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Par Robert Brugerolles le 22 Avril 2017 à 18:27
Une étude, dont les résultats intitulés «Emergent constraints on projections of declining primary production in the tropical oceans» ont été publiés dans la revue Nature Climate Change, a permis d’identifier une nouvelle façon de réduire l’incertitude associée aux projections de la production marine primaire en montrant que le changement climatique pourrait affaiblir le développement phytoplanctonique: en particulier, cet affaiblissement du développement phytoplanctonique pourrait être, dans le cadre d’un scénario de laisser-faire, de plus de 10 % d’ici 2100 dans les océans tropicaux.
Rappelons tout d'abord que «la production primaire assurée dans l’océan par le phytoplancton constitue la principale source d’aliments et d’énergie pour toute la chaîne alimentaire marine» et qu'elle influence «la concentration de CO2 atmosphérique en permettant un stockage de carbone dans l’océan profond».
Pour le moment, «les simulations numériques projetant la façon dont cette production primaire va répondre au changement climatique sont incertaines»: en effet, «certains modèles indiquent que la production primaire pourrait être stimulée par le changement climatique» tandis que «d’autres prévoient une réduction radicale pouvant atteindre -20 % à l’échelle mondiale à l’horizon 2100». Notons que «cette incertitude est principalement liée à la sensibilité au changement climatique de la production primaire modélisée, en particulier dans les océans tropicaux».Pour sa part, l'étude ici présentée «montre l’existence dans un grand ensemble de modèles climatiques d’une relation entre la sensibilité à long terme de la production primaire océanique au changement climatique et sa sensibilité interannuelle à la variabilité El Niño / Oscillation australe (ENSO)».
Comme «les modèles qui sont très sensibles à la variabilité interannuelle du climat sont également très sensibles au changement climatique», en combinant cette relation «à des observations par satellite de la sensibilité historique interannuelle de la production primaire océanique», les projections «de l’impact climatique à long terme sur cette production» ont pu être contraintes.
Cette nouvelle approche, qui «permet de diminuer significativement les incertitudes associées aux projections numériques», conduit ainsi «à estimer que dans le cadre d’un scénario de laisser-faire, la production primaire tropicale pourrait s’effondrer de plus de 10 % d’ici 2100».Il en découle que «sans action forte pour réduire les émissions anthropiques de gaz à effet de serre», le changement climatique pourrait «entraîner une diminution à long terme de la biomasse du phytoplancton dans l’océan dont les répercussions sur toute la chaîne alimentaire risquent d’avoir des conséquences négatives sur les pêcheries mondiales, déjà soumises à de fortes pressions».
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Par Robert Brugerolles le 22 Avril 2017 à 10:41
Une étude, dont les résultats intitulés «Fungal volatile compounds induce production of the secondary metabolite Sodorifen in Serratia plymuthica PRI-2C» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, a permis de renforcer l'idée que le 'langage terpènes' est celui qui est le plus souvent utilisé pour la communication entre les êtres vivants.
Rappelons tout d'abord que «les terpènes dont la formule chimique est (C5H8)n sont «produits par de nombreuses espèces de plantes notamment les conifères ou les herbacées de la famille des géraniums» et, de ce fait, «font partie des ingrédients couramment utilisés dans l'élaboration des parfums».
Alors que «les champignons et les bactéries en fabriquent aussi», jusqu'ici peu d'études avaient «été réalisées sur leur rôle chez ces micro-organismes». L'étude ici présentée, qui démontre que les terpènes servent «de moyen de communication entre ces deux formes, très différentes, de vie», est donc particulièrement précieuse.
Plus précisément, il a été prouvé «que Serratia, une bactérie commune présente dans les sols réagit aux composés volatils émis par Fusarium, un champignon aussi présent dans les sols et également pathogène des plantes»: en effet, au contact de ces composés, «la bactérie devient motile et émet à son tour des terpènes». De plus, le séquençage de l'ADN de la bactérie a permis d'identifier «des gènes spécifiquement activés par les terpènes de Fusarium». Il apparaît ainsi que ces parfums «ne sont pas juste des produits de dégradation» mais plutôt «des instruments dédiés à la communication longue distance entre ces bactéries et ce champignon».
Comme, «depuis quelques années les biologistes ont également découvert que des terpènes étaient utilisés par les plantes pour attirer certains insectes», un prochain travail sera de «tenter de capter des échanges entre le champignon et les plantes qu'il infecte». Toutefois, le groupe des êtres vivants qui utilise le langage terpène «ne se réduit pas aux plantes, aux bactéries et aux champignons», car «les terpènes entrent aussi dans la composition de certaines protéines animales et notamment des hormones et des phéromones sécrétées par les invertébrés».
En fin de compte, les terpènes semblent «servir de 'langage' universel sur Terre» et «l'humain y est aussi sensible» puisque «derrière la fragrance des forêts ou la saveur d'un mojito (à la menthe) se cachent aussi des terpènes». Cependant, comme «d'autres composés odorants sont aussi utilisés dans la nature pour communiquer», il semble, puisque «les organismes sont multilingues», qu'il faut considérer que «le langage terpène est celui qui est utilisé le plus souvent».
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Par Robert Brugerolles le 21 Avril 2017 à 10:33
Une étude, dont les résultats intitulés «The dawn of dentistry in the late upper Paleolithic: An early case of pathological intervention at Riparo Fredian» ont été publiés dans la revue American journal of physical anthropology, fait apparaître, en examinant des dents découvertes sur le site toscan de Riparo Fredian, qu'à l'âge de glace on soignait les caries avec des 'plombages' de bitume.
