-
Une étude, dont les résultats intitulés «A parsec-scale optical jet from a massive young star in the Large Magellanic Cloud» sont publiés dans la revue Nature, rapporte l'observation, grâce à MUSE, d'un jet issu d’une étoile naissante dans une région du Grand Nuage de Magellan, qui est le premier jet de ce type observé en lumière visible à l’extérieur de la Voie Lactée.
Notons tout d'abord que MUSE (Multi Unit Spectroscopic Explorer), installé sur le VLT de l’ESO, «a récemment bénéficié d’une importante mise à jour de ses fonctionnalités au travers de l’ajout d’une Installation d’Optique Adaptative, le mode Champ de Vue Etendu qui a capté sa première lumière en 2017».
Cette installation d’optique adaptative qui permet «de compenser les effets de flou générés par l’atmosphère terrestre» a «conféré à MUSE une vision presque aussi nette que celle du Télescope Spatial Hubble du consortium NASA/ESA (et donc le potentiel d’explorer l’Univers en des détails bien plus fins qu’auparavant)».
L'acuité visuelle de MUSE a ainsi permis de scruter «dans les moindres détails dans le domaine visible» une région du Grand Nuage de Magellan (GNM) «peuplée d’étoiles nouvellement formées», baptisée LHA 120-N 180 B (*) («N 180 B pour faire court») qui «constitue un type de nébuleuse appelée région H II, et une abondante source de nouvelles étoiles» («les régions H II sont composées de nuages interstellaires d’hydrogène ionisé»).
Rappelons ici que «le GNM est une galaxie satellite de la Voie Lactée», distante «de quelque 160 000 années lumière seulement de la Terre» et «principalement visible depuis l’hémisphère sud». Relevons aussi que «l’unique bras spiral de GNM» qui nous fait «quasiment face» et «la densité relativement faible de poussière au sein du GNM» permettent d'explorer «des régions telle N180 B avec une relative facilité».
Pour sa part, l'étude ici présentée rapporte la détection par MUSE, dans les profondeurs de N180 B, «d'un jet issu d’une étoile naissante (un objet stellaire jeune et massif doté d’une masse 12 fois supérieure à celle de notre Soleil)». Ce jet a été «baptisé Herbig–Haro 1177 ou HH 1177 pour faire court».
Soulignons que «c'est la toute première fois qu’un jet de ce type est observé en lumière visible à l’extérieur de la Voie Lactée», car «généralement, ils sont obscurcis par leur environnement poussiéreux», mais ici «l’environnement relativement peu poussiéreux du GNM permet à HH 1177 d’être observé aux longueurs d’onde visibles». Ce jet, qui s’étend «sur près de 33 années lumière», est «l’un des plus longs jets observés à ce jour».
HH 1177 nous renseigne sur «les premiers instants de vie des étoiles». Le faisceau, «très collimaté», s’étend «très peu à mesure qu’il se déplace». De tels jets «sont associés aux disques d’accrétion de leur étoile». En fait, comme «les astronomes ont découvert que les étoiles de faible masse, tout comme celles de masse élevée, lancent des jets collimatés tel HH 1177 au moyen de semblables processus», cela suggère «que les étoiles massives se forment similairement à leurs homologues de faible masse».
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) LHA 120-N 180 B
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «A new long-spined dinosaur from Patagonia sheds light on sauropod defense system» sont publiés dans la revue Nature, a permis décrire une nouvelle espèce de dinosaure herbivore dotée d'épines défensives le long de la colonne vertébrale, dont les restes ont été découverts en Patagonie (sud de l'Argentine).
L'espèce, baptisée Bajadasaurus pronuspinax, appartenant à la famille des dicraeosauridés (*), «vivait il y a 140 millions d'années dans une région d'Argentine où les découvertes de dinosaures sont fréquentes, comme celle du Giganotosaurus Carolinii, en 1993, considéré comme le plus gros carnivore de tous les temps».
D'après cette étude, «les épines, extrêmement longues, fines et pointues, dans le dos et le cou du Bajadasaurus et du Amargasaurus cazaui (une autre espèce de dicraeosauridés), devaient servir à dissuader de possibles prédateurs»: en fait, «ces épines devaient être protégées par une corne ou de la peau pour ne pas se casser». Notons pour finir qu'une «reconstitution de l'animal préhistorique est exposée au Centre culturel de la science à Buenos Aires».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) dicraeosauridae
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «TCTP and CSN4 control cell cycle progression and development by regulating CULLIN1 neddylation in plants and animals», ont été publiés dans la revue PLOS Genetics, a permis d’éclaircir comment la protéine TCTP régule la multiplication cellulaire, alors que le gène TCTP, qui est présent chez tous les animaux et les végétaux, est impliqué aussi bien dans la formation des organes chez l’embryon que dans la prolifération des tumeurs, cancéreuses ou non.
