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Une étude, dont les résultats intitulés «A late Miocene hominid partial pelvis from Hungary» ont été publiés dans la revue Journal of Human Evolution, laisse penser, à partir d'une analyse du bassin de Rudapithecus, un grand singe qui vivait en Europe au Miocène supérieur (il y a environ 10 millions d'années), que la bipédie humaine pourrait avoir des origines plus profondes qu'on le croyait jusqu'alors.
Rappelons tout d'abord «que des travaux d'anthropologues de l'université de Toronto (Canada) sur les os des membres, les mâchoires et les dents de Rudapithecus avaient déjà montré qu'il appartenait à la fois à la famille des humains et à celle des singes d'Afrique». Cette information est surprenante car l'endroit dans lequel ses restes fossilisés ont été découverts est situé en Hongrie.
Pour sa part, l'étude ici présentée, du fait que le bassin de Rudapithecus trouvé à Rudabánya n'était pas complet, s'est appuyée «sur des techniques de modélisation 3D pour extrapoler sa forme et la comparer à celle de singes modernes». Il est ainsi apparu que «le bassin de Rudapithecus est bien différent de celui des singes d'Afrique» de sorte que «même s'il devait se déplacer dans les arbres de branches en branches comme eux, une fois à terre, il est probable qu'il avait adopté la bipédie»
Il en découle que pour que «les humains évoluent à partir d'un corps en forme de singe africain, des changements substantiels pour allonger le bas du dos et raccourcir le bassin sont nécessaires» tandis que «pour que les humains évoluent d'un ancêtre plus proche de Rudapithecus, cette transition est beaucoup plus simple».
En effet, alors que «les singes d'Afrique modernes présentent un bassin long et un bas du dos étroit», ce qui explique en partie qu'ils marchent généralement à quatre pattes, les Hommes, «jouissent d'un bas du dos plus long et plus souple qui leur permet de se tenir debout et de marcher sur deux jambes».
Il en résulte qu'au lieu de chercher à savoir «pourquoi nos ancêtres ont abandonné la marche à quatre pattes pour la bipédie», paradoxalement, il faudrait, peut-être, se demander «pourquoi nos ancêtres n'ont pas abandonné la bipédie pour la marche à quatre pattes».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Molecular clouds in the Cosmic Snake normal star-forming galaxy 8 billion years ago» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy, a permis de découvrir que les propriétés des nuages moléculaires et le nombre d’étoiles qu’ils produisent diffèrent dans les galaxies lointaines situées à plus de 8 milliards d’années-lumière et dans les galaxies proches.
Plus précisément, «grâce à une résolution jamais égalée jusqu’à aujourd’hui dans une galaxie lointaine», il a été possible de «détecter pour la première fois des nuages moléculaires dans une Voie Lactée en devenir» et d'observer «que ces nuages ont une masse, une densité et des turbulences internes plus élevées que dans les galaxies proches et produisent bien plus d’étoiles».
Rappelons tout d'abord que «les nuages moléculaires sont constitués de gaz d’hydrogène moléculaire dense et froid qui tourbillonne à des vitesses supersoniques, provoquant des fluctuations de densité» de sorte qu'en se condensant ils forment les étoiles. Alors que «dans les galaxies proches, comme la Voie Lactée, un nuage moléculaire produit entre 1000 et 1000000 d’étoiles», dans les galaxies lointaines, situées à plus de 8 milliards d’années-lumière, «les astronomes observent des amas gigantesques contenant jusqu’à 100 fois plus d’étoiles».
Dans ce contexte, l'étude ici présentée a «pu bénéficier d’un télescope naturel (le phénomène de lentille gravitationnelle), couplé à l’usage d’ALMA (Atacama Large Millimeter/submillimiter Array), un interféromètre de 50 antennes radios millimétriques qui reconstruisent l’image entière d’une galaxie de manière instantanée». Grâce à l'effet de lentille gravitationnelle, on peut obtenir des zooms sur des parties des galaxies lointaines qu'on peut observer «avec une résolution encore jamais égalée de 90 années-lumière», tandis qu'ALMA «permet de mesurer le niveau de monoxyde de carbone qui sert de traceur du gaz d’hydrogène moléculaire qui constitue le nuage froid».
Ainsi, la résolution obtenue a permis pour la première fois «de caractériser les nuages de manière individuelle dans une galaxie lointaine, surnommée le Serpent Cosmique, située à 8 milliards d’années-lumière». Il a été ainsi possible de comparer «la masse, la taille, la densité et les turbulences internes entre les nuages moléculaires des galaxies proches et lointaines».
Il est alors apparu «que les nuages moléculaires des galaxies lointaines avaient une masse, une densité et des turbulences de 10 à 100 fois plus élevées que les nuages des galaxies proches». Jusqu'à présent, «de telles valeurs avaient uniquement été mesurées dans des nuages de galaxies proches entrées en collision, rendant leur milieu interstellaire semblable à celui des galaxies lointaines».
L'étude met «en relation ces différences de propriétés physiques des nuages avec les environnements des galaxies, plus extrêmes et hostiles dans les galaxies lointaines que ceux de leurs sœurs proches» du fait qu'un «nuage moléculaire de galaxie proche se retrouverait instantanément collapsé et détruit dans le milieu interstellaire des galaxies lointaines, d’où ses propriétés multipliées pour garantir sa survie et son équilibre».
