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Une étude, dont les résultats intitulés «Inhibition of EHMT1/2 rescues synaptic and cognitive functions for Alzheimer’s disease» ont été publiés dans la revue Brain, laisse penser qu'il pourrait être possible, grâce à l'épigénétique, de restaurer la mémoire perdue des malades ayant atteint un stade avancé de la maladie d'Alzheimer.
Plus précisément, cette étude est le fruit d'une recherche qui a conduit à identifier «les facteurs épigénétiques qui contribuent à la perte de mémoire». Elle a permis «de les inverser temporairement dans un modèle animal».
On savait déjà «que le déclin cognitif le plus spectaculaire (celui qui survient aux derniers stades de la maladie d'Alzheimer) est provoqué par une perte de récepteurs du glutamate» qui sont «essentiels à l'apprentissage et à la mémoire à court terme». Les travaux ici présentés sont partis de la mise en évidence «sur un modèle animal et dans des tissus cérébraux relevés post-mortem sur des patients que cette perte de récepteurs résulte d'un processus épigénétique appelé modification répressive de l'histone».
Comme «il se trouve que ce processus est contrôlé par des enzymes», l'étude rapporte que ces enzymes ont pu être inhibés dans les souris de laboratoire de sorte que ces rongeurs «ont retrouvé leur mémoire de reconnaissance, leur mémoire spatiale et leur mémoire de travail»: en fait, «l'expression et la fonction des récepteurs du glutamate dans le cortex frontal ont été récupérées», mais pour «une semaine seulement».
En fin de compte, il reste désormais «à développer des composés qui pénètrent plus efficacement dans le cerveau et dont l'action se révèlerait surtout plus durable»...
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Une étude, dont les résultats intitulés «Delivery of carbon, nitrogen, and sulfur to the silicate Earth by a giant impact» sont publiés dans la revue Science Advances, suggère que des composants indispensables à la vie sont apparus sur notre planète essentiellement à la suite de l'impact qui a provoqué la création de la Lune.
Rappelons tout d'abord que, selon l’hypothèse la plus répandue, la Lune se serait formée «après une grosse collision entre la Terre et Théia, un embryon de planète de la taille de Mars» à partir de la matière issue du choc qui se serait retrouvée en orbite autour de la Terre et agglomérée pour donner la Lune.
L'étude ici présentée s'est interrogée sur la provenance du carbone, de l’azote et du soufre qui se trouvent sur Terre. Selon elle, ces éléments volatils sont «probablement venus d’une autre planète».
Comme des simulations en laboratoire ont fait apparaître que «la composition et la masse de l’impacteur» responsable de la collision «survenue il y a 4,4 milliards d’années», ressemblaient véritablement à celles de la planète Mars et comme, de plus, l'étude constate «que les composés volatiles présents sur la Lune et le manteau primitif de la Terre ont une 'origine commune'», elle suggère que «'l’impacteur' qui a amené carbone, azote et soufre à la terre de silicates (le manteau primitif de la Terre)» pourrait précisément être celui qui a formé la Lune, balayant «ainsi l’hypothèse que ces composants seraient arrivés grâce à de multiples petits impacts».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A network of trans-cortical capillaries as mainstay for blood circulation in long bones» ont été publiés dans la revue Nature Metabolism, a permis de découvrir un système de fins capillaires qui permettrait de relier la moelle osseuse aux vaisseaux du périoste, qui enveloppe l'os, un réseau qui serait emprunté par les cellules sanguines formées dans la moelle osseuse pour rejoindre la circulation générale.
Rappelons tout d'abord que les os, «qui servent au soutien et aux mouvements du corps, puisqu'ils sont aussi les points d'ancrage des muscles, grâce aux tendons», sont recouverts par le périoste (*), «qui est très vascularisé et relié à la circulation générale». Leur structure «est riche en protéines de collagène et en hydroxyapatite, une matrice minérale».
Les os longs «possèdent une cavité interne où se trouve la moelle osseuse». un tissu très vascularisé qui «contient les cellules souches hématopoïétiques qui produisent des globules rouges, blancs, et des plaquettes». Comme «ces cellules doivent quitter la moelle osseuse pour rejoindre la circulation générale», il existe «une communication entre la moelle osseuse et la circulation générale». C'est la raison pour laquelle «dans des situations d'urgence médicale, il arrive que l'on pratique une injection intra-osseuse en introduisant des médicaments dans la moelle osseuse pour qu'ils rejoignent la circulation sanguine».