Relevons tout d'abord qu'en 2010, les scientifiques avaient découvert que le gène TCTP «participait à la régulation de la multiplication cellulaire, et que cette fonction était conservée chez deux organismes modèles très éloignés, une plante, Arabidopsis, et une mouche, la drosophile». L'étude ici présentée se situe dans le prolongement de ces travaux et apporte de «nouveaux résultats, majeurs dans la compréhension de la prolifération cellulaire et de la formation des organes».
Plus précisément, la plante Arabidopsis thaliana et la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster (la drosophile) ont été utilisées en parallèle «pour décrypter plus précisément la voie de régulation protéique impliquant la protéine TCTP lors du développement animal et végétal». Des protéines partenaires de TCTP ont été recherchées pour «comprendre comment ce gène régule la prolifération cellulaire».
En fait, «comme pour la pêche à la ligne», TCTP a été utilisée «comme appât pour capturer des facteurs pouvant se lier à elles dans des cellules en pleine division cellulaire» et cette approche a révélé «que la protéine TCTP interagit avec une protéine appelée CSN4, membre d’un complexe protéique dit COP9», «connu pour être impliqué dans la régulation de nombreux processus cellulaires tels que la signalisation hormonale, la régulation du cycle cellulaire, la croissance et développement des organismes, ainsi que dans la défense contre les pathogènes (virus, ...)».
Concrètement, «le rôle de COP9 dans ces processus se fait notamment via la régulation de l’activité d’un autre complexe protéique dit CULLIN-RING E3 ubiquitin ligases (CRLs) qui cible les protéines pour dégradation». D'ailleurs, «comme TCTP, le complexe COP9 est une cible de traitements contre le cancer chez l’Homme».
Il a été alors mis en évidence chez Arabidopsis «que TCTP détourne la fonction du complexe COP9 ce qui affecte son rôle dans la régulation du deuxième complexe protéique, CRL», car les données indiquent «que lors de l’entrée des cellules en division, TCTP séquestre CSN4 rendant ainsi le complexe COP9 inactif», ce qui mène «à une activation de la prolifération cellulaire, vraisemblablement via une augmentation de la fraction active du complexe protéique CRL».
Au bout du compte, les données prouvent «que ce processus de séquestration de CSN4 par TCTP, affecte spécifiquement le rôle de COP9 dans la régulation du cycle cellulaire, et donc de la division cellulaire et la formation des organes». En outre, «des travaux complémentaires utilisant la mouche drosophile comme modèle animal, montrent que ce mécanisme est commun aux animaux et aux végétaux».
En conséquence, «cette avancée dans la compréhension des fonctions de TCTP au sein des plantes devrait apporter de nouvelles pistes permettant de mieux comprendre comment les organes se développent depuis l’embryon et aussi de faire progresser la recherche dans le développement, la défense contre les pathogènes et contre le cancer».
votre commentaire -
Deux études, dont les résultats intitulés «Timing of archaic hominin occupation of Denisova Cave in southern Siberia» et «Age estimates for hominin fossils and the onset of the Upper Palaeolithic at Denisova Cave» ont été publiés dans la revue Nature, ont permis de fournir des datations concernant la grotte de Denisova, qui se trouve dans les contreforts des montagnes de l'Altaï, en Sibérie centrale, et dans laquelle a été découvert une nouvelle espèce humaine: l'homme de Denisova.
Notons tout d'abord que «les Dénisoviens vivaient à la même époque que les Néandertaliens et les Homo sapiens». Ce «groupe génétique à part» a été découvert dans la grotte de Denisova, qui «est étudiée depuis une quarantaine d'années par les archéologues russes». Au Pléistocène, «la région a été habitée par au moins deux groupes d'hominines»: les Néandertaliens et les Dénisoviens.
La découverte de l'existence des Dénisoviens a été faite en 2010, à partir de l'ADN extrait «d'un os de doigt appartenant à une fille» qui a prouvé «qu'il appartenait à une espèce humaine alors inconnue». En fait, la grotte de Denisova «contient des preuves de la présence des deux espèces humaines, Dénisoviens et Néandertaliens».
Ainsi, «en 2018, un fragment d'os avait révélé qu'il appartenait à une fille dont le père était dénisovien et la mère néandertalienne», apportant de la sorte «une première preuve de l'existence de croisements entre ces deux espèces humaines». Relevons également que les populations actuelles «qui possèdent de l'ADN dénisovien en quantité significative sont des aborigènes australiens et des peuples de Nouvelle-Guinée».
Dans ce contexte, la première étude «décrit la datation des sédiments de la grotte par des méthodes optiques, car ces roches étaient trop anciennes pour une datation au carbone 14»: la datation optique a été utilisée «pour déterminer le moment où les sédiments ont été exposés au soleil et déposés dans la grotte». Cette étude a aussi analysé «des restes d'animaux et de plantes qui témoignent des conditions environnementales passées».
La seconde étude, de son côté, a porté «sur la datation, au carbone 14, de fragments d'os, de dents, de charbon, trouvés dans les couches supérieures du site». Afin de mieux dater ces restes fossiles, «un modèle statistique a été développé à l'université d'Oxford» et «les séquences d'ADN mitochondriaux ont été analysées à l'institut Max Planck, en Allemagne».
