pas globulaire»: en effet, «il est plus allongé». Comme «d'autres fossiles primitifs d'Homo sapiens trouvés à Florisbad en Afrique du Sud (260.000 ans), d'Omo Kibish (195.000 ans) et Herto (160.000 ans) en Éthiopie, montrent une diversité morphologique», certains «ont même proposé que des fossiles comme ceux de Djebel Irhoud et de Florisbad représentent une espèce plus primitive: Homo helmei». De même, «le crâne fossile de Herto combine un neurocrâne globulaire et une face large et robuste, au point qu'elle a été décrite comme appartenant à une sous-espèce d'Homo sapiens: H. sapiens idaltu».
De plus, l'étude relève que les outils utilisés par les premiers Homo sapiens «sont significatifs d'une diversité culturelle qui s'exprime différemment au Nord, au Centre et au Sud de l'Afrique». Cela suggère que «l'évolution des Homo sapiens a pu se faire de manière indépendante dans différentes régions, dans des populations en partie isolées pendant des millénaires à cause de la distance ou de barrières écologiques comme des forêts tropicales, des rivières ou des déserts arides».
Comme «ces facteurs environnementaux pouvaient varier au fil du temps, par exemple avec l'expansion ou la contraction des forêts», il en résulte que «les connexions entre les populations ont pu évoluer». Ainsi, à cause de ces fluctuations de l'environnement il est possible que «des populations qui se sont mélangées pendant un court moment se sont à nouveau isolées» et lorsque ces groupes étaient séparés, ils «ont pu évoluer indépendamment».
Au bout du compte, cette étude laisse penser que nos origines africaines sont «probablement complexes et pas cantonnées à une région précise» et elle «nous amène à rejeter des modèles qui proposent une simple évolution linéaire de l'Homme».
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