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Une étude, dont les résultats intitulés «Genetic regulation of amphioxus somitogenesis informs the evolution of the vertebrate head mesoderm» ont été publiés dans la revue Nature Ecology and Evolution, a permis, grâce à l'analyse du réseau de gènes régulant la formation des muscles chez l’amphioxus, un cousin des vertébrés, de proposer un nouveau scénario évolutif expliquant comment les muscles de la tête des vertébrés ont pu apparaître à partir de structures segmentées chez leur ancêtre.
Soulignons tout d'abord que «la tête des vertébrés est une structure complexe comportant plusieurs organes des sens pairs très développés (yeux, oreilles etc..), le cerveau, des muscles, du cartilage, des os et des nerfs connectés de manière à réaliser un grand nombre de fonctions».
Les tuniciers (ou urochordés) et les céphalochordés (i.e. Amphioxus) font partie du groupe des chordés avec les vertébrés, mais «ni l’amphioxus ni les tuniciers ne possèdent de tête aussi complexe que celle des vertébrés». En fait, l’émergence de cette structure a probablement été associée «à l’acquisition du style de vie prédateur apparu dans ce groupe».
Alors que «de nombreux laboratoires se sont intéressés à l’histoire évolutive de la tête en se focalisant surtout sur le système nerveux», l'étude ici présentée s'est focalisée sur «l’évolution des muscles de la tête».
Notons premièrement que «si les muscles du corps chez les vertébrés sont segmentés au cours du développement, ce n’est pas le cas des muscles de la tête qui se forment à partir d’un mésoderme antérieur non segmenté». Cependant, «chez leur ancêtre, ainsi que chez un parent proche des vertébrés vivant aujourd’hui, l’amphioxus, ces muscles se forment à partir d’un mésoderme segmenté».
Comme «il a été proposé que ce caractère soit ancestral chez le groupe des chordés», la question se pose «de savoir comment les muscles non segmentés de la tête des vertébrés sont apparus et en quoi cette étape évolutive a éventuellement favorisé la complexification de cette structure».
Concrètement, deux hypothèses évolutives s’affrontent: soit «les muscles de la tête correspondraient à des muscles antérieurs homologues à ceux de l’amphioxus mais ayant perdu le caractère segmenté», soit «ces muscles seraient une structure totalement nouvelle apparue spécifiquement dans la lignée des vertébrés».
Dans ce contexte, «en utilisant des approches fonctionnelles permettant de construire le réseau de régulation génique associé à la formation des muscles», cette étude a «comparé les processus développementaux permettant la formation des muscles antérieurs chez l’amphioxus et ceux mis en œuvre lors de la formation des muscles de la tête et du tronc chez les vertébrés».
Comme il est apparu «que les gènes maîtres de ce processus chez les céphalochordés sont les mêmes que ceux agissant dans le tronc des vertébrés et non de ceux agissant dans la tête», ces constatations conduisent à «proposer une hypothèse nouvelle concernant l’apparition des muscles non segmentés de la tête qui réconcilie les hypothèses les plus souvent proposées».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Social intolerance is a consequence, not a cause, of dispersal in spiders» ont été publiés dans la revue PLOS Biology, démontre que le développement des comportements agressifs chez les araignées à l'âge adulte est la conséquence de l'isolement social résultant de la dispersion.
Relevons tout d'abord que «la vaste majorité des 50 000 espèces d'araignées est solitaire»: en effet, chez ces espèces, «les interactions entre adultes sont limitées à l'accouplement et, en dehors de cette période, les araignées sont généralement agressives envers les congénères, voire cannibales».
Cependant, «toutes les espèces d'araignées présentent une phase grégaire temporaire caractérisée par un degré élevé de tolérance entre les juvéniles», mais, «après quelques jours, les jeunes araignées s'éloignent progressivement du groupe social ce qui conduit au développement d'une vie solitaire».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a analysé «les mécanismes responsables du déclin de la perte de la tolérance et de la cohésion sociale chez l'araignée Agelena labyrinthica, espèce solitaire largement répandue en France».
Grâce à la combinaison d'approches expérimentales et théoriques, il a été montré «que la dissociation des groupes sociaux ne résultait pas d'une modification de la nature des interactions sociales mais d'un accroissement de la mobilité associé à des processus maturationnels». Autrement dit, «ni le déclin de l'attraction mutuelle ni l'augmentation des comportements agressifs ne sont à l'origine de la dispersion».
