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Une étude, dont les résultats intitulés «Evolution and extinction of the giant rhinoceros Elasmotherium sibiricum sheds light on late Quaternary megafaunal extinctions» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, révèle que les 'licornes de Sibérie', qui étaient deux fois plus grosses que les rhinocéros actuels auxquelles elles sont apparentées, ont disparu bien plus tard qu'on ne l'imaginait, puisqu'elles ont vraisemblablement été victimes d'en refroidissement du climat il y a 36.000 ans.
Notons tout d'abord que «les 'licornes de Sibérie' doivent simplement leur surnom à l'impressionnante corne unique qu'elles portaient sur le front et dont on ne sait à vrai dire même pas si elle était nue ou couverte de poils comme le reste de son corps». En fait, leur corne, qui «pouvait atteindre un mètre» était à «l'image de l'animal dont le poids à l'âge adulte devait flirter avec les 4 tonnes (c'est deux fois plus gros que les rhinocéros blancs actuels)».
Jusqu'à présent, on savait que cette 'licorne' «avait arpenté les prairies de la Russie et de la Chine actuelles pendant plusieurs millions d'années» et appartenait à une branche particulière de la grande famille des rhinocerotidés, «celles des Elasmotheriinae, dont elle fut le dernier représentant» (rappelons ici «que les rhinocerotidés formaient durant le Miocène (une période géologique qui s'étend entre 23 et 5 millions d'années) un groupe très diversifié de 250 espèces dont seules cinq ont survécu jusqu'à nous, et qu'elles sont toutes en danger d'extinction»).
Cependant, la question du moment où la 'licorne de Sibérie' a disparu restait en débat: «les chercheurs pensaient que son extinction était assez ancienne», probablement il y a 200.000 ans, mais la découverte au Kazakhstan en 2016, d'un crâne daté de 29.000 ans faisait l'objet de controverses.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée, grâce à «de nouvelles analyses portant sur les dents d'une vingtaine de spécimens», confirme «que ce rhinocérotidé a effectivement côtoyé l'homme moderne», car Elasmotherium sibiricum (*), son petit nom latin, «aurait en fait probablement survécu jusqu'il y a 36.000 ans», une époque où «le climat sur Terre change progressivement».
Concrètement, on se dirige alors lentement «vers une nouvelle époque glaciaire qui atteint son pic il y a 20.000 à 25.000 ans» de sorte que «l'herbe grasse qui recouvre les prairies laisse peu à peu la place à des paysages de petits arbustes résistants et de mousses, la taïga». Ses dents relativement spécialisées et sa tête «qu'il devait avoir des difficultés à lever» suggèrent qu'Elasmotherium sibiricum «était devenu suradapté à son environnement» et n'a pas s'adapter au nouveau régime alimentaire que le changement climatique lui offrait.
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Elasmotherium
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Une étude, dont les résultats intitulés «1.9-million- and 2.4-million-year-old artifacts and stone tool–cutmarked bones from Ain Boucherit, Algeria» ont été publiés dans la revue Science, rapporte la découverte à Ain Boucherit (Algérie), un site qui «pourrait bien dater d'environ 2,4 millions d'années», de preuves d'une industrie lithique du Paléolithique inférieur typique de l'Oldowayen qui doit son nom aux gorges d'Olduvai en Tanzanie: en l'occurrence «plus de 250 pierres taillées en calcaire ou en silex, notamment des choppers et des nucleus».
Soulignons d'abord que «la fabrication et l'utilisation d'outils de coupe à arêtes vives, en pierre, démontrent des activités de boucherie, un traitement des carcasses d'animaux, sur environ 600 ossements d'éléphants, d'hippopotames, de rhinocéros, d'équidés ou de bovidés. Ces traces d'une technologie de subsistance correspondent à «une activité d'hominines remontant à 2,4 millions d'années, avec la réserve qu'il convient d'émettre quant à la datation restant approximative».
Cependant, «comme dans le cas des autres traces d'industries lithiques, il y a plus d'un million d'années en Afrique», il n'y a encore ici «aucun os des hominines les ayant produits». Comme «l'Homo Habilis, le premier représentant du genre homo connu, semble apparaître entre 2,3 et 2,1 millions d'années», il se pourrait que «l'espèce ayant vécu, il y a 2,4 millions d'années à Ain Boucherit» soit totalement inconnue.
Relevons néanmoins que la datation du site de Ain Boucherit, «contrairement aux sites tanzaniens», n'a pas été aisée, «car il n'y a pas de saupoudrage de cendres d'éruptions volcaniques permettant d'utiliser les méthodes de la géochronologie isotopique». De ce fait, l'étude s'est appuyée «sur d'autres méthodes comme l'étude du paléomagnétisme».
