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    Une étude, dont les résultats intitulés «Generation of Bimaternal and Bipaternal Mice from Hypomethylated Haploid ESCs with Imprinting Region Deletions», ont été publiés dans la revue Cell Stem Cell, a permis de donner naissance à des souris viables à partir de parents de même sexe, en employant des cellules souches modifiées pour éliminer certains gènes: plus précisément, pour les couples de souris femelles, 29 souriceaux ont été produits à partir de 210 embryons de sorte qu'ils ont pu vivre jusqu'à l'âge adulte et se reproduire normalement, mais les souris créées à partir de deux ensembles de matériel génétique mâles n'ont pu survivre que 48 heures.

     

    Rappelons tout d'abord qu'il «existe à l'état naturel de nombreuses espèces capables de se reproduire via des méthodes n'impliquant pas un couple mâle/femelle»: ainsi, «des reptilesamphibiens et poissons peuvent se reproduire avec un seul parent».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a cherché à savoir «pourquoi les mammifères peuvent seulement subir une reproduction sexuée». Concrètement, lors du processus naturel de reproduction, au cours duquel «les mammifères héritent d'une moitié de leur génome de leur mère, et de l'autre de leur père», certains gènes «sont soumis à un mécanisme essentiel au développement, appelé 'empreinte parentale'». Ce mécanisme fait que, pour le même gène, «la copie héritée du père et celle héritée de la mère ne s'expriment pas de la même façon : l'une est active et l'autre est éteinte».

     

    Compte tenu de cela, «pour réussir à créer des souriceaux à partir d'animaux du même sexe», cette étude a «utilisé des cellules souches embryonnaires haploïdes (ne contenant qu'un exemplaire de chaque chromosome, et non deux comme pour la reproduction sexuée classique)» et a «modifié la composition génétique de ces cellules via un processus complexe, avant de les injecter dans un ovule de souris». Soulignons que «ce processus différait selon que les parents étaient deux souris femelles ou deux souris mâles».

     

    Cependant, cette méthode qui pourrait constituer «une nouvelle approche pour le clonage des mammifères et même permettre la conception pour les couples homosexuels», est encore loin de pouvoir être appliquée «à l'homme dans un avenir proche».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Immune-suppression by OsHV-1 viral infection causes fatal bacteraemia in Pacific oysters» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de comprendre les épisodes de mortalité massive qui touchent les huîtres juvéniles, en particulier depuis 2008.

     

    Le scénario mis en lumière «commence par une attaque virale»: l’herpesvirus OsHV-1 «s’introduit dans l’huître juvénile», puis, au cours des 24h à 48h suivantes, «le virus se multiplie intensément et gagne les cellules immunitaires de l’huître». Comme «cette réplication virale affaiblit les défenses antibactériennes de l’huître, l’équilibre de la flore bactérienne (le microbiote) est déstabilisé et des bactéries pathogènes prolifèrent dans l’animal». Au bout de 48h, «ces bactéries pathogènes gagnent l’ensemble des tissus de l’huître» de sorte que «68h après l’infection virale, les huîtres succombent».

     

    Afin de reconstituer pour la première fois de manière complète ce scénario, l'étude ici présentée a analysé «des familles d’huître produites dans le cadre d’un projet de recherche»: d'une part, «des familles résistantes, issues de parents ayant déjà survécu à la maladie», et, d'autre part, «des familles sensibles, issues de parents n’y ayant jamais été exposés».

     

    Ils ont ensuite reproduit en conditions expérimentales les processus infectieux observés dans les parcs à huîtres et ont procédé à un ensemble d’analyses moléculaires et tissulaires permettant de décrypter les processus d’infection mais aussi certains modes de résistance de l’huître creuse.

     

    Il est ainsi apparu «que les huîtres résistantes, contrairement aux sensibles, parviennent à juguler l’infection virale dans leurs tissus, en réduisant la réplication du virus»: plus précisément, «elles connaissent peu ou pas de réplication virale et pas non plus de flambée bactérienne comme chez les huîtres sensibles».

     

    En outre, l'étude explique pourquoi les huîtres sensibles ne parviennent pas à se défendre: leur «réponse antivirale forte», est trop tardive, si bien que lorsque «le virus a commencé à se répliquer, l’huître ne peut plus lutter».

     

    Cette inefficacité «s’explique aussi par l’inhibition d’un processus de défense naturel, l’apoptose»: alors que «normalement, la cellule d’un individu sain s’autodétruit quand elle est contaminée par un agent infectieux», ici «le virus est capable d’empêcher la mise en œuvre de ce mécanisme»: «les cellules contaminées ne meurent pas, et la réplication du virus s’en trouve accrue».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A radiation belt of energetic protons located between Saturn and its rings» sont publiés dans la revue Science, a permis de montrer, grâce aux données de la mission Cassini qu’une ceinture de radiations, contenant des protons d’énergies extrêmes, se forme entre la planète Saturne et ses anneaux denses.