Ensuite, en vue «d'identifier les causes de la perte de tolérance sociale», des jeunes araignées ont été maintenues «seules ou en groupe pendant 20 jours». Il est alors apparu à l'issue de cette période, «que l'appariement de deux araignées maintenues isolément conduisait à de violentes agressions et au cannibalisme», tandis que «les araignées maintenues en groupe ne présentaient aucun comportement agressif (On peut noter qu'une trentaine d'espèces d'araignées ont développé une vie sociale permanente caractérisée par une absence de dispersion et par l'existence de comportements de coordination et coopération sophistiqués lors des activités de chasse ou de construction de la toile)».
En fin de compte, cette étude, qui suggère que l'isolement social conduit à une altération de la réaction des araignées aux stimuli émis par les congénères, montre que «l'apparition de l'agressivité serait la conséquence, et non la cause, de la dispersion».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A single fast radio burst localized to a massive galaxy at cosmological distance» sont publiés dans la revue Science, a permis de trouver pour la première fois l'origine précise d'un phénomène mystérieux, découvert en 2007, appelé 'sursaut radio rapide'(Fast Radio Burst ou FRB, en anglais).
Notons tout d'abord que «la chasse à ces sursauts a permis d'en détecter 85 depuis leur identification». Si «la plupart étaient uniques : un flash et puis plus rien», quelques-uns se répétaient, de sorte qu'en 2017, pour la première fois, «des astronomes ont été capables de localiser avec précision la source d'un sursaut répété, baptisé avec poésie FRB 121102».
Alors que la localisation d'un sursaut unique «représentait une autre paire de manches», une nouvelle méthodologie a été mise au point pour relever ce défi: concrètement, un ordinateur a été programmé «pour qu'il cherche activement les sursauts». Il a reçu un milliard de mesures par seconde et a tenté «de trouver lesquelles contenaient un FRB».
Au bout du compte, «le sursaut FRB 180924 a été découvert par le radiotélescope Askap (Australian Square Kilometre Array Pathfinder) dans l'ouest australien». Produit à 3,6 milliards d'années-lumière de la Terre, il «a atteint chacune des 36 paraboles de ce télescope à un moment imperceptiblement différent, ce qui a permis aux scientifiques de faire une sorte de triangulation pour en calculer l'origine».
Ensuite, «grâce à d'autres télescopes au Chili et à Hawaï, les scientifiques ont pu obtenir une image de la galaxie d'origine et sa distance de la Terre». Comme ce sursaut «vient des alentours d'une galaxie massive composée d'étoiles anciennes, il semble que les sursauts radio rapides répétés et non-répétés pourraient avoir des origines complètement différentes.
En tout cas, cette découverte «fournit de nouvelles informations sur ce qui se trouve dans l'espace entre les galaxies», ce qui pourrait «aider à résoudre l'énigme de la 'matière manquante' de l'univers». En effet, une théorie explique «pourquoi le nombre d'atomes observé dans les étoiles est inférieur de moitié aux calculs théoriques» en stipulant que les atomes manquants se trouvent «dans des gaz ionisés dans les espaces intergalactiques».
A cause de cela, «les ondes cosmiques se dispersent pendant leur voyage jusqu'à la Terre : un peu comme la lumière est réfractée en passant dans un prisme. Les observations faites sur l'émission d'ondes dans le cas présent «correspondent à ce que la théorie prédisait sur la quantité de matière se trouvant sur son trajet».
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Une étude, dont les résultats intitulés «A giant early Pleistocene bird from eastern Europe: unexpected component of terrestrial faunas at the time of early Homo arrival» ont été publiés dans la revue Journal of Vertebrate Paleontology, décrit le premier oiseau géant incapable de voler connu ayant vécu il y a près de deux millions d'années dans l'hémisphère nord. Nommé Pachystruthio dmanisensis, il pesait presque trois fois plus que l'autruche, son plus proche parent moderne.
Concrètement, le fossile de l'oiseau en question «a été découvert l'été dernier dans la grotte Taurida, qui renfermait un trésor d'ossements d'animaux mis au jour en 2018 lors de la construction d'une autoroute en Crimée, une région de la mer Noire située entre l'Ukraine et la Russie»: en fait, «le fémur ou l'os de la cuisse de l'oiseau faisait partie des vestiges de la fosse à hyènes de la grotte, ainsi nommée en raison du très grand nombre d'os d'hyènes géantes mis au jour».
