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    Une étude, dont les résultats intitulés «Genetic constraints on world-class carbonate- and siliciclastic-hosted stratabound fluorite deposits in Burgundy (France) inferred from mineral paragenetic sequence and fluid inclusion studies» ont été publiés dans la revue Ore Geology Reviews, a permis d'examiner de près les réserves françaises de fluorine pour en caractériser l’origine.

     

    Indiquons tout d'abord que près de 5,5 Millions de tonnes de fluorine, qui «est l’un des seuls minéraux contenant assez de fluor pour être exploité» sont «présents dans des gisements localisés en Bourgogne, ce qui place la France au sixième rang mondial des pays ayant des réserves connues».

     

    L’objectif de cette étude était «de mieux comprendre leur formation afin de mieux orienter les futures prospections». Pour cela, «les gisements ont été observés de l’échelle de l’affleurement jusqu’à l’échelle microscopique par différentes méthodes», ce qui a abouti «à déterminer très précisément la nature et la température des fluides minéralisateurs» et à «établir un rapprochement avec les grands événements géodynamique dont l’ouverture de l’Atlantique».


    Plus précisément, «l'étude a porté sur quatre importants gisements bourguignons encaissés dans des calcaires, dolomites et grès», le niveau minéralisé se localisant «toujours dans les premiers niveaux sédimentaires remplissant la base du bassin de Paris dans sa partie sud-ouest, et déposés à la fin du Trias et début du Jurassique (210-195 Ma)».

     

    Tout d'abord, les échantillons collectés ont été «observés à l’aide de plusieurs microscopes: photonique, à cathodoluminescence et électronique». Il en découle que «les gisements renferment environ une trentaine de pourcent de fluorine (CaF2), le reste étant principalement du quartz (SiO2) et de la barytine (BaSO4)».

    De plus, «les deux principaux événements minéralisateurs ont été identifiés «avec d’abord une phase de dissolution des carbonates suivie par la cristallisation de fluorine, barytine et quartz à partir de fluides à la salinité de type CaCl
    2, comprise autour de 10%, à des températures comprises entre 80 et 100°C, parfois plus élevées (jusqu'à 200°C)», le stade principal de minéralisation de fluorine ayant «été daté à 130 Ma, soit 80 Ma d’année après le dépôt sédimentaire carbonaté».

     

    Il faut souligner que «cette période de formation des gisements de fluorine de Bourgogne est marquée par des mouvements géodynamiques importants avec le début de l’ouverture de l’Atlantique centrale, le Rifting du Golfe de Gascogne et la zone de rifting qui était positionnée à la place des Pyrénées», des mouvements qui se sont fait «ressentir jusque dans la moitié nord de la France, où les bordures du bassin de Paris se sont surélevées».

     

    Des fluides météoriques, qui «se sont infiltrés jusqu'à plusieurs kilomètres de profondeur dans le socle granitique en s’enrichissant en fluor (F)» sont, après s'être échauffé, remonté par l'intermédiaire d'un réseau de failles et le dépôt de fluorine apparaît «dans un milieu riche en Calcium (Ca), présent dans les roches carbonatées ou grès à ciment calcitique».

     

    Cette circulation, qui «est à l’origine de la mise en place de ces importants gisements en France à la base du bassin de Paris», suggère «que des gisements peuvent être présents vers l’intérieur du bassin et à sa base». Il en résulte qu'il faut désormais explorer l'interface socle/couverture sédimentaire proche des zones faillées vers l'intérieur du bassin de Paris.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Virtual ancestor reconstruction: Revealing the ancestor of modern humans and Neandertals» ont été publiés dans la revue Journal of Human Evolution, a permis de prédire mathématiquement, puis de recréer virtuellement, le crâne fossile du dernier ancêtre commun (DAC) aux hommes modernes et aux néandertaliens.

