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Par Robert Brugerolles le 2 Février 2016 à 10:27
Une étude, dont les résultats intitulés «Schizophrenia risk from complex variation of complement component 4» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'incriminer un gène dans le risque de développer une schizophrénie et laisse penser que cette maladie pourrait, chez l’adolescent ou l’adulte jeune, résulter, ou être aggravée, par une perte excessive des connexions synaptiques.
Rappelons tout d'abord que la schizophrénie est une maladie psychiatrique qui «se manifeste généralement au cours de l’adolescence ou à l’entrée dans l’âge adulte» et «qui se traduit par des troubles cognitifs, de la perception et de la motivation». Comme on observe «une perte de synapses, autrement dit une réduction du nombre de connexions entre neurones, de même qu’une perte de substance grise», cette maladie «serait la conséquence d’anomalies précoces au niveau de l’architecture intime du cerveau».
Des recherches précédentes avaient mis en évidence «une association entre la schizophrénie et une large portion du génome située sur le chromosome 6, baptisée locus CMH (complexe majeur d’histocompatibilité)», sans être en mesure de l’expliquer. Pour sa part, l'étude ici présentée vient de découvrir un lien entre un gène particulier de cette portion d'ADN et le risque de développer une schizophrénie»: ce gène code, en fait, «pour le 'composant C4 du complément', une protéine essentielle dans la réaction de défense vis-à-vis d’agents infectieux».
En effet, «une variation génétique sur le gène C4 est responsable d’une expression accrue du 'C4 du complément'», associée «à une réduction du nombre de synapses que l’on observe dans le cerveau des schizophrènes». Plus précisément, il est apparu «que ce 'composant C4 du complément' contrôle chez la souris l’élimination des synapses au cours de la formation du cerveau».
De plus, comme il a été observé «qu’il existe des récepteurs pour le 'complément' sur certaines cellules immunitaires (microglie) qui résident dans le système nerveux central», il est possible que, dans la schizophrénie, a lieu «une hyperstimulation de la microglie qui conduit à l’élimination des synapses».
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Par Robert Brugerolles le 1 Février 2016 à 08:08
Une étude, dont les résultats intitulés «A tyrannosaur trackway at Glenrock, Lance Formation (Maastrichtian), Wyoming» font l'objet d'une publication dans la revue Cretaceous Research, a permis de confirmer qu'un Tyrannosaurus rex pouvait au moins se déplacer à une vitesse comprise entre 4 et 8 kilomètres par heure.
Rappelons tout d'abord que l'une des manières d'évaluer les capacités des dinosaures consiste à estimer leur vitesse de déplacement à partir de «la profondeur des empreintes fossilisées dans un sol très meuble ainsi que les espacements entre les pas des animaux» au moyen «de formules mathématiques issues de la physique».
En ce qui concerne le Tyrannosaurus rex, dont seulement quelques dizaines de squelettes ont été retrouvés, il existe de beaucoup plus rares pistes montrant des traces de pas. L'une d'entre elle, «étudiée à partir de 2011 en Colombie-Britannique, une province du Canada située sur sa côte ouest» a conduit à la conclusion qu'il s’agissait «de trois T-Rex marchant côte à côte avec des vitesses estimées entre 6,5 et 8,5 kilomètres par heure».
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est penchée sur «une autre piste découverte récemment dans la formation Lance dans le Wyoming (USA)», matérialisée dans du grès par «trois empreintes de pas d’un grand théropode qui a marché sur le sol boueux d’un rivage il y a 66 millions d’années».
Plus précisément, il a été possible «d’en déduire qu’elles ont bien été laissées par un dinosaure carnivore, car on voit nettement avec l’une de ces empreintes, les traces laissées par trois orteils dirigés vers l’avant et un vers l’arrière». De plus, la taille des empreintes indique «clairement que l’on est en présence d’un grand dinosaure» et les «archives géologiques du Crétacé dans cette région du Canada» laissent penser «que seul un T-Rex, ou encore un Nanotyrannus lancensis (que certains chercheurs pensent en fait être un Tyrannosaurus rex juvénile) a pu en être l’auteur».
Les équations de la biomécanique, «en se basant sur leurs tailles et les distances les séparant», amènent à conclure «que l’animal était haut d’environ 1,5 à 2 mètres au niveau de ses hanches et qu’il devait se déplacer à une vitesse comprise entre 4,5 et 8 kilomètres par heure». Soulignons, cependant pour terminer que, même si on retrouve «des vitesses comparables à celles précédemment évaluées», il est bien sûr «impossible d’en déduire qu’il s’agit là de la vitesse maximale de déplacement d’un T-Rex».