Notons ici qu'il «est inhabituel de trouver un unique os d'oiseau: si l'animal était mort sur place, tout son squelette devrait s'y trouver». Il «est difficile de savoir avec certitude ce qui a bien pu se passer»: une hypothèse est qu'un prédateur «a peut-être traîné l'os dans la grotte». En tout cas, «le fémur est incroyablement bien préservé, ce qui a permis aux scientifiques de comparer ce fossile aux fémurs d’autres oiseaux modernes, comme des autruches, et de l’identifier comme un nouveau genre, Pachystruthio».
D'autre part, c'est l'intégrité du fémur qui a permis «d'estimer la taille et le poids de l'oiseau en fonction de la longueur de l'os»: plus précisément, il dépassait les 3,7 mètres de haut et il pesait 450 kilogrammes. Cependant, ce nouvel oiseau «vraiment extraordinaire pour le territoire européen», n'est pas «le plus grand du monde en soi, mais c'est le champion d'Europe» puisque «seuls deux Aepyornithiformes, Vorombe Titan et Aepyornis maximus, pouvaient rivaliser avec cet ancien géant en termes de taille».
Pachystruthio avait, «comparé aux oiseaux géants éteints», des «os de pattes plus longs et plus minces, ce qui nous donne des indices sur son comportement». La partie droite du fémur «indique qu'il s'agissait d'un oiseau beaucoup plus lourd et plus lent, probablement plus rapide que certains Aepyornithiformes, mais pas aussi rapide que l'autruche moderne».
Pachystruthio qui «vivait parmi les hyènes et les tigres à dents de sabre», a pu a cohabiter avec l'Homo erectus: en effet, «des similitudes avec les ossements d'animaux trouvés dans la grotte de Taurida et le site voisin de Dmanissi en Géorgie, laissent penser que Pachystruthio est «passé de Transcaucasie dans la région de la mer Noire, déduction faite sur la base d'os trouvés à Dmanissi, qui abritait également le plus vieux squelette d'hominidé découvert à ce jour en Europe».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The L 98-59 System: Three Transiting, Terrestrial-size Planets Orbiting a Nearby M Dwarf» sont publiés dans la revue The Astronomical Journal, rapporte la découverte autour d'une étoile proche de notre Système solaire, grâce au satellite TESS, de trois planètes rocheuses en orbite, dont l'une d'entre elles est la plus petite débusquée en près d'un an de chasse aux exoplanètes.
Plus précisément, ce trio de planètes rocheuses se trouve en orbite autour l'étoile L 98-59 (*), «une naine rouge de la constellation australe du Poisson Volant, située «à seulement 35 années-lumière de la Terre». L 98-59b (**), L 98-59c (***) et L 98-59d (****), les exoplanètes en question, «apparaissent particulièrement intéressantes pour les astronomes», car «bien qu'elles ne figurent pas dans la zone habitable de leur étoile-hôte mais dans la 'zone dite de Vénus'», leur «relative proximité avec notre Système solaire et leurs transits réguliers devant leur étoile rendent possible la caractérisation de leur atmosphère si, bien sûr, elles en possèdent une».
Détectées par TESS, «via la méthode du transit», ces exoplanètes «ont des tailles voisines de celles de la Terre». L 98-59b, la plus proche, d'une taille estimée à 80 % de celle de la Terre, «est même la plus petite exoplanète découverte à ce jour par le satellite». Durant son année de 2,25 jours, elle reçoit «environ 22 fois plus d'énergie de son étoile que nous du Soleil».
Pour sa part, «L 98-59c, presqu'une fois et demie plus grande que notre planète, en reçoit 11 fois plus sur les 3,7 jours de sa période orbitale», tandis que «L 98-59d, la plus éloignée connue à ce jour dans ce système (il y en a peut-être d'autres), a quatre fois plus d'énergie sur son année qui dure un peu plus d'une semaine terrestre». L'intérêt de cette dernière vient de ce qu'elle «pourrait avoir un 'profil' similaire» à Vénus, qui est un monde invivable.
Lien externe complémentaire (source Simbad)
(*) L 98-59
Liens externes complémentairec (source Exoplanetcatalogue)
(**) L 98-59b
(***) L 98-59c
(****) L 98-59d
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