L'os est doté, comme tout organe, d'un système de circulation sanguine pour l'approvisionner en oxygène et nutriments: des artères apportent du sang riche en oxygène et en nutriments, grâce à de fines artérioles qui entrent en contact avec les cellules; puis des veines repartent des os avec du sang appauvri en oxygène et nutriments». Cependant, jusqu'ici, «l'organisation de ce réseau sanguin au niveau des os manquait de précision».
Dans l'étude ici présentée, des os longs de souris ont été observés «grâce des techniques d'imagerie de pointe: la microscopie à fluorescence à feuillet de lumière et la microscopie à rayons X». Un «nouveau type de capillaires qui traverse l'os dur (ou os cortical) de manière perpendiculaire par rapport à l'axe de l'os» a ainsi été mis en évidence.
Ces vaisseaux, qui ont été appelés 'vaisseaux trans-corticaux' se comptaient par centaines dans un tibia de souris: en fait, «ils étaient même plus d'un millier». La majorité du sang artériel (80 %) et veineux (59 %) des os longs passerait dans ces vaisseaux qui sont probablement un circuit de passage important pour les cellules immunitaires de la moelle osseuse lorsqu'elles rejoignent la circulation générale. Par la suite, il est apparu que ces vaisseaux trans-corticaux existaient aussi au niveau des os des membres humains.
Il reste désormais à savoir «quel rôle jouent les vaisseaux trans-corticaux dans l'os normal, mais aussi dans des pathologies comme l'ostéoporose, la polyarthrite rhumatoïde ou des cancers dont les métastases se répandent dans les os».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Périoste
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Une étude, dont les résultats intitulés «Ocean temperature impact on ice shelf extent in the eastern Antarctic Peninsula» ont été publiés dans la revue Nature Communications, révèle l’impact systématique et négatif du réchauffement océanique sur l’étendue des plateformes de glace en péninsule Antarctique de l’Est au cours des dernières décennies et des 9000 dernières années. Surtout, elle prévoit, en s’appuyant sur les scénarii les plus pessimistes du GIEC, que l’océan devrait continuer à se réchauffer et de ce fait, participer au recul progressif de ces plateformes le long de la péninsule au cours du prochain siècle.
Rappelons tout d'abord que «la péninsule Antarctique est l’une des régions les plus affectées par le réchauffement climatique actuel», puisqu'elle «a perdu au cours des 50 dernières années près de 75% de la surface de ses plateformes flottantes de glace qui constituent de véritables barrières à l’érosion par l’océan de la calotte continentale et, par conséquent, limitent l’élévation du niveau de la mer». Un exemple marquant est «l’effondrement du Larsen C qui, en 2017, a perdu entre 9 et 12% de sa surface totale (~6000 km2, l’équivalent de 55 fois la surface de Paris)».
Alors que «les causes de ces effondrements successifs, qui progressent vers le sud, ont été principalement attribuées à un réchauffement atmosphérique de près de 3°C depuis les années 60», le rôle joué par l’océan reste «encore mal connu, malgré le nombre croissant d’évidences montrant son impact majeur dans le retrait de ces plateformes dans d’autres zones autour de l’Antarctique».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a évalué «l’impact océanique sur les plateformes de glace en péninsule Antarctique de l’Est» en procédant par étapes. Ainsi, dans un premier temps, elle montre «que les principaux effondrements de ces plateformes au cours des dernières décennies coïncidaient systématiquement avec des augmentations conjointes et rapides de la température océanique (+0,3°C) et atmosphérique (+3°C)». Elle estime, eu égard à la capacité thermique de l’océan, «que les effets du réchauffement océanique sur ces débâcles glaciaires sont tout aussi importants que ceux de l’atmosphère».
Dans une seconde étape, «en l’absence de mesures directes au-delà des dernières décennies», l'étude a analysé géo-chimiquement des archives sédimentaires marines qui ont été «comparées aux données issues d’une carotte de glace située seulement à 50km» de JPC-38, le site étudié.
