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    Une étude, dont les résultats intitulés «Abrupt warming events drove Late Pleistocene Holarctic megafaunal turnover» ont été publiés dans la revue Science, a abouti à conclure que les réchauffements rapides et brefs survenus à la fin du Pléistocène, au sein de longues phases glaciaires, auraient considérablement affaibli les espèces de la mégafaune, dont les mammouths.

     

    Alors que «l'émergence de la lignée humaine, douée pour la chasse, est souvent invoquée, ainsi que les épisodes de glaciations qui se sont succédé» pour expliquer la disparition «au cours des dernières dizaines de milliers d’années» de «nombreux grands mammifères de la mégafaune, comme les mammouths, les paresseux géants ou les tigres à dents de sabre», l'étude ici présentée a mis en évidence en analysant «les restes d’ADN retrouvés sur des fossiles, jusqu’à 60.000 ans avant le présent», que les humains ne sont «pas les seuls responsables de ces disparitions» et qu'un réchauffement climatique pourrait être plus dangereux qu’un refroidissement.

     

    Plus précisément, la génétique permet d'estimer «la diversité au sein d’une même espèce» et d'en déduire «l’état des populations au fil du temps». Les fluctuations, exodes massifs ou disparition de l’espèce, ont ainsi mis en lumière «les périodes de déclin de ces grands animaux» qui ont été corrélées avec «des enregistrements de l’évolution du climat dans les carottes de glace de l’inlandsis groenlandais et dans les sédiments marins au large du Venezuela sur les derniers 56.000 ans».

     

    Il est ainsi apparu «que les extinctions coïncident avec les périodes où le climat s’est réchauffé rapidement». Ainsi «à la fin du Pléistocène, dominé par un climat glaciaire», quand des périodes courtes de réchauffement sont survenues, notamment «il y a 34.000, 30.000 et 28.000 ans», avec «des élévations rapides, jusqu’à 16 °C, suivies d’un retour, brutal également, à des périodes froides», les populations de grands mammifères «semblent avoir été mises à mal».

     

    La cause première de cette déstabilisation seraient «les changements drastiques de l’environnement (la végétation notamment)», les données recueillies expliquant bien, en particulier, «la disparition du mammouth et du paresseux géant il y a 11.000 ans». Cette observation n'est d'ailleurs pas surprenante «pour les mammouths, dont la génétique a montré combien ils étaient efficacement adaptés au froid et à la steppe arctique».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «A four-legged snake from the Early Cretaceous of Gondwana» ont été publiés dans la revue Science, a abouti à la conclusion qu'un fossile, vieux de 110 millions d’années, découvert par hasard dans la collection du musée de Solnhofen, en Bavière (Allemagne), serait, en fait, un serpent doté de quatre minuscules pattes: en l'occurrence, celles de l'avant complètes et fonctionnelles ne mesurent que 1 cm, tandis que les «pattes arrière sont plus grandes et dotées de doigts allongés».

     

    Les restes de ce vertébré de 20 cm de longueur, dénommé Tetrapodophis amplectus, avaient été retrouvés au Brésil, dans une couche correspondant à l'Aptien (à cette époque aux environs de -110 millions d’années, l'actuel Brésil faisait «partie d’un immense continent, le Gondwana, qui comprend aussi l’Afrique d'aujourd'hui»).

     

    Il apparaît, en particulier, que Tetrapodophis amplectus possédait une queue courte, qu'il avait «les dents de la mâchoire inférieure implantées comme chez les serpents actuels» et que des traces de larges écailles ventrales prouvent qu'il se distingue des lézards. De plus, des petits os «présents au sein même du fossile» ayant «appartenu à une salamandre», suggèrent que ce reptile «était carnivore et même chasseur de vertébrés».

     

    Comme ces indices incitent à classer ce vertébré parmi les serpents, Tetrapodophis amplectus, qui «appartient à un grand groupe, les squamates, aujourd’hui très diversifié, avec notamment les lézards, les geckos, les varans, les iguanes et les amphisbènes, au corps serpentiforme avec des pattes réduites ou absentes», serait alors le plus vieux représentant connu de la lignée des serpents, car il faut ici souligner que les boas et les pythons actuels ont «des membres postérieurs vestigiaux» et qu'on connaît «des fossiles de serpents avec deux petites pattes arrière, comme Eupodophis descouensi, un serpent bipède de la fin du Crétacé»

     

    Ainsi, Tetrapodophis amplectus peut aider à éclairer l’histoire de la lignée des serpents, car les fossiles de ces animaux aux os fragiles sont assez rares. En effet, la question se pose de savoir si les serpents sont «des descendants de reptiles aquatiques, les mosasaures, ou de lézards terrestres voire fouisseurs».