     

    Pour y parvenir, l'étude ici présentée «a d’abord analysé puis reconstitué virtuellement une quinzaine de crânes fossiles datés de -2,8 millions d’années à aujourd’hui, des tout premiers Homo aux hommes actuels, dressant un catalogue de 797 points repères morphométriques». Ensuite, des méthodes numériques 3D, ont été combinées à «des techniques d’estimations statistiques» afin de «combler les 'trous fossiles' et mettre le 'visage le plus vraisemblable' sur le célèbre inconnu».

     

    Le «logiciel à remonter le temps», mis au point, a alors été lancé en partant des crânes de sapiens et de Neandertal, «contraint par le mouvement brownien appliqué à l’évolution du vivant». Trois crânes virtuels possibles ont été examinés pour le Dernier Ancêtre Commun «à -400000 ans, à -700000 ans et à -1 million d’années, trois dates potentielles de séparation des lignées néandertalienne et moderne».

     

    Après comparaison «avec une cinquantaine de crânes fossiles existants», il est apparu que «l'ancêtre de 700000 ans est le plus plausible», bien que la théorie classique stipule que la divergence a eu lieu 300 000 ans plus tard.

     

    Cet ancêtre commun retrouvé, qui «avait un front fuyant, des arcades sourcilières très proéminentes, une face prognathe» et «à l’arrière du crâne, un renflement qui préfigure le 'chignon néandertalien' qui confère à Homo neanderthalensis son crâne très allongé», possède également «des pommettes très Homo sapiens, qui annoncent les traits plus graciles que développera l’homme moderne».

     

    Ce qui est remarquable, c'est que ce DAC recréé «ressemble furieusement à l’espèce Homo heidelbergensis, dont le statut est toujours très discuté parmi les paléontologues». Ceci suggère que Homo heidelbergensis, «dont on trouve les premiers fossiles vers -700 000 ans en Afrique et qui perdurera jusqu’à -300000 ans en Eurasie», serait notre ancêtre commun: ainsi, «après la scission, il aurait évolué au nord, vers Homo neanderthalensis».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A 36,000-Year-Old Volcanic Eruption Depicted in the Chauvet-Pont d’Arc Cave (Ardèche, France)?» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a abouti à associer les gerbes rouges du 'Sacré-Cœur', un des panneaux ornés de la grotte Chauvet-Pont-d’Arc, ainsi que d'autres marques de doigts qui dessinent des faisceaux sur les parois tendres de cette grotte, à des éruptions de volcans tout proches du Bas-Vivarais.

     

    Alors que, jusqu'ici, le site de Çatalhöyük, en Turquie, vieux de 8000 ans, était considéré comme recelant la plus ancienne représentation d’une éruption, 'ces feux d’artifice', absolument «uniques dans les grottes ornées aurignaciennes» correspondraient à des fontaines de laves ayant coulé il y a 36000 ans, «selon une datation qui concorde avec celle de l’occupation humaine de la caverne».

     

    Plus précisément, des coulées des volcans du Vivarais de type strombolien «ont été datées grâce à des isotopes d’argon, à environ 36000 ans, une période compatible avec la première occupation humaine de la grotte». En fait, la vérification «que les gerbes dessinées remontaient bien à la même époque» a aussi pu être effectuée, «car certaines d’entre elles sont prises en sandwich entre d’autres dessins au charbon de bois, qui peuvent être précisément datés au carbone 14».

     

    Ces représentations peuvent d'ailleurs s'expliquer: en effet, «pour les hommes du paléolithique, des chasseurs-cueilleurs qui avaient rapporté dans la grotte des matériels provenant des bords du Rhône», voir, «depuis les collines qui surplombent la grotte» ces proches contrées (à 35km au nord-ouest) «en proie aux fureurs volcaniques», avait de quoi les inciter à immortaliser cet événement d'exception.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «DISCOVERY OF FIVE CANDIDATE ANALOGS FOR η CARINAE IN NEARBY GALAXIES» ont été publiés dans la revue The Astrophysical Journal, a permis, grâce à l'analyse des données des télescopes Spitzer et Hubble, d'identifier cinq Eta Twins potentielles dans quatre galaxies, situées entre 15 et 18 millions d’années-lumière de la Terre.

