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Par Robert Brugerolles le 22 Janvier 2016 à 17:28
Une étude, dont les résultats intitulés «An improved limit on the charge of antihydrogen from stochastic acceleration» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de montrer, avec la plus grande précision à ce jour, grâce à l'expérience ALPHA du CERN, que les particules d’antihydrogène ont une charge électrique neutre.
Pour le prouver, l'expérience ALPHA a d'abord combiné «un antiproton et un positon (équivalent dans l’antimatière d’un électron) afin de créer de l’antihydrogène qui est ensuite piègé dans un champ magnétique. Soumises à un champ électrique, il a alors été constaté que ces particules piégées ne réagissaient pas, donc qu'elles étaient neutres.
Rappelons ici que ce type de recherche en vue de comprendre pourquoi il y aujourd'hui «beaucoup moins d’antimatière que de matière dans l’Univers», alors que, le Modèle standard, «théorie qui explique comment les constituants fondamentaux de la matière interagissent, tout élément d’antimatière (notamment l’antihydrogène) devrait avoir une charge exactement opposée à celle de l’élément de matière correspondant», suppose qu'il y a eu, immédiatement après le Big Bang, «des quantités égales de matière et d’antimatière».
Ce nouveau résultat, qui ne remet pas en question Modèle standard, conduit malgré tout à poser une nouvelle limite à la charge du positon: en effet, alors que «la charge de l’antiproton a déjà été mesurée avec précision», à partir de la proposition que l’antihydrogène est neutre, une nouvelle limite peut être fixée «à la différence qui pourrait exister entre la charge du positon et la charge de son équivalent dans la matière, à savoir l’électron», ce qui améliore «la précision de la mesure de la charge d’un facteur 25» (pour la matière ordinaire, la charge est connue avec une précision d’environ 1/N où N «est le nombre représenté par 1 suivi de 21 zéros»).
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Par Robert Brugerolles le 22 Janvier 2016 à 09:50
Une étude, dont les résultats intitulés «Inter-group violence among early Holocene hunter-gatherers of West Turkana, Kenya» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de révéler que, entre 9.500 et 10.500 ans, un groupe de chasseurs-cueilleurs a été massacré dans la région du lac Turkana (Kenya), ce qui en fait le plus vieux massacre recensé de l'Histoire.
Plus précisément, «les restes d'au moins 27 personnes (hommes, femmes et enfants) ont été découverts, «sur le site semi-désertique de Nataruk», un endroit qui, il y a 10.000 ans, était «situé au bord d'une étendue d'eau» et «regorgeait d'une faune abondante, ce qui le rendait très intéressant pour des chasseurs-cueilleurs en quête de nourriture».
Si une partie des restes humains étaient dispersés sur le site, douze squelettes ont été découverts plus ou moins intacts, «dont dix présentent des lésions traumatiques mortelles»: ainsi, «quatre d'entre eux ont des blessures qui semblent avoir été provoquées par des projectiles, sans doute des flèches», tandis que «quatre autres squelettes ont des traces de coups sur le crâne (l'un d'eux ayant une lame d'obsidienne fichée dans la tête)». Comme «d'autres individus ont des fractures aux jambes, aux mains, aux côtes», toutes ces observations «vont dans le sens de blessures de guerre».En outre, une jeune femme enceinte («les restes d'un fœtus âgé de six à neuf mois ont été retrouvés dans la cavité abdominale du squelette») a été trouvée assise, «les mains croisées entre les jambes, les pieds croisés également», ce qui laisse penser «qu'elle était ligotée au moment de sa mort».
Comme cette petite communauté semble avoir «été attaquée par surprise», ces ossements prouvent «qu'il y a eu un conflit entre deux groupes, avant que les sociétés ne se sédentarisent et qu'il n'y ait des villages et des cimetières». Cette découverte est donc remarquable du fait que «les origines de la guerre restent un sujet de débat entre scientifiques, faute d'éléments tangibles sur les relations entre les différents groupes humains dans un passé lointain».
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Par Robert Brugerolles le 21 Janvier 2016 à 18:34
Une étude, dont les résultats intitulés «EVIDENCE FOR A DISTANT GIANT PLANET IN THE SOLAR SYSTEM» ont été publiés dans la revue The Astronomical Journal, ont permis, grâce à des simulations numériques, de prévoir l'existence d'une neuvième planète dans notre système solaire, qui serait une planète géante dix fois plus massive que la Terre et qui mettrait 10000 à 20000 ans pour faire le tour du Soleil sur une orbite bien au-delà de Neptune.
Le constat que les huit planètes répertoriées pourraient ne pas pouvoir expliquer le mouvement de l'ensemble des corps du système solaire est très actuel, comme on peut le voir avec deux études récentes concernant une planète géante qui aurait été éjectée de son orbite initiale (étude 1, étude 2).
