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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Molecular Biology and Evolution, remet en question, grâce à l’analyse de données génétiques contemporaines, la théorie qui affirme que la sédentarisation est un préalable aux grandes expansions démographiques humaines.

     

    Ces données génétiques, combinées à des données déjà publiées dans la littérature, révèlent «des expansions antérieures à l’apparition de l’agriculture et à la sédentarisation dans de nombreuses populations africaines et eurasiatiques».

     

    Ainsi, en Afrique, «ces expansions démographiques auraient en fait commencé il y a 120 000 à 8 000 ans selon les populations, alors même que les premières traces d’agriculture relevées par les archéologues sur ce continent ne datent que de 5 000 ans environ».

     

    D'autre part, «dans de nombreuses régions d’Eurasie (Europe, Moyen-Orient, Pamir, Asie centrale, Sibérie, Chine et Japon), la croissance démographique aurait commencé entre 60 000 et 10 000 ans avant notre ère, soit à la fin du Paléolithique moyen ou au Paléolithique supérieur».

     

    Ces expansions anciennes probablement «liées à l’apparition de nouveaux outils pour la chasse, tel que l’arc, en association avec des conditions climatiques favorables», apparaissent, de plus, associées à leur mode de vie actuel, car «les ancêtres des populations sédentarisées depuis le Néolithique semblaient déjà connaître de plus fortes expansions au Paléolithique que leurs voisins devenus éleveurs nomades».

     

    Comme «par ailleurs, on ne détecte aucun événement d’expansion chez les populations ayant conservé un mode de vie nomade basé sur la chasse et la cueillette», ces expansions importantes au Paléolithique «auraient pu ultérieurement favoriser l’apparition de l’agriculture au Néolithique dans certaines populations».

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés le 11 novembre dans la revue PNAS, indique, que, du fait de l'emploi d'un seuil statistique insuffisant pour valider les résultats des recherches, entre 17 et 25 % des études scientifiques pourraient être fausses, cette évaluation étant cohérente avec la proportion de travaux dont on n'arrive pas à reproduire les résultats.

    Pour le démontrer, «l'approche statistique universellement employée par les scientifiques» a été comparée à l'approche dite de l'inférence bayésienne: alors que «l'analyse classique explore les données recueillies pour en faire surgir un effet significatif qui ne peut s'expliquer autrement que par l'hypothèse de travail», l'inférence bayésienne «met deux hypothèses en concurrence et évalue les chances que l'une soit vraie par rapport à l'autre, à la lueur des données mais aussi des informations connues au préalable sur le sujet, comme par exemple les résultats d'autres travaux».

    L'analyse classique valide les résultats de ses expériences en éliminant «la possibilité d'un faux positif, c'est-à-dire le fait qu'autre chose que l'hypothèse testée ait produit l'effet mesuré». Pour cela un seuil statistique p est retenu. Il est, en général de 5 %, de sorte que, sous ce seuil, «on estime que l'effet mesuré est significatif, donc avéré».

    Or le résultat de la comparaison de cette analyse avec l'approche bayésienne, fait apparaître que ce seuil est insuffisant: plus précisément «une hypothèse qui passe de justesse sous cette barre n'a en réalité que de 3 à 5 chances contre 1 d'être vraie». L'étude recommande donc, pour valider les résultats des recherches de façon plus pertinente, de passer d'un seuil de 5% à un seuil de 0,5% voire, pour plus de sécurité, à 0,1%.

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature, montre que la vulnérabilité du système immunitaire des bébés aux infections découle vraisemblablement de la nécessité de permettre aux microbes bénéfiques de coloniser facilement le nourrisson.

     

    Pour le démontrer, dans un premier temps, les cellules du sang de souris de six jours ont été comparés à celles de souris adultes. Il est apparu que les jeunes souris possédaient un plus grand nombre de réticulocytes. Ces cellules, à l’origine des globules rouges, possèdent un récepteur de surface appelé CD71 et «sont capables de limiter les réactions immunitaires grâce à la production d’une protéine appelée arginase».

     

    Afin de comprendre le rôle joué par les réticulocytes dans l’immunité, ils ont été détruits chez de jeunes souris par une injection d'anticorps qui s'attaquent aux cellules possédant le récepteur CD71. Ces jeunes rongeurs dépourvus de réticulocytes ont ensuite été infectés avec Listeria monocytogenes, «bactérie quasiment inoffensive chez l’adulte, mais capable d’entraîner des problèmes sérieux chez le nourrisson et le fœtus». Si les jeunes souris modifiées ont pu résister à l’infection, elles ont alors «développé une maladie inflammatoire intestinale lors de l’implantation de la flore digestive», ce qui suggère que «les réticulocytes sont probablement nécessaires pour réduire l’inflammation».

