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Une étude, dont les résultats intitulés «Molecular electrocatalysts can mediate fast, selective CO2 reduction in a flow cell» ont été publiés dans la revue Science , a permis de recycler le dioxyde de carbone de manière efficace, avec des matériaux simples et abondants que le cobalt et l’eau. Cette avancée permet d’envisager de transformer le CO2 en CO (monoxyde de carbone) à grande échelle, et d’ouvrir la voie vers la production d’un 'carburant solaire' utilisant le CO2 comme matière première renouvelable.
Relevons tout d'abord, qu'en 2012, l’équipe impliquée dans l'étude ici présentée avait déjà publié «un article dans le magazine Science sur un procédé innovant permettant de recycler le CO2» («l’un des principaux gaz à effet de serre émis massivement par les activités humaines et connu pour son impact sur le changement climatique»), «en monoxyde de carbone (CO), une brique essentielle de l’industrie chimique».
Le principe de la méthode était d'utiliser «un électrolyseur fonctionnant avec du fer et de l’électricité d’origine renouvelable (solaire) pour réduire le CO2 en CO». Cependant, «l’expérience était réalisée à une échelle incompatible avec une exploitation commerciale». Dans le cadre de cette nouvelle étude, un nouveau dispositif a été mis au point qui est «capable d’assurer un meilleur rendement et de produire des quantités de monoxyde carbone beaucoup plus importantes».
Alors que «la plupart des processus connus utilisent des catalyseurs basés sur des métaux rares et précieux», le dispositif en question utilise «la phthalocyanine de cobalt, un catalyseur moléculaire largement disponible», de «l’eau (qui se transforme en oxygène lors de l’expérience) et de l’électricité». D'autre part, «le processus catalytique fonctionne à pression et température ambiante, donc dans des conditions faciles à mettre en place».
En fin de compte, «grâce à ce dispositif, le CO2 devient une matière première renouvelable, transformé en CO grâce à de l’électricité, elle-même renouvelable». Le CO2 sera ainsi inclus «dans une économie circulaire, un cercle vertueux», car «le monoxyde de carbone, issu de la réduction du CO2 lors du processus d’électrolyse, peut être lui-même transformé, notamment en carburant» puisqu'on peut s’en servir «pour produire des carburants liquide ou gazeux comme le méthane qui n’est autre que le gaz naturel utilisé pour chauffer les habitations ou faire rouler des bus». Le cercle vertueux se dessine en soulignant que le CO2 produit par le méthane lorsqu’il brule, pourra être à nouveau recyclé.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Magnetic field strengths of hot Jupiters from signals of star–planet interactions» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy et sont disponibles en pdf, a permis pour la première fois de mesurer l'intensité du champ magnétique moyen de Jupiters chaudes faisant partie de quatre systèmes planétaires.
Cette mesure a été réalisée en analysant «les variations dans l'intensité de l'émission d'atomes de calcium deux fois ionisés (Ca II), présents dans l'équivalent de la chromosphère des quatre étoiles étudiées» au moyen «des instruments de l'observatoire Canada-France-Hawaï situé près du sommet du Mauna Kea à Hawaï, notamment avec l'instrument ESPaDOnS (Echelle SpectroPolarimetric Device for the Observation of Stars), un spectropolarimètre construit par les équipes de l'Irap pour le CFHT (Canada-France-Hawaï Telescope)».
Le principe de la méthode découle du fait qu'une Jupiter chaude «est particulièrement proche de son soleil, de sorte que sa magnétosphère est en interaction forte avec la magnétosphère de l'étoile, un peu comme le feraient deux aimants proches l'un de l'autre». Cette interaction produit la déformation des lignes de champs magnétiques «de sorte que les lignes peuvent se combiner et se couper pour changer de configuration en exhibant le fameux phénomène de reconnexion magnétique que l'on connaît dans le cas du Soleil en particulier».
Ce phénomène de reconnexion magnétique, «qui intervient dans quasiment tous les plasmas magnétisés», permet de brutalement convertir en d'autres formes d'énergie «l'énergie stockée dans un champ magnétique, et ses lignes de champs comprimées et déformées comme un milieu élastique»: par exemple, c'est le cas sous forme de chaleur «dans la chromosphère d'une étoile, ce qui provoque un pic des émissions de certains ions justement».
Comme «il existe une théorie qui permet de relier précisément le surplus de puissance rayonné du fait de la reconnexion à l'intensité moyenne du champ magnétique d'une Jupiter chaude en interaction avec son étoile hôte», cette étude a «non seulement confirmé la présence de magnétosphère pour les quatre exoplanètes étudiées» mais elle fournit en outre une fourchette pour les intensités de champs magnétiques qui seraient «comprises entre 20 à 120 Gauss» («à titre de comparaison, le champ magnétique de Jupiter est de 4,3 gauss et l'intensité du champ de la Terre n'est que d'un demi-gauss»).
Ces valeurs, «plus grandes que celles prédites par les modèles analogues à ceux de la géodynamo terrestre, et fonctions de la rotation et de l'âge des Jupiters chaudes», soutiennent «les modélisations similaires qui font intervenir un important flux de chaleur» en provenance de l'étoile hôte vers la planète.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Cell Cycle-dependent Regulation and Function of ARGONAUTE1 in Plants» ont été publiés dans la revue Plant Cell, a permis, grâce à une analyse globale d'une classe de petits ARN, les microARN (miARN) et de leurs produits de clivage, chez la plante modèle Arabidopsis thaliana (pour laquelle la déplétion de la protéine ARGONAUTE1 (AGO1), l’effecteur majeur des miARN, inhibe la division cellulaire) de comprendre l'impact de cette voie de régulation dans l'expression des 13000 gènes exprimés de manière différentielle au cours du cycle cellulaire chez les végétaux.