Au bout du compte, il est apparu «que les hominines étaient présents dans le pourtour méditerranéen de l'Afrique du Nord plus tôt qu'on l'avait imaginé et que, au minimum, l'industrie lithique de l'Oldowayen pourrait s'être répandue, comme les hominines, plus rapidement que prévue sur le continent africain».
Comme «la diffusion de la technologie de l'Oldowayen semble bien trop rapide si elle ne date que de 2,6 millions d'années, compte tenu de la barrière que devait déjà être le Sahara à cette époque, même si l'ont peut penser qu'il était plus accueillant», l'étude suggère qu'avec «des découvertes à venir en Afrique du Nord, on pourrait être amené à conclure que les hominines ont évolué selon plusieurs foyers dans toutes l'Afrique, et pas seulement l'Afrique de l'Est, inventant indépendamment une technologie similaire car encore trop rudimentaire pour être diversifiée et donc presque par nécessité unique à ses débuts».
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Une étude, dont les résultats intitulés «ATP Release by Red Blood Cells under Flow: Model and Simulations» ont été publiés dans la revue Biophysical Journal, a permis de modéliser la libération de l’ATP (Adénosine Triphosphate) par les globules rouges, en accord avec des expériences réalisées à Harvard.
Soulignons tout d'abord que «la compréhension des mécanismes de la signalisation biochimique, omniprésente dans le réseau vasculaire, est essentielle pour la conception de thérapies adaptées aux pathologies cardiovasculaires». Concrètement, alors que «le réseau vasculaire est un siège fascinant de signalisation biochimique, dans lequel participent différents types de cellules, tels les globules rouges, globules blancs, et les cellules endothéliales (qui tapissent les faces internes des vaisseaux sanguins)», une altération de cette signalisation «est à l’origine de multiples dysfonctionnements menant à des pathologies».Cependant, comme «une compréhension fine de ce problème nécessite une modélisation et simulation complexe mettant en jeu l’écoulement sanguin, son interaction avec l’endothélium et les réactions et transport des éléments biochimiques mis en jeu», cette modélisation essentielle est longtemps restée un défi majeur à relever. L'étude ici présentée l'a relevé effectivement en illustrant ce travail par l'exemple de «la libération de l’ATP (la source majeure d’énergie de l’organisme) par les globules rouges».
En effet, les globules rouges, qui «sont communément connus comme des cargos d’oxygène», transportent également l’ATP, puisque, par exemple en cas de manque d’oxygène, «l’ATP est libérée par les globules rouges pour entrainer une vasodilatation et donc augmenter le flux sanguin». D'ailleurs, «une chute de libération d’ATP par les globules rouges est associée à des pathologies comme le diabète de type II et la fibrose kystique (maladie génétique qui touche principalement les poumons et le système digestif)».
Jusqu'ici «la modélisation des mécanismes mis en jeu» lors de «la libération de l’ATP par les globules rouges», qui «est un processus impliquant un changement de conformation de protéines membranaires» était restée à l'état de projet. Dans ce contexte, l'étude ici présentée propose «un modèle de libération qui met en jeu deux mécanismes».
Le premier mécanisme «consiste en l’existence d’un seuil en contraintes hydrodynamiques dû à l’écoulement sanguin ressenti par les globules rouges, qui induit un changement de conformation d’une protéine membranaire permettant la libération locale de l’ATP», tandis que le second «est relié à la déformation des globules rouges»: plus précisément, «si la courbure membranaire de ceux-ci dépasse une valeur critique, des défauts sont créés dans le réseau d’actine sous-jacent, lesquels s’agrègent sur une autre protéine stimulant à son tour la libération de l’ATP».
La résolution numérique de ce modèle par la méthode 'Boltzmann sur réseau' (*), a permis d'obtenir un bel accord «entre le modèle et des résultats issus d’expériences récentes in vitro réalisées à l’Université de Harvard». En outre, «cette étude met en lumière le rôle important joué par les bifurcations du réseau vasculaire qui amplifient fortement la libération de l’ATP».
Au bout du compte, «ce travail ouvre de nombreuses perspectives pour la simulation systématique mettant en jeu les écoulements sanguins et la signalisation biochimique dans les réseaux vasculaires». En particulier, il devrait aider «à comprendre comment la signalisation biochimique est impliquée dans des pathologies cardiovasculaires» (il peut, par exemple, «élucider la question de comment la distribution de l’ATP est altérée dans les réseaux vasculaires de patients atteints de diabète»), et, de ce fait, permettre de «mieux guider les recherches en vue de la mise au point de thérapies appropriées».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Méthode de Boltzmann sur réseau
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Une étude, dont les résultats intitulés «Cultural flies: Conformist social learning in fruitflies predicts long-lasting mate-choice traditions» ont été publiés dans la revue Science, a permis de montrer que les drosophiles possèdent toutes les capacités cognitives pour transmettre culturellement leurs préférences sexuelles d'une génération à l'autre.