L'étude ici présentée décrit un scénario encore plus précis concernant cette planète qui explique «des anomalies observées sur des objets transneptuniens découverts ces dernières années, tels que Sedna, découvert en 2003» (ces objets transneptuniens ont «une sorte de comportement grégaire inexpliqué» avec «des orbites elliptiques déformées dans la même direction»).
Cependant, si cette «hypothétique neuvième planète, qui frôlerait périodiquement cette région dite de la ceinture de Kuiper», résoudrait, d'après les simulations, cette énigme, jusqu'ici elle est restée invisible, alors «qu'elle pourrait être repérée par des instruments comme le télescope de l’observatoire W. M. Keck, à Hawaï».
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Par Robert Brugerolles le 21 Janvier 2016 à 08:55
Une étude, dont les résultats intitulés «Exceptional preservation of eye structure in arthropod visual predators from the Middle Jurassic» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de reconstituer la structure tridimensionnelle des yeux de Dollocaris, un crustacé fossile âgé de 160 millions d’années, issu du gisement de La Voulte-sur-Rhône (Ardèche), ce qui est une «première chez un animal aussi vieux».
Ce crustacé «était doté de deux énormes yeux globuleux, occupant près du quart de son corps, et comprenant chacun 18 000 facettes (un record si l’on excepte les libellules actuelles)». Les observations en microscopie électronique effectuées ont fait apparaître «que chaque facette est prolongée en profondeur par des cellules photoréceptrices disposées en rosette (une structure appelée ommatidie) comme chez les crustacés et insectes actuels».
Alors que «des fossiles d’arthropodes vieux de plus de 500 millions d’années présentent des yeux à facettes» et que «leur structure interne n’est jamais conservée», on sait maintenant, grâce à cette étude, que cet œil du Jurassique moyen «devait conférer à Dollocaris une très bonne acuité visuelle et une vision panoramique, utiles à ce prédateur pour détecter et suivre ses proies» (à ce propos, une microtomographie aux rayons X a permis de «découvrir dans son système digestif les restes non‐digérés de petites crevettes».
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Par Robert Brugerolles le 20 Janvier 2016 à 17:14
Une étude, dont les résultats intitulés «Signature of an Intermediate-Mass Black Hole in the Central Molecular Zone of Our Galaxy» ont été publiés dans la revue Astrophysical Journal Letters et sont disponibles en pdf sur arxiv.org, a abouti à la conclusion, à partir d'observations effectuées avec les radiotélescopes Aste (Chili) et de Nobeyama (Japon), que le nuage moléculaire, baptisé CO-0.40-0.22, qui se trouve à seulement 200 années-lumière environ du centre de la Voie lactée, pourrait envelopper un trou noir intermédiaire.
Rappelons tout d'abord que la masse des trous noirs intermédiaires est «comprises entre quelques centaines et quelques centaines de milliers de masses solaires», se situant ainsi «entre celle des trous noirs stellaires (quelques dizaines de masses solaires tout au plus) et celle des trous noirs supermassifs (quelques millions à quelques milliards de masses solaires)».
Par ailleurs, indiquons également que si «l'origine des trous noirs stellaires ne fait pas de doute, puisqu'on sait qu'ils «se forment à partir de l’explosion d’étoiles contenant initialement au moins 30 masses solaires», il est «plus difficile de rendre compte de la naissance d’un trou noir de 4 millions de masses solaires comme Sagittarius A*, situé au centre de notre galaxie».
Toutefois, «comme la masse des trous noirs supermassifs est corrélée à celle des galaxies les hébergeant, il semble clair que ces deux types d'objets astronomiques évoluent de concert»: plus précisément, on suppose «que, lors des collisions accompagnées de fusions entre les galaxies, les trous noirs massifs de ces dernières coalescent aussi en émettant notamment des ondes gravitationnelles que certains se préparent à observer».
Comme, dans le cadre de l'étude ici présentée, des vitesses anormales ont été mesurée pour les molécules dans le nuage CO-0.40-0.22 («les raies d’émission de 18 molécules différentes présentent des décalages très variés causés par l’effet Doppler, ce qui trahit une dispersion anormalement large des valeurs de ces vitesses»), il est apparu que, pour reproduire ces vitesses à l’aide d’un modèle numérique, il fallait «postuler l’existence dans CO-0.40-0.22 d’un astre qui contiendrait environ 100.000 masses solaires dans une région dont la taille est de 0,6 années-lumière».
Si cette simulation suggère l'existence d'un trou noir dans CO-0.40-0.22, comme «aucune émission dans l’infrarouge ou dans le domaine des rayons X n’a été détectée alors que l’on pourrait s’y attendre avec un trou noir», le doute peut subsister. Cependant du fait qu'il peut «exister plusieurs millions de trous noirs dans la Voie lactée» dont «une dizaine d'entre eux seulement ont été repérés», on peut penser «que, pour plusieurs raisons, ces astres se signalent difficilement par des accrétions de matière» qui pourraient être en général peu importantes.
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