     

    Pour l'étude ici présentée, la description de Tetrapodophis amplectus «plaide pour une filiation avec des lézards terrestres» puisque «ses pattes n’ont rien de natatoire» et que «les longs doigts des pattes arrière pouvaient lui servir à retenir ses proies». De plus, son long corps souple devait lui permettre d'enserrer celles-ci, «comme le font beaucoup de serpents actuels».

     

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «The Origin of Cultivation and Proto-Weeds, Long Before Neolithic Farming» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de révéler que des plantes céréalières pourraient avoir été cultivées il y a 23.000 ans à Ohalo II situé sur les rives du lac de Tibériade, en Galilée (Israël), reportant de 11.000 ans les prémices de l’agriculture.

     

    Rappelons tout d'abord que, jusqu'ici, on considérait que l'agriculture était apparue il y a 12000 ans «au Levant, quelque part entre l’actuelle Turquie, la Syrie, l’Irak et Israël» (le Croissant Fertile du Moyen Orient). Elle a entraîné un changement de mode de vie de l'humanité qui a fait que «les chasseurs-cueilleurs se sont sédentarisés» constituant «les premières grandes communautés agricoles».

     

    La datation de cette révolution est remise aujourd'hui en question par l'identification de vestiges d’orge et de blé cultivés dans un ancien campement préhistorique de chasseurs-cueilleurs-pécheurs «découvert en 1989 à 9 km au sud de l’actuelle ville de Tibériade» à la suite «d’une baisse significative du niveau des eaux du lac au cours d’un grave épisode de sécheresse».

     

    Plus précisément, plusieurs campagnes de fouilles archéologiques y ont «mis au jour six abris, une tombe, une importante collection de restes d’animaux, des parures de coquillages, des outils de pierre taillés (dont des lames de faucilles parmi les plus anciennes trouvées à ce jour) et surtout des vestiges de nombreuses plantes comestibles».

     

    Parmi les milliers de vestiges végétaux, qui «ont été conservés dans un état exceptionnel, car ils ont été brûlés et scellés par les sédiments lacustres», plus de 140 espèces de plantes ont pu être identifiées parmi lesquelles «de nombreuses graines d’amidonnier sauvage (un ancêtre du blé, Triticum), de l’avoine et de l’orge». De plus, «la présence sur le site d’une meule rudimentaire montre que certains grains ont été broyés pour faire de la farine».

     

    Comme «parmi les céréales étudiées se trouvaient également 13 'proto-mauvaises herbes'», ancêtres des mauvaises herbes actuelles, qui «prospèrent uniquement dans des champs où des plantes sont cultivées», il s'agit d'un indice supplémentaire de l'existence d'une culture céréalière entraînant une perturbation humaine de l’écosystème naturel environnant Ohalo II.

     

    Cette étude, qui recule de 11000 ans les prémisses de l’agriculture, incite à faire d'autres recherches afin de mieux évaluer comment cette invention, qui a modifié, avec l’élevage, tous les comportements humains, s'est propagée jusqu'à son emploi à grande échelle.

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Early optical spectra of Nova V1369 Cen show presence of lithium» ont été publiés dans la revue Astrophysical Journal Letters et sont également disponibles en pdf, a permis, pour la première fois, de découvrir des traces de l'élément chimique lithium dans les matériaux éjectés par une nova, grâce à des observations de la nova Centauri 2013 effectuées au moyen de télescopes de l'ESO installés à l'Observatoire de La Silla ainsi qu'à proximité de Santiago au Chili.

     

    Rappelons tout d'abord que, si le lithium «est un élément chimique léger dont la création, au même titre que celle d'autres éléments, remonterait au Big Bang, soit à 13,8 milliards d'années», la compréhension des quantités de lithium détectées au sein des étoiles de l'Univers contemporain s'est avérée constituer un véritable casse-tête pour les astronomes»: plus précisément, «les étoiles plus âgées renferment moins de lithium que prévu» alors que «quelques autres, plus jeunes, peuvent en contenir dix fois plus».

