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Une étude, dont les résultats intitulés «New insights into Early Celtic consumption practices: Organic residue analyses of local and imported pottery from Vix-Mont Lassois» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, confirme qu'il y a 2500 ans, les Celtes de Bourgogne avaient adopté un mode de vie méditerranéen: en particulier, ils buvaient du vin importé dans de la vaisselle grecque et consommaient de l'huile d'olive.
Concrètement, «99 récipients en céramique retrouvés lors des fouilles du site de Vix - Mont Lassois, en Bourgogne» ont été analysés. Globalement, les récipients sélectionnés sont «associés à la consommation de boissons (coupes, gobelets, jattes, bouteilles, pichets) mais également au stockage des aliments et/ou des boissons».
Le fait que les fouilles ont permis de retrouver «une quantité importante de poteries et de vases en bronze importés de Grèce» témoigne que ce site correspond à «une période de changement rapide, au cours de laquelle des poteries fabriquées en Grèce et en Italie ont atteint pour la première fois la région du nord des Alpes en quantité relativement importante».
Les analyses réalisées dans le cadre de l'étude ici présentée «confirment que les premiers Celtes ont effectivement consommé du vin importé, mais pas seulement», puisqu'ils «ont également bu d’autres boissons fermentées, probablement une sorte de bière locale dans des coupes grecques».
Autrement dit, «ils n'ont pas simplement adopté les traditions étrangères, mais ils ont également adapté l’usage du vaisselier importé de méditerranée aux pratiques locales». D'autre part, «la consommation de vin importé n'était peut-être pas limitée aux échelons supérieurs de la société», car «certains artisans pourraient également avoir eu accès au vin».
Au bout du compte, l'examen «des signatures chimiques des produits organiques piégés à l’intérieur de la céramique» ont permis d'identifier «des composants d'huiles végétales, notamment de l'huile d'olive, du vin importé, des boissons alcoolisées locales, des produits dérivés du millet, ainsi que des graisses d’origine animale (produits laitiers, viandes) et des produits de la ruche (cire d’abeille)».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Bio-inspired hydrophobicity promotes CO2 reduction on a Cu surface» ont été publiés dans la revue Nature Materials, a abouti à la mise au point d'un catalyseur sélectif à base de cuivre capable de transformer le dioxyde de carbone en carburants.
Notons tout d'abord que «la transformation du dioxyde de carbone (CO2) en molécules carbonées pour l’industrie chimique (alcools par exemple) et en carburants (hydrocarbures de type alcènes ou alcanes, par exemple) constitue une stratégie de plus en plus développée dans les laboratoires académiques et industriels». Dans le cas où «l’énergie utilisée pour les réactions de transformation du CO2 est une énergie renouvelable et intermittente», ces opérations «ont l’avantage de permettre un stockage de cette énergie sous une forme chimique durable».
Dans ce contexte, les transformations discutées dans cette étude «peuvent utiliser de l’énergie électrique 'solaire' pour alimenter un électrolyseur où le CO2 est converti (par électroréduction) en produits carbonés divers». Du fait de la grande stabilité du CO2 et de la complexité des réactions de sa transformation», les procédés recherchés nécessitent «le développement de catalyseurs efficaces, peu coûteux, stables et sélectifs».
Le cuivre est «le métal le plus prometteur pour les électrocatalyseurs de demain», mais il «souffre encore de défauts majeurs: efficacité insuffisante et faible sélectivité»: en particulier, «la réduction de l’eau utilisée comme solvant 'vert' dans ces dispositifs entre en compétition avec la réduction du CO2, car l’eau est plus efficacement transformée en hydrogène».
L'étude ici présentée a permis «de développer une nouvelle stratégie pour rendre des matériaux catalytiques à base de cuivre beaucoup plus sélectifs pour la réduction du CO2 en hydrocarbures». Une partie de l'originalité de cette stratégie vient du fait «qu’elle s’inspire d’une stratégie naturelle développée par les araignées aquatiques pour maintenir, sous l’eau, à la surface de leur abdomen et de leurs pattes, des bulles d’oxygène leur permettant de respirer dans l’eau». Pour cela, elles mettent «à profit la pilosité de surface de leurs pattes et abdomens, hautement hydrophobes, donc repoussant l’eau et retenant efficacement des bulles d’oxygène».
Cette stratégie bioinspirée a été choisie car «une des clés pour l’amélioration de la sélectivité des catalyseurs à base de cuivre résidait d’une part dans l’accumulation du gaz CO2 et d’autre part dans une élimination de l’eau à la surface du matériau». Ainsi, «en attachant simplement sur cette surface une couche de fils hydrophobes (ici des chaines alkyles), qui d’une certaine façon miment les poils de l’araignée», la sélectivité de ce catalyseur a été radicalement changée «favorisant la transformation du CO2 au détriment de la réduction de l’eau».
En fin de compte, «alors que le catalyseur non modifié produit de l’éthylène avec un rendement faible de 9 % et de l’éthanol avec un rendement de 4 %, le catalyseur modifié produit de l’éthylène avec un rendement de 56 % et de l’éthanol avec un rendement de 17 %, s’accompagnant d’une chute drastique du rendement en hydrogène».