Relevons tout d'abord que «la prolifération et la croissance cellulaire sont à la base du développement et de la reproduction de tout organisme eucaryote». Le contrôle étroit de chaque étape du cycle cellulaire qui «est nécessaire pour éviter une prolifération anormale des cellules», nécessite «l’accumulation dynamique d’ARN et de protéines spécifiques». En particulier, chez les mammifères, notamment chez l'homme, les miRNAs «contrôlent l’expression de nombreux gènes du cycle cellulaire et des miRNAs ont été impliqués dans un certain nombre de maladies, y compris les maladies prolifératives telles que le cancer».
Concrètement, «les miARN sont incorporés dans un complexe protéique appelé RISC qui permet de contrôler la stabilité et la traduction des ARN messagers (ARNm)». La protéine AGO «qui lie le miARN mature et l’oriente de sorte à interagir avec les ARNm cibles» est un «composant central du complexe RISC».
Comme, chez les plantes, «le rôle des miARN dans le contrôle de la prolifération cellulaire au sein des méristèmes reste encore peu compris», l'étude ici présentée s'est, dans un premier temps, focalisée sur «la régulation et la fonction de la protéine AGO1, l’effecteur majeur des miARN chez Arabidopsis thaliana». Il est ainsi apparu «que la déplétion d’AGO1 altère la division cellulaire dans les méristèmes sans toutefois bloquer les cellules à une phase particulière du cycle cellulaire».
Dans un second temps, des cellules de tabac hautement synchronisables ont été utilisées «pour analyser le répertoire des petits ARN totaux et ceux associés à AGO1 au cours des différentes phases du cycle cellulaire», il a alors été observé «que chez les plantes, seuls quelques miARN présentent une expression différentielle au cours du cycle cellulaire et ne ciblent qu’une faible proportion des 13000 gènes exprimés de façon différentielle au cours du cycle cellulaire». Néanmoins, «ces miARN pourraient jouer un rôle important au cours du cycle cellulaire en atténuant l’expression de plusieurs facteurs de transcription et de gènes de résistance».
En dernier lieu, l'étude montre en outre «que la protéine AGO1 se lie à un ensemble de petits ARN dérivés d’ARN de transfert (les tRF) qui ont la capacité de cibler des éléments transposables».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Human species-specific loss of CMP-N-acetylneuraminic acid hydroxylase enhances atherosclerosis via intrinsic and extrinsic mechanisms» ont été publiés dans la revue PNAS, laisse penser que la mutation, survenue il y a deux ou trois millions d’années, d’un seul gène parmi les dizaines de milliers que l’on trouve dans un corps humain, rend tous les hommes potentiellement sujets à développer des maladies cardiovasculaires qui semblent ne jamais apparaître chez les autres mammifères.
Plus précisément, cette étude a mis en évidence que «des souris modifiées pour présenter une déficience en acide N-glycolylneuraminique (Neu5Gc), un dérivé de l’acide sialique, se sont montrées beaucoup plus sujettes à l’athérosclérose que celles du groupe témoin» («presque deux fois plus») dans un contexte où «l’être humain s’avère incapable de synthétiser Neu5Gc, car le gène CMAH, qui code pour cet acide, semble avoir irrémédiablement muté». Du fait que ce gène «reste présent chez les grands singes», on peut supposer «que la mutation a eu lieu il y a entre deux et trois millions d’années, juste avant l’apparition du genre Homo».
Selon l'étude, «cela expliquerait pourquoi chez les êtres humains, même les végétariens présentent un risque de développer une maladie cardiovasculaire non nul», tandis que «ceux qui consomment de la viande rouge», sont «exposés à un Neu5Gc dit alimentaire qui semble déclencher une réaction immunitaire et une inflammation chronique». En tout cas sur le groupe de souris testées, il y a eu «une multiplication du risque d’athérosclérose par 2,4».
Par ailleurs, la perte du gène CMAH au cours de l’évolution humaine «semble également avoir entraîné d’autres changements importants dans la physiologie humaine, notamment une fertilité réduite et une capacité accrue à courir sur de longues distances».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Bird embryos perceive vibratory cues of predation risk from clutch mates» ont été publiés dans la revue Nature Ecology & Evolution, a permis de découvrir que les embryons d’oiseaux ont un moyen de s’adapter à leur environnement en communicant entre œufs non éclos.
Cette conclusion découle d'une expérience impliquant des «œufs de goélands sauvages (des œufs de Larus michahellis, très exactement)». Concrètement, certains de ces œufs ont été exposés «à des signaux de danger émis par des individus adultes». Ils «se sont alors mis à vibrer plus que la normale» et, replacés dans leur nid, ils semblent avoir «communiqué l’information aux autres œufs», car l'ensemble de la nichée a «mis plus de temps à éclore et elle s’est montrée plus prudente à la naissance que le groupe témoin».
En outre, l'ensemble de la nichée présentait «des caractéristiques physiologiques particulières: niveaux plus élevés d’hormones de stress notamment et jambes plus courtes». Ces observations, qui «montrent que les embryons d’oiseaux peuvent se transmettre des informations importantes», soulignent «l’importance de ces informations socialement acquises au stade prénatal en tant que mécanisme non génétique favorisant la plasticité du développement».
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