     

    Dès les années 1970, cependant, une hypothèse a été avancée qui stipule que «la surabondance de lithium observée dans les jeunes étoiles résulte de novae (soit de l'explosion d'étoiles qui expulsent de la matière dans l'espace interstellaire, et contribuent par là-même à la création d'une nouvelle génération d'étoiles)», sans qu'aucune étude poussée de plusieurs novae ne puisse jusqu'ici la confirmer ou l'infirmer.

     

    La nova Centauri 2013 (V1369 Centauri), observée dans le cadre de l'étude ici présentée, qui est «située non loin de la très brillante Beta Centauri dans le ciel austral» est apparue en décembre 2013. «Facilement observable à l'œil nu», elle «est à ce jour la nova la plus brillante de ce siècle.

     

    Les données recueillies mettent en évidence «la signature claire de lithium expulsé de la nova à quelque deux millions de kilomètres par heure», ce qui constitue «la première détection à ce jour de cet élément au sein de la matière éjectée par une nova». Cette découverte est une «réelle avancée», car «tout modèle de Big Bang est susceptible d'être remis en question tant que l'énigme du lithium n'est pas résolue».

     

    Or, si «la masse du lithium éjecté de la Nova Centauri 2013 semble faible (elle représenterait moins d'un milliardième de la masse du Soleil)», le fait «que plusieurs milliards d'étoiles se soient changées en novae au cours de l'histoire de la Voie Lactée, suffit à rendre compte de la présence inattendue de vastes quantités de lithium au sein de notre galaxie».

     

     


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    Une étude, dont les résultats intitulés «Growth pattern from birth to adulthood in African pygmies of known age» ont été publiés dans la revue Nature communications, a permis de montrer qu'un groupe de pygmées Baka, vivant au Cameroun grandissait à un rythme complètement différent d'un autre groupe pygmée, malgré une taille adulte similaire, ce qui implique que la petite taille est apparue indépendamment dans les deux ensembles.

     

    Rappelons tout d'abord que le peuple des Pygmées qui vit dans la forêt «en relation avec des agriculteurs bantous», est, en fait, composé de plusieurs ethnies, regroupées en deux grands ensembles: «le premier s'étend dans des pays à l'ouest de l'Afrique équatoriale (Congo, Cameroun, Gabon, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo)», tandis que «le second se situe à l'est, au nord-est de la RDC et au Rwanda».

     

    Alors que, jusqu'ici, on manquait de «données fiables sur leur âge pour analyser leur croissance», grâce «aux registres de la mission catholique de Moange-le-Bosquet, au Cameroun, 500 membres de l'ethnie Baka ont pu être étudiés pendant huit ans» de sorte que «les premières courbes de croissance pour des Pygmées» ont pu être établies.

     

    Il est ainsi apparu que «si les Baka viennent au monde avec des mensurations standards, leur croissance est fortement ralentie jusqu'à l'âge de trois ans». Ensuite, leur courbe de croissance suit «en parallèle les standards mondiaux, avec une poussée de croissance à l'adolescence et une taille adulte atteinte en moyenne au même moment que le reste de la planète» sans jamais rattraper leur retard.

     

    Comme, pour leur part, «les Pygmées de l'est naissent avec une taille réduite», on peut en conclure que leur petite stature est issue de processus de croissance différents des Baka. Ainsi, ces deux mécanismes différents (pouvant «être liés à un déséquilibre entre l'hormone de croissance et les deux hormones IGF), qui ont permis à ces populations de s'adapter à la forêt équatoriale, constituent un exemple convergence évolutive.

     

    Le fait que «ces groupes de Pygmées se seraient séparés il y a entre 8000 et 13 000 ans» met en lumière «que la croissance humaine peut évoluer en relativement peu de temps», ce qui suggère que «cette plasticité de la croissance a pu jouer un rôle déterminant dans l'expansion d'Homo sapiens en dehors de l'Afrique, en lui permettant de s'adapter rapidement à de nouveaux environnements».

     

    De plus, cette recherche encourage à «multiplier les études longitudinales, c'est-à-dire qui suivent les individus dans le temps, pour améliorer les études en génétique et en endocrinologie» nécessaires «pour mieux comprendre les mécanismes de croissance chez les Pygmées, mais aussi dans le reste de la population mondiale, chez qui ils sont également mal connus».

     

     


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