     

    En outre, «grâce aux mesures de l’expérience MIMI, une ceinture de radiations secondaire, formée par des protons de plus faible énergie et située à une altitude plus basse», a été découverte. Cette ceinture basse altitude, qui «se forme lorsque des atomes d’hydrogène neutres rapides, créés dans la magnétosphère de Saturne, sont ionisés et piégés près de la planète» n'avait «été observée que brièvement en 2004».

     

    Rappelons tout d'abord qu'il y a «environ un an, une plongée spectaculaire dans la haute atmosphère de Saturne a mis fin à la mission Cassini, et à un projet unique qui a étudié le système saturnien pendant 13 ans», puisque «la sonde spatiale Cassini est entrée en orbite autour de Saturne, le 1er juillet 2004».

     

    Dès le début de la mission, «la suite de détecteurs de particules de l’expérience MIMI (Instrument d'imagerie magnétosphérique)», a pu avoir «un bref aperçu de la région située entre la planète et l’anneau D (le plus interne)», car «les mesures avaient indiqué qu’une population de particules chargées pouvait être présente, mais sa composition et ses propriétés restaient obscures».

     

    Durant les années suivantes «l’expérience MIMI a étudié les particules piégées par le champ magnétique de Saturne à l’extérieur des anneaux, formant la ceinture de radiations principale qui est composée de protons et d’électrons de haute énergie». Il est apparu que «la ceinture de radiations protonique est fortement influencée par les nombreuses lunes de Saturne, qui la segmentent en cinq secteurs».

     

    Comme «au cours des cinq derniers mois de la mission la sonde a plongé 22 fois dans la région jusque-là presque inexplorée, située entre la planète et son anneau le plus interne, l’anneau D», il y a eu la possibilité de suivre 13 ans plus tard les toutes premières mesures et «de voir si un secteur supplémentaire de la ceinture de radiations coexistait avec l’anneau D et la haute atmosphère de la planète».

     

    Les protons qui peuplent la région proche de Saturne sont générés, «comme pour la ceinture de protons principale», par «le rayonnement cosmique incident» («lorsque ce rayonnement interagit avec des matériaux présents dans l’atmosphère de Saturne ou dans ses anneaux, il déclenche une chaîne de réactions générant des protons de haute énergie, qui sont ensuite piégés par le champ magnétique de la planète»), mais «en raison de la présence des anneaux A, B et C, particulièrement denses, cette zone est découplée de la ceinture de radiations principale ainsi que du reste de la magnétosphère» et, au bout du compte, «le rayonnement cosmique et les anneaux «collaborent» pour créer cette ceinture de radiations minuscule mais très énergétique».

     

    En fait, «le champ magnétique de Saturne près de la planète est si intense qu’il rend le piégeage des protons extrêmement efficace et ils interagissent en permanence avec l'anneau D et l'atmosphère saturnienne»: concrètement, «les mesures de l’expérience y ont révélé une accumulation stable de protons énergétiques qui s'étend de l'atmosphère de Saturne à l'ensemble de l’anneau D». Certains de ces protons disposent d'une énergie extrême et on peut dire que «dans le système solaire, cette région est unique».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Progressive aridification in East Africa over the last half million years and implications for human evolution» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de découvrir qu'un bouleversement climatique avait précédé l'apparition des premiers signes de modernité des outils humains jamais découverts qui coïncide aussi avec l'apparition de la plus vieille trace d'Homo sapiens.

     

    Rappelons tout d'abord qu'il y a plus de 300.000 ans, «des hommes ont taillé des outils avec une habileté inédite sur le site d'Olorgesailie au Kenya». Bien que, pour le moment, «l'espèce humaine responsable de la fabrication de ces outils» reste encore inconnue, il s'agit là de «la plus vieille trace archéologique témoignant de 'modernité' jamais découverte». Dans ce contexte, l'étude ici présentée «vient de démontrer qu'un bouleversement climatique avait précédé l'apparition de ces premiers signes de modernité».

     

    Notons ici que «le site d'Olorgesailie est extrêmement précieux pour nous aider à comprendre l'évolution des premiers hommes», mais il y a un véritable manque de données concernant «la période allant d'il y a 500.000 ans jusqu'à 300.000 ans». En fait, «cette zone du rift africain est sujette à de nombreuses failles tectoniques» et «certaines couches préservées dans les lacs peuvent disparaître en raison de l'érosion ou même des intempéries qui peuvent assécher les lacs» de sorte qu'avec elles, «c'est tout un pan de l'histoire qui s'efface».