Trois dents au moins «ont été identifiées comme dénisoviennes» et «les traces ADN et les fossiles retrouvés indiquent une présence des Dénisoviens entre -200.000 et -50.000 ans». Il apparaît que «le plus ancien fossile dénisovien datait d'au moins 195.000 ans». Comme «les fossiles néandertaliens, y compris ceux de la fille du couple dénisovien-néandertalien, avaient un âge compris entre -140.000 et -80.000 ans», on peut dire que cette fille «devait vivre il y a 100.000 ans environ».
Au bout du compte, «ces travaux montrent que le site a été occupé par des hominines quasiment en continu au cours des 300.000 dernières années, dans les périodes froides et plus chaudes. Les hommes ayant vécu sur ce site «ont laissé des outils, des objets fabriqués en pierre, mais aussi, dans les couches supérieures récentes, des objets fabriqués à partir d'autres matériaux, des pendentifs» et «notamment des ornements en marbre, os, dents d'animaux, ivoire de mammouth et coquille d'œuf d'autruche». Il est ainsi apparu que «ce sont les plus anciens objets de ce type connus de tout le nord de l'Eurasie» en raison «des dates directes entre 43.000 et 49.000 ans».
Soulignons néanmoins que bien que «les hommes modernes (Homo sapiens) étaient présents dans d'autres régions de l'Asie il y a 50.000 ans», il «n'existe pas de traces d'hommes modernes» sur le site de la grotte de Denisova.
votre commentaire -
Une étude, dont les résultats intitulés «Precise U-Pb age constrains on the Ediacaran biota in Podolia, East European Platform, Ukraine» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de montrer, par des reconstitutions paléo-géographiques, que le domaine de Podolya en Ukraine se trouvait, du fait de la dérive des continents, au voisinage géographique de ce qui est aujourd’hui le Pays de Galles.
Rappelons tout d'abord qu'à «la fin du Néoprotérozoïque, il y a environ 550 millions d’années (Ma), soit avant l’explosion cambrienne (faune de Burgess), sont apparues dans un laps de temps très court eu égard aux temps géologiques, des formes de vie animales (métazoaires)», qui «ont prospéré puis disparu tout aussi mystérieusement sur l’ensemble de la planète» et «ont été regroupés sous l’appellation de faune d’Ediacara, du nom du site australien éponyme faisant mondialement référence».
Cette période charnière correspond «à de grands bouleversements géodynamiques liés à la dislocation du super-continent Rodinia» (*), un processus, «synchrone de la fin de la glaciation globale marinoénne» (**), qui «a conduit à des changements paléogéographiques très importants».
Concrètement, «l’ouverture d’espaces océaniques a entraîné la formation de vastes plateaux peu profonds bordant les continents nouvellement formés, tandis que les surfaces terrestres dénudées, dépourvues de leur couche de glace protectrice, libéraient de considérables volumes de sédiments, sources potentielles de nutriments pour la vie marine».
Alors que ce schéma «des conditions ayant prévalu à l’apparition des métazoaires semble peu à peu faire consensus, la corrélation entre les différentes faunes édiacariennes dans le monde, une vingtaine au totale, fait largement débat» pour deux raisons: d''une part, «un manque de datations précises pour ces faunes bien souvent conservées dans des sédiments à caractère détritique, comme en Ukraine» et, d'autre part, «ces organismes aux formes primitives sont sans équivalents dans les embranchements actuels, ce qui rend délicats les reconstitutions phylogéniques et limite bien souvent les chercheurs à de simples comparaisons morphologiques».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée s'est focalisée sur le bassin de Podolya, au Sud-Ouest de l’Ukraine, «connu pour sa faune édiacarienne découverte au début du XXè siècle dans des sédiments d’anciens environnements littoraux et deltaïques». Elle a permis «d’identifier plusieurs niveaux de bentonites, matériaux dérivant de l’altération de cendres volcaniques, qui ont livré des cristaux de zircon permettant de dater les évènements volcaniques associés et donc de donner un âge absolu aux sédiments fossilifères qui les contiennent».
Plus précisément, «deux séries d’analyses, réalisées indépendamment par les méthodes LA-ICPMS et CA-ID-TIMS au Laboratoire Magmas & Volcans de l’Université de Clermont-Ferrand et au Department of Earth Sciences de l’Université de Genève respectivement, ont livré un âge concordant de 556,78 ± 0,18 (Ma)».
Au bout du compte, cette étude conduit à rouvrir le débat sur la proximité du domaine de Podolya avec l'actuel Pays de Galles, proximité qui «rendrait d’autant mieux compte des nombreuses similitudes morphologiques observées entre les formes édiacariennes du bassin de Podolya et celles de Charnwood Forest au Pays de Galles».
Liens externes complémentaires (source Wikipedia)
(*) Rodinia
votre commentaire