En tout cas, «la masse caractéristique des nuages moléculaires du Serpent Cosmique apparait en parfait accord» avec le «scénario de fragmentation de disques galactiques turbulents, proposé comme mécanisme de formation de nuages moléculaires massifs dans les galaxies lointaines».
En outre, il a été «découvert que le niveau d’efficacité de formation d’étoiles des nuages moléculaires du Serpent Cosmique est particulièrement élevé, favorisé par les grandes turbulences internes des nuages» puisque si «dans les galaxies proches, un nuage forme en étoiles environ 5% de sa masse», dans les galaxies lointaines «ce chiffre grimpe à 30%». Il reste désormais à analyser d’autres galaxies lointaines pour confirmer les observations faites sur le Serpent Cosmique.
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Une étude, dont les résultats intitulés «Breakdown of Native Oxide Enables Multifunctional, Free-Form Carbon Nanotube–Metal Hierarchical Architectures» ont été publiés dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces, a permis de mettre au point le matériau le plus noir au monde et donc plus noir que le célèbre Vantablack.
En fait, cette découverte est la conséquence d'un travail qui consistait «à faire croître des nanotubes de carbone sur des matériaux conducteurs tels que l'aluminium» afin d'en «améliorer les propriétés électriques et thermiques». Dans ce cadre, pour «éliminer la couche d'oxydation qui se forme sur l'aluminium exposé à l'air (et qui bloque la conduction, tant électrique que thermique)» du chlorure de sodium a été utilisé pour «ronger la surface de l'aluminium et dissoudre la couche d'oxyde».
De la sorte, des nanotubes de carbone ont pu «croître sur une feuille d’aluminium ainsi gravée à une température de seulement 100 °C» et si le matériau obtenu «présente, comme attendu, des propriétés thermiques et électriques améliorées», il est également doté d'une «couleur incroyablement sombre»: plus précisément, ce matériau absorbe «au moins 99,995 % de la lumière incidente» et «réfléchit ainsi dix fois moins de lumière que le Vantablack».
L'hypothèse avancée pour expliquer ce phénomène est que, combinés avec l'aluminium, «légèrement noirci par la gravure au sel», les nanotubes de carbone «seraient capables de piéger et de convertir en chaleur une grande partie de la lumière incidente pour, de fait, en réfléchir très peu».
Parmi les applications envisagées de ce matériau, il y a le «développement d'œillères optiques destinées à limiter les lumières parasites» qui pourraient «aider les télescopes spatiaux à repérer des exoplanètes» puisque, contrairement à ces prédécesseurs, «ce nouveau matériau ultra-noir semble à même de résister aux conditions difficiles qui règnent au moment du lancement et ensuite dans l'espace».
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Une étude, dont les résultats intitulés «Origenic architecture of the Mediterranean region and kinematic reconstruction of its tectonic evolution since Triassic» ont été publiés dans la revue Gondwana Research, révèle que le bassin méditerranéen cacherait dans son sous-sol les vestiges du Grand Adria, un immense continent qui serait né il y a 240 millions d’années en se détachant du Gondwana, l’un des deux seuls continents sur Terre à l’époque et qui aurait percuté le sud de l’Europe il y a 120 millions d’années.
Ainsi, «au moment du choc tectonique avec l’actuelle Europe, la quasi-intégralité de Grand Adria aurait glissé sous le 'Vieux Continent' de sorte qu'il «n’en serait resté que quelques petits morceaux à la surface». C’est l’analyse de ces pierres qui a permis «de confirmer l’existence de ce continent disparu et d’en déduire son histoire et son parcours»: en fait, «les restes du Grand Adria sont disséminés dans une trentaine de pays, entre l’Espagne et l’Iran».
A cause de cela, il a été nécessaire de «développer des logiciels capables d’analyser cette immense masse de données» pour aboutir à ces conclusions. En particulier, il a été découvert «que certaines parties de Grand Adria se sont enfoncées jusqu’à 1.500 km sous le manteau terrestre européen».
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Une étude, dont les résultats intitulés «The earliest evidence of Acheulian occupation in Northwest Europe and the rediscovery of the Moulin Quignon site, Somme valley, France» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, révèle que les premières traces d’occupation humaine dans le Nord de la France ont été repoussées de 150 000 ans, grâce aux découvertes réalisées sur le site emblématique de Moulin Quignon dans la Somme.
En fait, ce site, «aujourd’hui situé dans les jardins d’un parc de logements à Abbeville», avait «été redécouvert en 2017 après être tombé dans l’oubli depuis plus de 150 ans». En fin de compte, «plus de 260 objets en silex dont 5 bifaces ou 'haches taillées' datant d’il y a 650 à 670 000 ans y ont été mis au jour dans des sables et graviers déposés par la Somme à environ 30 mètres au-dessus de la vallée actuelle». Ils correspondent à l'Acheuléen.
De la sorte, Moulin Quignon devient «le site le plus ancien du nord-ouest de l’Europe à avoir livré des bifaces». Cette étude renforce ainsi «la place centrale de la vallée de la Somme dans les débats actuels concernant les plus anciens peuplements de l’Europe».
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