Notons tout d'abord que «les drosophiles, aussi appelées mouches du fruit, sont connues pour leur capacité à apprendre et imiter les préférences sexuelles de leurs congénères après avoir observé leurs accouplements». La question qui se posait était de savoir si cette transmission pouvait être considérée comme 'culturelle'.Pour le déterminer, «cinq critères devant être remplis pour pouvoir affirmer qu'un comportement est transmis culturellement» ont été testés: «1) le comportement doit être appris socialement, c'est-à-dire en observant des congénères, 2) être enseigné par des individus plus âgés, 3) être mémorisé à long terme, 4) concerner des caractéristiques des individus, telle que leur couleur, plutôt que les individus eux-mêmes, et 5) être conformiste, c'est-à-dire que les individus doivent apprendre le comportement le plus fréquent dans la population».
Au bout du compte, il est apparu que «l'apprentissage des préférences sexuelles chez la drosophile remplit bien ces cinq critères». En outre, des simulations informatiques ont «montré que ces caractéristiques peuvent effectivement conduire à l'émergence de traditions culturelles durables le long de chaînes de transmission où les mouches observatrices d'une génération deviennent les démonstratrices de la génération suivante».
Enfin, la comparaison de ces simulations à des chaines de transmission expérimentales montre «une correspondance parfaite entre leur modèle et l'expérience». Le «rôle clé joué par le conformisme pour la mise en place de traditions locales durables» doit aussi être souligné.
Le fait que «les drosophiles ont toutes les capacités d'apprentissage social pouvant conduire à l'émergence de traditions culturelles durables» élargit «considérablement le spectre taxonomique du processus culturel» et suggère «que, contrairement à l'idée la plus répandue, l'hérédité culturelle pourrait affecter l'évolution d'un très grand nombre d'espèces animales, bien au-delà des seuls vertébrés à forte capacité cognitive tels que les primates et les oiseaux».Ainsi, cette étude «fournit la première boite à outils expérimentale pour étudier l'existence de cultures animales, ouvrant ainsi tout un champ de recherche».
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Une étude, dont les résultats intitulés «An exceptionally preserved association of complete dinosaur skeletons reveals the oldest long-necked sauropodomorphs» ont été publiés dans la revue Biology Letters, a permis de décrire une nouvelle espèce de dinosaure dont les restes, retrouvés en 2012 dans le sud du Brésil, appartenant à trois individus, en font le plus ancien dinosaure à long cou connu.
Nommée Macrocollum itaquii, la nouvelle espèce «appartient à la catégorie des sauropodomorphes, les dinosaures au long cou, comme le brachiosaure ou le diplodocus». Cependant, «si les grands sauropodes, dont les plus gros pouvaient atteindre 37 mètres de long et peser plus de 70 tonnes (soit la taille d'un Airbus A320) sont relativement courants dans la période du Jurassique et du Crétacé», les trois fossiles retrouvés sont datés «du Norien (au milieu du Trias supérieur), entre 233 et 225 millions d'années, soit 100 millions d'années avant le célèbre diplodocus».
La taille de Macrocollum itaquii était néanmoins «relativement modeste (3,5 mètres de long et 100 kg environ)», car il n'avait pas encore «eu le temps d'évoluer vers le gigantisme des dinosaures du Crétacé». Ce qui impressionne chez lui, c'est la taille de son cou qui «est proportionnellement deux fois plus long que celui des précédents sauropodomorphes, tels que Buriolestes schultzi et Eoraptor lunensis». Notons tout de même que, comme «les fossiles trouvés appartiennent à de jeunes individus», les adultes pourraient être bien plus grands.
L'analyse des dents de Macrocollum itaquii indique «qu'il était essentiellement herbivore». En fait, «le long cou des sauropodes leur servait à atteindre les feuilles des hauts arbres, à la manière des girafes, leur donnant ainsi un avantage compétitif». Macrocollum itaquii, qui n'avait pas «atteint le gigantisme de ses successeurs», se «déplaçait encore sur deux pattes», comme «l'atteste la longueur de son fémur, plus long que le tibia». Au bout du compte, «le cou des sauropodes a pu encore s'allonger jusqu'à 230 % de la taille de leur corps» avec la quadrupédie, mais dans le même temps ils ont «perdu leur capacité à courir».
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