     

    Afin de combler ce trou dans nos connaissances, cette étude a analysé un sondage réalisé à plus de 200m de profondeur dans «le sol du lac Magadi, à 40 km du site d'Olorgesailie». En effet, si «le lac a perdu énormément de sa superficie en 500.000 ans», le fait qu'il existe encore aujourd'hui» a permis d'en extraire une carotte qui donne, pour la première fois, de précieux renseignements sur «les changements climatiques survenus il y a 500.000 à 300.000 ans»: concrètement, «la zone a connu une aridification très marquée avec des variations rapides sur cette période».

     

    D'autre part, alors que «les artefacts découverts sur le site n'ont que peu évolué entre 1,2 million d'années et 500.000 ans», il est apparu qu'il y a eu une évolution «entre il y a 500.000 ans et 320.000 ans»: si on ne sait pas exactement quand cela s'est produit, «il y a un moment critique où les objets deviennent plus sophistiqués et sont transportés sur de plus longue distance».

     

    En fin de compte, l'étude relève que, dans le même temps où le climat est devenu plus aride, «on voit apparaître ces nouvelles techniques», mais n'est pas en mesure de conclure que le changement climatique sur la zone a «poussé l'homme vers la modernité».

     

    En tout cas, cette période cruciale «coïncide avec l'apparition de la plus vieille trace d'Homo sapiens», puisque «les plus anciens fossiles modernes d'Homo sapiens, retrouvés au Maroc, remontent à 325.000 ans», au moment où cette étude «indique une sécheresse importante très proche des sites archéologiques».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Formation of metre-scale bladed roughness on Europa’s surface by ablation of ice» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, suggère, en s'appuyant sur des données radar relevées par le radiotélescope d'Arecibo, qu'Europe, la lune glacée de Jupiter, pourrait être recouverte sur toute sa ceinture équatoriale par des pics de glace pouvant atteindre 15 m de haut, ce qui constitue un risque pour les atterrisseurs lors de futures missions d'exploration.

     

    Rappelons tout d'abord que, jusqu'ici, on savait qu'Europe possédait «une épaisse croûte de glace, protégeant un océan global constitué d'eau salée» et qu'on estimait que sa surface «était relativement lisse et appropriée pour faire atterrir un engin d'exploration». L'étude ici présentée remet en question cette vision en signalant l'existence de «pinacles de glace de plusieurs mètres de hauteur» s'élevant «au niveau de la ceinture équatoriale de la lune de Jupiter».

     

    Ces pics existent aussi sur Terre où ils sont appelés «pénitents de neige ou de glace»: il s'agit de «lames sculptées par sublimation» («à savoir le changement de phase directement du solide au gaz»), qui «se forment en haute altitude, dans un climat froid et sec, dans des régions bénéficiant d'un bon ensoleillement» («c'est bien la sublimation et non le vent qui est à l'origine des pénitents, contrairement à ce que l'on pourrait croire»).

     

    Concrètement, comme la sublimation «se produit de façon non homogène, des creux se forment çà et là dans la neige ou la glace». Ces petites dépressions concentrant et absorbant mieux les rayonnements du Soleil, font accélérer la sublimation qui «creuse des puits de plus en plus profonds». Ainsi, «au lieu de croître vers le haut», les pics sont «des vestiges ayant échappé à la sublimation».

     

    Alors que, sur Terre, les pénitents «subsistent seulement le temps d'une, voire deux saisons, avant de fondre ou d'être ensevelis sous la neige», sur Europe, ces «structures pourraient être lissées par les bombardements de météorites, de comètes, ainsi que de particules chargées accélérées par la magnétosphère de Jupiter».

     

    Comme l'étude estime que, sur Europe, «la sublimation creuserait des pénitents à un rythme de 0,3 mètre par million d'années», certains champs de pénitents pourraient «présenter des pics de 15 mètres de haut, espacés de 7,5 mètres en moyenne, en admettant qu'ils se soient développés en toute tranquillité pendant les 50 millions d'années correspondant à l'âge moyen de la croûte d’Europe» (en comparaison, les pénitents terrestres mesurent «entre quelques centimètres et cinq mètres de haut»).

     

    Notons, cependant, que «les pénitents n'ont pas été directement observés sur Europe, car les images actuellement disponibles ne permettent pas de distinguer ces structures à la surface». En fait leur existence «pourraient expliquer l'étrangeté des données radar relevées par le radiotélescope d'Arecibo à Porto Rico, en l'occurrence un faible albédo (part d'ondes réfléchies) au niveau de l'équateur», car «les ondes semblent avoir rebondi sur de multiples surfaces, comme elles le feraient si elles étaient piégées entre des pics de glace».

     

    Par ailleurs, «les pénitents expliqueraient les terrains en lames (bladed terrain) découverts sur Pluton grâce à la sonde New Horizons, de passage dans les environs de la planète naine en 2015», car Pluton présente «des reliefs similaires aux pénitents terrestres, sauf qu'ils sont sculptés dans de la glace de méthane».

     

     


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