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Un article, intitulé «NA62 experiment presents new results» publié dans la Newsletter EP, rapporte la détection par l'expérience NA62 de deux possibles occurrences de la désintégration d'un kaon de charge positive en un pion et une paire neutrino-antineutrino.
Rappelons tout d'abord que «le Modèle standard prédit que les probabilités qu'un kaon de charge positive se désintègre en un pion de charge positive assorti d'une paire neutrino-antineutrino (K+ → π+ ν ν) est seulement d'environ une sur dix milliards, avec une incertitude de moins de dix pour cent». Il en résulte qu'une «déviation même légère par rapport à cette prédiction constituerait un signe d'une nouvelle physique, au-delà du Modèle standard».
Dans ce contexte, «l'expérience NA62 produit des kaons de charge positive (K+) et d'autres particules en envoyant sur une cible de béryllium des protons en provenance du Supersynchrotron à protons». Ensuite, elle utilise «plusieurs types de détecteurs pour identifier et mesurer les kaons K+ et les particules produites lors de leur désintégration».
Notons qu'en 2018, «l'équipe de NA62 a rapporté avoir trouvé un événement candidat pour la désintégration K+ → π+ ν ν dans un ensemble de données enregistré en 2016, qui comprenait environ 100 milliards de désintégrations du K+». Aujourd'hui, la nouvelle étude de la collaboration NA62 analyse «un ensemble de données environ 10 fois plus important, enregistré en 2017» et repère deux événements candidats.
Ce résultat, combiné avec le précédent, a permis de déterminer que la fréquence relative (appelée 'rapport d'embranchement') de la désintégration K+ → π+ ν ν serait au maximum de 24,4 sur 100 milliards de désintégrations du K+». Cette valeur, qui combine les deux résultats, «est compatible avec la prédiction du Modèle standard». Elle permet «de fixer des limites pour les théories sur la physique au-delà du Modèle standard prédisant des fréquences plus élevées que cette limite supérieure».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Are Saturn’s rings actually young?» sont publiés dans la revue Nature Astronomy, indique que des modèles d'évolution dynamique des anneaux de Saturne nourris des mesures de Cassini conduisent à un âge d'environ 4 milliards d'années pour la formation des anneaux.
Relevons tout d'abord que «les planétologues, spécialistes de la cosmogonie du Système solaire, avaient fini par penser que le scénario le plus probable pour expliquer l'origine des anneaux de Saturne impliquaient qu'ils se fussent formés il y a environ 4,5 milliards d'années» du fait que les anneaux seraient «des vestiges des matériaux présents dans le disque protoplanétaire initial autour du Soleil, matériaux qui n'auraient pas été en mesure de s'accréter pour donner des lunes comme celles autour de Saturne».
Néanmoins, un autre scénario avancé «conduisait à adopter un âge plus jeune en faisant intervenir un ancien satellite glacé, ou même une comète ayant été détruite par les mêmes forces gravitationnelles qui auraient inhibé la formation planétaire dans le cas du premier scénario». Cette hypothèse s'était trouvée renforcée, «il y a quelques années», par «des arguments issus des données fournies par Cassini» qui pouvaient laisser penser que les anneaux de Saturne auraient pu apparaître «au début de l'époque des dinosaures».
La démonstration «pour la jeunesse des anneaux de Saturne reposait sur plusieurs hypothèses et mesures, en l'occurrence sur la détermination précise de la masse des anneaux, supposée constante dans le temps, et sur la présence de divers matériaux apportés par un bombardement continu de micro-météorites et de poussières polluant ces anneaux constitués à 95 % de glace et conduisant à leur assombrissement». Ainsi, «plus les anneaux étaient pollués, plus ils devaient être vieux» de sorte que la connaissance précise de leur masse avait permis à la mission Cassini de conforter cette hypothèse.
Le problème, cependant, est que «ni la constance de la masse des anneaux ni celle de l'augmentation graduelle de la pollution par accumulation de matériaux micro-météoritiques ne sont assurées». Les données suggèrent même en réalité «que les anneaux se débarrassent d'une façon ou d'une autre de ces matériaux» car des grains de silicates et «une pléthore de molécules organiques tombant sur Saturne en provenance des anneaux» ont été découverts.