     

    Dans un second temps, des échantillons de sang provenant du cordon ombilical ont été analysés. Il est apparu que, comme chez les jeunes souris, «ces prélèvements contenaient un taux élevé de réticulocytes par rapport à celui trouvé chez les adultes», mais, pour l'instant, on n'a pas prouvé que le phénomène est identique chez l’Homme et chez la souris, bien que, parfois, les bébés prématurés sont touchés par une maladie appelée entérocolite nécrosante, qui affecte les intestins.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Zootaxa, rapporte la découverte d'une nouvelle espèce de requin-marteau, nommée Sphyrna gilberti, ce qui porte à dix le nombre d'espèces de cette famille qui se caractérise par une tête en 'T'.

     

    Sphyrna gilberti est en fait une espèce cryptique («distinguable d’une autre que d’un point de vue biologique ou phylogénétique») du requin-marteau halicorne (Sphyrna lewini), le plus abondant de la famille, qui vit partout dans le monde dans les eaux côtières «notamment dans les estuaires des mers tropicales ou tempérées chaudes»: si les deux espèces se ressemble, Sphyrna gilberti a tout de même dix vertèbres de moins que Sphyrna lewini.

     

    Bien que les différences génétiques entre ces deux espèces, «tant dans l’ADN mitochondrial que le génome nucléaire», ont été mises en évidence en 2006, il est apparu que, déjà en 1967, le naturaliste Carter Gilbert avait noté «qu’un requin-marteau halicorne avait été trouvé avec dix vertèbres en moins». C'est donc pour lui rendre hommage qu'aujourd’hui, son nom a été associé à la dénomination de l'espèce Sphyrna gilberti, qui semble assez rare et dont il est actuellement difficile de donner la répartition géographique.

     

     


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    Une étude, dont les résultats ont été publiés sur arxiv.org, explique, par des simulations numériques, comment des étoiles supermassives auraient pu former les trous noirs supermassifs: elles produiraient en s'effondrant d'abord deux de ces trous noirs, qui finiraient par fusionner.

     

    Actuellement, on ne comprend pas vraiment comment se sont formés les trous noirs supermassifs occupant le cœur des galaxies. Ils ont de quelques millions à quelques milliards de masses solaires et «on pourrait croire que pendant le premier milliard d’années de l’univers observable», ils «n’étaient pas encore les monstres que l’on connaît» et qu’ils sont devenus ce qu'ils sont à partir de trous noirs beaucoup plus petits.

     

    Cependant, les observations et les calculs indiquent qu'assez tôt dans l’histoire du cosmos, il y a dû exister «des graines de trous noirs supermassifs, de masses déjà très importantes». Dans ce contexte, les simulations présentées font intervenir les étoiles supermassives, «des astres relativistes théorisés pendant les années 1960», dont l'existence avait été postulée par Fred Hoyle et Williams Fowler en 1963 pour pouvoir contester la théorie du Big Bang.

     

     

    Les calculs partent de «la formation, par effondrement de nuage de gaz dans un halo de matière noire, d’étoiles ayant des masses comprises entre 10^4 et 10^6 masses solaires». Ces astres, qui amorcent leur effondrement gravitationnel en quelques millions d’années, tournent de plus en plus vite, s’aplatissent et deviennent plus compacts. Il se forme alors «à l’intérieur deux concentrations de matière orbitant l’une autour de l’autre», qui voient leurs températures grimper.

     

     

    Lorsque le seuil d’énergie correspondant à la création de paires d’électron et de positron est atteint, ces concentrations très instables «s’effondrent rapidement pour donner deux trous noirs très massifs», qui vont alors «rapidement se rapprocher l’un de l’autre, car ils perdent de l’énergie cinétique en rayonnant des ondes gravitationnelles». Ils finissent ainsi par fusionner «pour donner un trou noir qui a les bonnes propriétés pour grandir suffisamment vite dans le jeune cosmos, et rendre compte de l’existence des trous noirs supermassifs».

     

    Comme les traces «de nombreuses fusions de trous noirs binaires issus de l’effondrement d’étoiles supermassives» doivent exister dans le fond d’ondes gravitationnelles cosmologiques, on peut envisager leur éventuelle détection par des instruments tels que Lisa.

     

     


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