Plus précisément, «il y a 13000 ans, un chasseur cueilleur minutieux» a «soigneusement creusé deux incisives (cariées ou fissurées) pour en extraire la pulpe dentaire vraisemblablement nécrosée» et a ensuite empli cette cavité élargie «avec un mélange de bitume, de fibres végétales et de cheveux», ce qui fait de ce 'bitume enrichi' «le plus ancien remplissage dentaire connu».
Notons ici que «les propriétés adhésives du bitume, un mélange d'hydrocarbures naturels que l'on trouve à l'état semi-solide, sont connues depuis soixante mille ans au moins et servaient déjà à encoller des pointes d'armes». Il a «pu être employé par les dentistes préhistoriques en raison de ses qualités antiseptiques».
L'examen des résidus de comblement et l'analyse au microscope électronique à balayage a révélé des «petites marques parallèles creusées jusqu'au fond de la dent» de sorte qu'il semble que «après la trépanation de l'incisive, les artisans-dentistes semblent avoir utilisé des petites lames en pierre comme bistouris et scalpels de précision pour 'parachever' l'intervention».
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Par Robert Brugerolles le 20 Avril 2017 à 18:54
Une étude, dont les résultats intitulés «A temperate rocky super-Earth transiting a nearby cool star» ont été publiés dans la revue Nature et sont disponibles en pdf, laisse penser qu'une exoplanète en orbite autour de l’étoile de type naine rouge LHS 1140, située à 40 années lumière de la Terre dans la constellation de la Baleine (Le Monstre Marin), pourrait bien remporter à court terme le titre de «meilleure candidate pour la recherche de traces de vie au-delà du Système Solaire».
Immatriculée LHS 1140b, cette exoplanète ne reçoit «que la moitié de l’ensoleillement terrestre et occupe le centre de la zone habitable» du système LHS 1140: en effet, même si la distance séparant LHS 1140b de son étoile est «dix fois inférieure à la distance Terre – Soleil», les naines rouges «sont beaucoup plus petites et bien plus froides que le Soleil». Notons ici que l'orbite de LHS 1140b «nous apparaît de profil depuis la Terre» et que «chaque 25 jours, l’exoplanète passe devant son étoile, bloquant une fraction de la lumière qui nous en parvient».
C'est l'instrument Mearth «qui a détecté le tout premier signal – cette chute de luminosité caractéristique du passage de l’exoplanète devant son étoile hôte». Ensuite, l’instrument HARPS de l’ESO, a effectué «les observations de suivi nécessaires» pour confirmer la découverte et contribuer «à déterminer la période orbitale ainsi que la masse et la densité de l’exoplanète».
L'âge de la planète a été estimé «à quelque cinq milliards d’années», son diamètre évalué «à 1,4 diamètre terrestre (soit près de 18 000 kilomètres)». Comme sa masse est «quelque sept fois supérieure à celle de la Terre et sa densité beaucoup plus élevée», il en découle «que l’exoplanète est certainement constituée de roches et dotée d’un noyau de fer particulièrement dense».
Soulignons en outre que la naine rouge LHS 1140 «se trouve actuellement dans une phase évolutive particulièrement favorable»: elle «est animée d’une rotation plus lente et émet un rayonnement moins énergétique que d’autres étoiles semblables de faible masse». Pour sa part, LHS 1140b «arbore des dimensions suffisamment vastes pour qu’un océan de magma ait pu couvrir sa surface, des millions d’années durant», un océan de lave en fusion qui «a pu enrichir l’atmosphère en vapeur» de sorte qu'après «que l’étoile soit entrée dans son actuelle phase évolutive (calme)», cette vapeur «se serait condensée en eau liquide à la surface de la planète».
En fin de compte, l'ensemble de tous ces caractéristiques, ajouté au fait que LHS 1140b transite régulièrement devant son étoile, en font l’une des cibles les plus prometteuses pour les études atmosphériques à venir.
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Par Robert Brugerolles le 20 Avril 2017 à 09:32
Une étude, dont les résultats intitulés «Bubble streams in Titan’s seas as a product of liquid N2 + CH4 + C2H6 cryogenic mixture» ont été publiés dans la revue Nature Astronomy et sont disponibles en pdf, a permis de trouver une explication au mystérieux phénomène, surnommé 'Magic Islands', qui avait été détecté sur Titan.
Rappelons tout d'abord qu'après que la mission Cassini-Huygens ait «révélé sur Titan, le plus grand satellite de Saturne, l’existence de mers probablement constituées de méthane, d’éthane et de diazote», les images «rapportées par le radar de l’orbiteur Cassini» ont mis en évidence, en 2013, un phénomène jusqu’alors inexpliqué laissant «apparaître puis disparaître des régions de surbrillance dans la mer Ligeia Mare». Grâce à l'étude ici présentée, «ce mystérieux phénomène surnommé 'Magic Islands' a finalement trouvé une explication».
Plus précisément, il vient d'être «montrer que le mélange diazote – méthane – éthane est instable aux pressions et températures attendues dans les profondeurs de Ligeia Mare»: en fait, «d'après la circulation hydrodynamique de cette mer, un brassage de liquide se produit entre la surface et les profondeurs» de sorte qu'une partie du mélange de surface, riche en diazote, atteint «les profondeurs qui contiennent plus d’éthane» et que, sous l’effet de la pression, «les liquides se séparent», le diazote gazeux remontant à la surface.
En fin de compte, ces bulles de diazote, «formées à une profondeur comprise entre 100 et 200m» et qui «peuvent atteindre un diamètre de quatre centimètres» sont visibles, car «au gré de la météorologie marine de Titan, ce phénomène peut s’étendre sur des pans de mer de plusieurs centaines de kilomètres carrés». De plus, comme cette effervescence reste éphémère, on comprend «qu'elle ne soit pas systématiquement détectée par le radar de Cassini».
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