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Par Robert Brugerolles le 31 Janvier 2016 à 11:26
Une étude, dont les résultats intitulés «Comparative phylogenetic analyses uncover the ancient roots of Indo-European folktales» ont été publiés dans The Royal Society Open Science, suggère que l'origine de certains contes de fées remonteraient à l’Age du Bronze.
Pour parvenir à cette conclusion, l'étude ici présentée a fait appel «aux méthodes statistiques et phylogénétiques comparatives habituellement utilisées en biologie de l’évolution pour analyser les relations existant entre des contes». Ainsi, 275 contes ont été réunis et réduits à 76 structures de base («certains contes n’étant que des variantes») pour en analyser «l’évolution au sein des langues indo-européennes».
C'est «en construisant un arbre des contes»,qu'il est apparu «que plusieurs d’entre eux, issus de lointaines traditions orales, étaient bien antérieurs aux époques supposées de leur apparition dans la littérature, à savoir généralement l’époque de la Renaissance au 16e siècle»: par exemple, «La Belle et la Bête pourrait ainsi être née il y a 4000 ans, alors que le thème de Faust, présent dans Le forgeron et le diable, de Hans-Christian Andersen, serait vieux de 6000 ans».
Notons, cependant, que cette méthodologie, déjà utilisée pour le conte du 'Petit Chaperon rouge', reste pour le moment relativement discutée.
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Par Robert Brugerolles le 30 Janvier 2016 à 18:45
Une étude, dont les résultats intitulés «2MASS J18082002−5104378: The brightest (V = 11.9) ultra metal-poor star» ont été publiés dans la revue Astronomy & Astrophysics et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a permis de découvrir, grâce à deux télescopes d’ESO, que l'étoile immatriculée 2MASS J18082002–5104378 est une rare relique de l’époque de la formation de la Voie lactée.
Plus précisément, 2MASS J18082002–5104378 «a été remarquée en 2014 par le télescope New Technology Telescope» de l’ESO, puis observée avec le Very Large Telescope. A partir de ces données, il est apparu «que, au contraire des étoiles jeunes comme le Soleil, cette étoile montre une très basse abondance en métaux (les éléments chimiques plus lourds que l’hydrogène et l’hélium)».
D'ailleurs, «ces éléments manquent tellement qu’on appelle cette étoile une UMP (ultra metal-poor star en anglais)». De plus, «elle est la plus brillante UMP jamais découverte)». Si «ce type d’étoile était courant dans l’univers primordial» créé juste après le Big Bang, aujourd’hui les étoiles pauvres en métaux sont «rares dans notre galaxie (eso1132) et dans les autres galaxies voisines».
La découverte de 2MASS J18082002–5104378 fournit donc aux astronomes «une précieuse opportunité pour étudier les premières étoiles qui sont nées dans notre galaxie», les étoiles de Population III.
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Par Robert Brugerolles le 30 Janvier 2016 à 11:31
Une étude, dont les résultats intitulés «Radiocarbon dating of silica sinter deposits in shallow drill cores from the Upper Geyser Basin, Yellowstone National Park» ont été publiés dans la revue Journal of Volcanology and Geothermal Research, a permis de découvrir, grâce à une datation au carbone 14, que les célèbres geysers et sources chaudes du parc de Yellowstone, aux États-Unis, étaient déjà en activité il y a 10.000 ans.
Rappelons tout d'abord que le parc de Yellowstone est célèbre, en particulier, par les manifestations de l'activité hydrothermale résultant de son supervolcan comme celle du «fameux Old Faithful ('vieux fidèle' en anglais)» qui produit «l'un des plus grands jets d'eau chaude et de vapeur au monde, environ toutes les 90 minutes».
Indiquons également que «l'eau des systèmes hydrothermaux de Yellowstone est le plus souvent saturée en dioxyde de silicium en solution». Ces eaux siliceuses déposent cette silice, «lorsqu'elles se refroidissent», en «tapissant les parois d'une roche nommée geysérite, une forme de silice amorphe hydratée».
Comme, dans ces dépôts, sont piégés «des pollens provenant des arbres et des plantes des alentours, des fragments de charbon de bois provenant des incendies des forêts du voisinage et même les films biologiques des extrêmophiles qui vivent dans ces eaux siliceuses», il est possible d'extraire des matériaux organiques contenant du carbone 14 «en dissolvant des échantillons de geysérite provenant de ces couches».
C'est ainsi qu'au moyen d’un spectromètre de masse du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), l'analyse des isotopes de ce carbone a permis de conclure «que la région entourant le Old Faithful est en activité continue depuis le début de l’Holocène, c'est-à-dire depuis 10.000 ans».
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