     

    Rappelons tout d'abord que les étoiles massives produisent «en leur sein de grandes quantités d’éléments chimiques et les distribuent dans l’espace lorsqu’elles finissent leur vie sous forme de supernovae». Pour sa part, Eta Carinae, qui fait partie d'un groupe d'au «moins une douzaine d’étoiles, 50 à 100 fois plus massives que le Soleil» situé à 7500 années-lumière de la Terre dans la nébuleuse de la Carène, a généré en 1840 une énorme éruption qui, sans être une  supernova, «a projeté dans l’espace l’équivalent de dix masses solaires».

     

    Il en a résulté un voile de matières et de gaz qui a formé la structure de l'Homoncule, faite de deux lobes symétriques «sans équivalent dans la Galaxie». Comme cette explosion «reste encore mystérieuse», afin d'en apprendre plus sur Eta Carinae, «les astronomes comptent sur l’observation d’astres similaires, qu’ils appellent Eta Twins (jumelles)». Pour cela, un «portrait robot des émissions de l’étoile (qui pourrait être binaire voire triple)» a été dressé en vue de disposer d'une «empreinte optique et infrarouge qui puisse être identifiée ailleurs».

     

    Alors qu'une première enquête, réalisée entre 2012 et 2014, n'avait «pas permis de retrouver d’étoiles semblables, preuve de leur rareté», l'analyse des données des télescopes Spitzer et Hubble a permis d'identifier, en 2015, cinq Eta Twins potentiels «dans quatre galaxies lointaines, situées entre 15 et 18 millions d’années-lumière». Cependant, pour avoir la certitude qu'il s'agit bien d'Eta Twins, «il faudra attendre l’envol du télescope James Webb» qui devrait avoir la capacité de trancher.

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Flexibility of diet and habitat in Pleistocene South Asian mammals: Implications for the fate of the giant fossil ape Gigantopithecus» ont été publiés dans la revue Quaternary International, a permis de révéler que le régime alimentaire du gigantopithèque, un pongidé ayant vécu du Miocène au Pléistocène et qui serait proche des ancêtres de l’ourang-outang, était exclusivement végétarien.

     

    Notons tout d'abord que les mensurations du gigantopithèque sont assez mal connues «du fait de la rareté des fossiles retrouvés, essentiellement des dents»: les estimations donnent une taille maximale entre 1,80 et 3 m, pour un poids de 200 à 500 kg. La forêt était son habitat, mais sa masse imposante semble au premier abord «difficilement compatible avec un mode de vie arboricole», car les branches «auraient cédé trop souvent» sous son poids.

     

    Comme plusieurs hypothèses ont été avancées sur son régime alimentaire (végétarien, carnivore, alimentation exclusivement à base de bambous, comme les pandas actuels), l'étude ici présentée a cherché à trancher: pour cela «procédé à une analyse isotopique du carbone contenu dans l’émail» de dents de spécimens provenant de différentes collections et a comparé ces résultats aux analyses de primates actuels.

     

    Il est ainsi apparu que si «cette composition isotopique est différente de celle des omnivores et de celle des carnivores», elle «est également éloignée de celle des mangeurs de bambous»: ainsi, les gigantopithèques, qui vivaient uniquement dans la forêt etaient exclusivement végétarien, sans être«spécialisé dans le bambou».

     

    Son habitat forestier pourrait d'ailleurs expliquer «le déclin de ce grand singe (qui était représenté, semble-t-il, par plus d’une espèce)». En effet, le Pléistocène étant marqué «par un changement climatique majeur, avec une baisse des températures», dans les régions asiatiques où vivaient ces grands primates arboricoles, les forêts ont reculé au profit de la savane. Cette régression des forêts a donc «eu raison de ces grands animaux», qui devaient dépendre «d’une offre abondante de nourriture».

     

     

     


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