Une étude, dont les résultats intitulés «Exceptionally high δ¹⁵N values in collagen single amino acids confirm Neandertals as high-trophic level carnivores» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis, en utilisant les données isotopiques de l'azote du collagène provenant des os de deux sujets néandertaliens retrouvés, en France, respectivement dans la grotte du Renne, à Arcy-sur -Cure et celle des Cottés, de renforcer la thèse que les Néandertaliens se nourrissaient majoritairement de la viande de grands mammifères.

Indiquons tout d'abord que le doute concernant cette thèse provenaient de mesures des taux particulièrement élevés d'un certain isotope de l'azote, «laissant la place à plusieurs interprétation» qui suggéraient «que les Néandertaliens mangeaient des poissons, de la viande putride ou même que leur sevrage était tardif par rapport à celui de l'Homme moderne».

Pour solutionner ce problème, une méthode innovante a été utilisée: elle «s'appuie sur le fait que l'on peut différencier les régimes alimentaires» au niveau des isotopes d'azote pour chaque type d'acide aminé formant la protéine de collagène. Il est ainsi apparu, dans les deux cas analysés, qu'il n'y avait «pas trace d'une alimentation avec des poissons, conformément d'ailleurs au fait qu'aucune trace de restes de poissons d'eau douce ne se trouve dans ces deux grottes.

En conséquence, la mère néandertalienne du nourrisson, dont les os étaient dans la grotte du Renne (pour être précis, le collagène provenait d'une dent), avait un régime carné et dépourvu de poisson», alors que «le poisson faisait bien partie du régime d'Homo sapiens».

Au bout du compte, l'étude conclut «que les Néandertaliens consommaient massivement de la viande fraîche provenant de mammifères de grande taille, en l'occurrence des mammouths, et principalement des rennes et de chevaux». Elle laisse penser que «ce régime alimentaire, qui pouvait contenir des végétaux, était même très stable au fil du temps, y compris après l'arrivée de l'Homme moderne en Europe».