Ainsi, en fin de compte, «des modèles d'évolution dynamique des anneaux nourris des mesures de Cassini» conduisent bien «à un âge d'environ 4 milliards d'années».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Mild replication stress causes chromosome mis-segregation via premature centriole disengagement» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis, en décryptant comment le stress de réplication induit la perte ou le gain de chromosomes entiers chez les cellules-filles des cellules cancéreuses et en parvenant même à renverser ce phénomène dans ces cellules malades, d'apporter de nouvelles connaissances qui permettront à terme de mieux diagnostiquer et peut-être de mieux soigner le cancer.
Rappelons tout d'abord que «durant un cycle de vie normal, la cellule grandit et lorsqu’elle dispose de tous les «blocs de construction» nécessaires pour la réplication de l’ADN, elle réplique les chromosomes contenant l’information génétique». Lorsque «la réplication de l’ADN est terminée, la cellule entre en mitose, un terme qui désigne les étapes gouvernant la division cellulaire».
Concrètement, un fuseau mitotique se crée alors «au sein duquel les deux brins d’ADN répliqués sont séparés pour que les deux cellules-filles héritent d’un nombre identique de chromosomes». Le fuseau mitotique dispose de deux pôles «pour permettre la répartition correcte des chromosomes», cette bipolarisation étant «indispensable pour la stabilité génomique des deux cellules-filles».
Dans ce contexte, les cellules cancéreuses, «en présence d’éléments perturbateurs», sont «incapables de réaliser cette opération de manière optimale et la réplication se déroule alors plus lentement et de manière moins efficace», un phénomène qui «porte le nom de stress de réplication».
En fait, «la plupart du temps, le stress de réplication est dû à certaines molécules qui, produites en excès, deviennent néfastes». Ainsi, «par exemple, la protéine cycline E, impliquée dans la régulation de l’ADN, favorise l’apparition de cancers lorsqu’elle est surexprimée. Comme sous son influence, «les cellules cancéreuses ont tendance à se répliquer trop tôt», elles ne disposent pas «de tous les composants nécessaires à la synthèse de l’ADN et c’est là que les erreurs apparaissent».
Pour décrypter ce phénomène dont «le mécanisme à l’œuvre demeurait inconnu jusqu’ici», l'étude ici présentée a «induit artificiellement un stress de réplication dans des cellules humaines saines avec un produit qui ralentit la réplication de l’ADN, et donc empêche le processus de se dérouler normalement». Il est alors apparu «que ce stress entraîne une malformation du fuseau mitotique qui, au lieu d’avoir deux pôles, en a trois ou quatre».
En général, la cellule «est capable de supprimer ces pôles surnuméraires, mais pas suffisamment rapidement pour éviter des connexions erronées entre les chromosomes et le fuseau mitotique». Ainsi, en fin de compte, «ces connexions erronées favorisent une mauvaise distribution des chromosomes, induisant la perte ou le gain d’un ou plusieurs chromosomes». De la sorte, cette instabilité génétique permet «l’évolution anarchique des cellules cancéreuses».
L'étude a ensuite permis de «corriger les effets du stress de réplication dans des cellules malades en leur apportant les composants absents dont elles avaient besoin pour la réplication». Ainsi, non seulement un lien «entre le stress de réplication et les erreurs chromosomiques» a été établi, mais il a pu être corrigé, ce qui prouve «que ce phénomène, présent dans l’ensemble des cellules cancéreuses, et même précancéreuses, est contrôlable».
Une «série d’expériences ciblant ce mécanisme» démontre «la plus grande sensibilité des cellules au fuseau mitotique anormal au paclitaxel, un médicament chimiothérapeutique agissant sur le fuseau mitotique et utilisé pour le traitement du cancer du sein», ce qui prouve «qu’en principe, il est possible de cibler spécifiquement ces cellules sans affecter les cellules saines».
Plus précisément, «l'idée n’est pas de corriger l’erreur, mais au contraire de bloquer la cellule à ce stade pour l’empêcher de supprimer les pôles supplémentaires, ce qui entraîne automatiquement sa mort rapide, sans causer de dommage pour les cellules voisine encore saines».