Relevons que «l’éthylène et l’éthanol sont des produits particulièrement intéressants pour l’industrie chimique», car «le premier est le précurseur d’un grand nombre de polymères tandis que le second est à la fois un produit de base de l’industrie et un carburant».
Surtout, ces travaux, qui «montrent pour la première fois de façon très claire l’importance de l’hydrophobicité des surfaces des matériaux catalytiques pour une transformation sélective du CO2», ouvre «des perspectives nouvelles en matière d’’optimisation des catalyseurs pour les électrolyseurs de demain».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Sex Differences in Intestinal Carbohydrate Metabolism Promote Food Intake and Sperm Maturation» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de montrer, chez la drosophile, que les testicules 'parlent' à une partie particulière de l'intestin, via une molécule circulante appelée cytokine, pour augmenter la digestion et l’absorption des sucres dans l’intestin des mâles et, en réponse, cette région de l’intestin sécrète du citrate, qui agit sur les testicules pour soutenir la production de sperme.
Relevons tout d'abord que «les différences entre les sexes englobent bien plus que les organes sexuels»: par exemple, les hommes et les femmes diffèrent «par leur taille, leur composition corporelle ou encore leur durée de vie». En outre, le sexe biologique affecte «la santé, des différences étant observées dans la réponse aux traitements de nombreuses maladies».
En révélant un des mécanismes par lesquels ces différences se mettent-elles en place, l'étude ici présentée, qui montre qu'un organe adulte comme l’intestin possède une 'identité sexuelle' complexe induisant des propriétés physiologiques distinctes entre les sexes», amène à constater la nécessité de le «prendre en compte dans la recherche fondamentale et clinique».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Survivability of radio-loud planetary cores orbiting white dwarfs» ont été publiés dans la revue MNRAS, laisse penser qu'une exoplanète (ou plutôt son noyau) peut survivre, après que son étoile ait brûlé tout son carburant, jusqu'à un milliard d'années en émettant des ondes radio détectables depuis la Terre.
Rappelons tout d'abord que «lorsqu'une étoile a brûlé tout son carburant, elle éjecte ses couches extérieures et détruit ainsi tous les objets se trouvant dans les environs», endommageant en particulier «les couches externes (atmosphère et manteau) des planètes qui orbitent autour d'elle».
Néanmoins, l'étude ici présentée fait apparaître que «les noyaux planétaires restants pourraient survivre suffisamment longtemps pour être détectés depuis la Terre», grâce à des ondes radio. Plus précisément, «le champ magnétique qui existe entre une naine blanche et un noyau planétaire en orbite autour d'elle peut former un circuit inducteur unipolaire» et comme le noyau joue «le rôle de conducteur en raison de sa teneur en éléments métalliques», il y a une «émission de radiations détectables par des radiotélescopes».
Ce principe devrait pouvoir être exploité, car les modélisations effectuées dans le cadre de cette étude suggèrent que les noyaux planétaires en question peuvent «survivre entre cent millions et un milliard d'années après la mort de leur étoile». Il reste désormais à confirmer tout cela par l'observation...
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Une étude, dont les résultats intitulés «A dominant population of optically invisible massive galaxies in the early Universe» ont été publiés dans la revue Nature, révèle grâce au réseau ALMA l'existence de 39 galaxies invisibles, dites 'noires', ayant échappé au regard de Hubble lorsqu'il a mené entre 2010 et 2013 les recherches à l'origine du Cosmic Assembly Near-infrared Deep Extragalactic Legacy Survey (CANDELS) visant à explorer l'évolution galactique dans l'Univers primitif et les toutes premières graines des structures cosmiques, moins d'un milliard d'années après le Big Bang.
Dans cette étude, ALMA précise la nature de «sources infrarouges mystérieuses que voyait déjà le télescope Spitzer, mais qui restaient invisibles sous le regard de Hubble»: en fait, «ces sources infrarouges sont clairement des galaxies elliptiques» et «moins de deux milliards d'années après le Big Bang, elles sont le siège d'un très important taux de formation d'étoiles», ce qui devrait «s'accompagner de fortes émissions dans le domaine du visible et surtout de l'ultraviolet» que Hubble devrait voir, «bien que décalées vers le rouge».
Pour expliquer cette relative invisibilité, on est amené à supposer que ces galaxies elliptiques «contiennent déjà de très importantes quantités de poussières bloquant ces lumières mais émettant tout de même dans l'infrarouge», ce «qui n'est pas facile à expliquer aussi tôt dans l'histoire du Cosmos».
Un autre problème est que ces galaxies détectées par ALMA, qui «constituent probablement la première population de galaxies elliptiques massives formées dans l'Univers jeune» sont «étonnamment abondantes»: plus précisément, «on devrait surtout voir des galaxies naines et peu de ces galaxies elliptiques juvéniles formant encore des étoiles de façon effrénée et déjà aussi massives que la Voie lactée».
En fin de compte, cela suggère que «quelque chose» a «accéléré la formation de ces galaxies qui sont les ancêtres des galaxies elliptiques encore plus massives mais inactives, donc 'mortes' que l'on voit dans le cosmos observable depuis quelques milliards d'années».
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