Elle montre alors, «grâce à ces reconstructions de températures couvrant les 9000 dernières années», que «la principale période au cours de laquelle l’ensemble des plateformes se sont fortement réduites en péninsule Antarctique de l’Est, entre 8200 et 6000 ans avant notre ère, s’est produite pendant un réchauffement océanique majeur (+1,5°C), tandis que l’atmosphère se refroidissait». De plus, il est apparu «que le réchauffement progressif de l’océan (+0,3°C) au cours des derniers milliers d’années a contrôlé de manière récurrente le retrait graduel des plateformes de glace de cette région».
Enfin, «à partir de ce constat», l'étude évalue «les évolutions possibles des températures océaniques et atmosphériques au cours du prochain siècle en se basant sur deux scénarii établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)».
Concrètement, «dans le cas du RCP2.6, l’augmentation des températures océanique et atmosphérique serait contenue et aurait un impact limité sur les plateformes de glace en péninsule Antarctique», tandis que «dans le cas du RCP8.5, l’augmentation des températures atmosphérique (+3°C) et océanique (+0,3°C) serait suffisante pour fragiliser encore plus ces plateformes de glace, jusqu’à pouvoir entraîner leur effondrement total au cours des prochaines décennies».
Au bout du compte, leur avenir est fonction du «respect ou non des Accords de Paris, et à ses objectifs de limiter le réchauffement climatique global à +2°C».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Cassini Ring Seismology as a Probe of Saturn's Interior I: Rigid Rotation» sont publiés dans la revue The Astrophysical Journal, et disponibles en pdf, a permis déterminer que la vitesse de rotation de Saturne sur elle-même est d'environ 10 heures 33 minutes et 38 secondes, grâce à une méthode qui utilise les anneaux de Saturne comme sismomètres.
Rappelons tout d'abord que «les géantes gazeuses n'ont pas de surface solide de sorte qu'il n'est nullement évident de définir une vitesse de rotation précise en les observant à l'aide d'un télescope». Cependant, ce problème peut être, en théorie, contourné «en cartographiant grossièrement la magnétosphère de ces géantes et en modélisant les émissions radios qui lui sont associées».
Alors que «dans le cas de Jupiter, comme dans le cas de la Terre, cette magnétosphère est similaire au champ magnétique d'un barreau aimanté dont l'axe ne coïncide pas avec celui de la rotation de la planète», et que le mouvement de l'axe magnétique permet grâce aux émissions radios associées «de remonter à la vitesse de rotation de la planète», l'axe de rotation de Saturne et son axe magnétique «sont quasiment parallèles», ce qui rend inutilisable cette méthode.
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a fait appel à une autre méthode, qui «repose sur des considérations du planétologue David J. Stevenson du California Institute of Technology, qui les avait déjà avancées au début des années 1980, précisément au moment où les missions Voyager explorent les mondes jupitériens et saturniens».
Concrètement, Saturne comme la Terre «est une masse de matière auto-gravitante, possédant des courants de matière en convection en son intérieur», de sorte que «la répartition et la densité de la matière y changent dans le temps et l'espace». Il en découle que la planète vibre suivant des modes de vibrations provenant de la convection, de la même façon qu'un instrument de musique le fait à la suite de contraintes mécaniques.
Les anneaux de Saturne, qui sont sensibles aux variations du champ gravitationnel de cette planète, se meuvent, en réponse à ce champ, «en fonction des fréquences de variations des ondes et oscillations à l'intérieur de Saturne». Plus précisément, «comme les forces de Coriolis et les forces centrifuges dues à la rotation de la géante vont modifier ses mouvements internes et, en fait, les fréquences d'oscillation de Saturne, donc, in fine, celles des variations du champ de gravitation», cet «effet se verra dans les mouvements des anneaux de Saturne».
La sonde Cassini ayant été «en mesure d'observer et de mesurer ces mouvements», cette étude a pu, «en tenant compte des effets du champ de gravitation des lunes de Saturne», remonter «aux fréquences propres de la géante gazeuses, lesquelles sont fonction de la vitesse de rotation de Saturne» dont la valeur a été ainsi calculée.
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