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Une étude, dont les résultats intitulés «An extraterrestrial trigger for the mid-Ordovician ice age: Dust from the breakup of the L-chondrite parent body» sont publiés dans la revue Science Advances, laisse penser que la désintégration il y a 466 millions d'années d'un astéroïde à plusieurs dizaines (voire centaines) de millions de kilomètres de notre planète serait à l'origine à la fois de l'épisode de refroidissement et de la grande biodiversification qui se sont produits à ce moment-là.
Rappelons tout d'abord qu'au cours de l'Ordovicien, la Terre est passée par un Petit Âge de glace, qui a précisément eu lieu il y a environ 466 millions d'années. Selon l'étude ici présentée, ce refroidissement a été «provoqué par des poussières résultant de la désintégration d'un astéroïde de 150 km de large, quelque part entre Mars et Jupiter». En effet, alors que «normalement, il tombe sur notre planète environ 40.000 tonnes de matière extraterrestre chaque année», ce phénomène a été, à ce moment-là, «multiplié par mille, voire dix mille».
Plus concrètement, les «poussières d’une chondrite de type L», présentes dans notre atmosphère «pendant au moins deux millions d'années», ont «transformé la vie sur Terre». En premier lieu, en filtrant «la lumière arrivant du Soleil jusqu'au sol de notre planète», elles ont «influé sur le climat» en provoquant le refroidissement global qui avait été «déjà repéré autour de -466 millions d'années».
Néanmoins, en second lieu, comme ce refroidissement a été «suffisamment progressif pour permettre à la vie de s'adapter», les espèces («notamment celles se trouvant dans les régions les plus éloignées de l'équateur») ont pu évoluer «en fonction des nouvelles conditions climatiques» tandis que d'autres sont apparues.
En fin de compte, les poussières retombées sur Terre auraient «accéléré le processus de biodiversification», de sorte qu'on peut même parler «d'explosion ordovicienne, en référence au système géologique de l'Ordovicien moyen au cours duquel la désintégration de l'astéroïde s'est produite».
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Une étude, dont les résultats intitulés «29P/Schwassmann-Wachmann 1, A Centaur in the Gateway to the Jupiter-Family Comets» ont été soumis à la revue The Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf, rapporte la découverte d'un passage par lequel les comètes se faufilent vers le Soleil.
Rappelons tout d'abord que les comètes, qui se sont formées «dans les régions froides des confins de notre Système solaire il y a plus de 4,5 milliards d'années», s'y trouvent toujours. Néanmoins, «quelques instabilités gravitationnelles encourageraient certaines d'entre elles à se rapprocher de notre Terre, suivant une trajectoire parabolique».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée apporte une nouvelle compréhension de la manière suivant laquelle ce phénomène d'approche du Soleil se produit. En fait, à l'origine de la découverte en question, se trouve l'analyse du «comportement des centaures, ces petits corps glacés qui font penser à des astéroïdes et qui se déplacent sur des orbites instables entre Jupiter et Neptune»: ils proviendraient de la ceinture de Kuiper et «sont considérés comme la source des comètes de la famille de Jupiter», qui sont «des comètes de courte période de révolution».
Plus précisément, alors que 29/Schwassmann-Wachmann 1 (SW1) (*), un centaure de taille moyenne, «installé sur une orbite presque circulaire autour de Jupiter», se distingue «par une activité intense malgré une distance au Soleil qui reste importante et à laquelle ses glaces ne devraient pas se vaporiser», cette étude a découvert «que plus d'un centaure sur cinq entre dans une orbite similaire à celle adoptée par SW1 à un moment donné de sa vie». De la sorte, loin d'être un cas particulier, SW1 serait «un centaure sur le point de basculer dans la catégorie des comètes de la famille de Jupiter».
En outre, il est apparu «que les centaures qui traversent cette région sont la source de plus des deux tiers des comètes de la famille de Jupiter»: cette région est, de ce fait, baptisé 'région de passage vers le Soleil': en effet, «la plupart des centaures (qui vivent parfois jusqu'à des milliards d'années) s'y trouvant» se transforment «en comètes en quelques milliers d'années seulement».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
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