Une étude, dont les résultats intitulés «Symbolic use of marine shells and mineral pigments by iberian neandertals 115,000 years ago» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de conclure que des perles en coquillages provenant d’Espagne, vieilles de 115000 ans, sont l'œuvre de l'homme de Néandertal, alors que, jusqu'ici, les plus anciens bijoux de l’humanité connus étaient des coquillages similaires percés vieux de 75000 ans provenant d’Afrique du sud.

Plus précisément, les perles en coquillage d’Afrique du sud, qui «proviennent de la grotte de Blombos, non loin du Cap», ont été «découvertes dans une strate du Paléolithique moyen africain (-200000 à -30000 ans), qui outre une industrie lithique comparable au Moustérien (la culture matérielle des néandertaliens), a livré plusieurs plaquettes d’ocre gravées de motifs abstraits, de nombreux outils d’os et une quarantaine de coquillages perforés».

Pour leur part, «les perles espagnoles proviennent de la grotte de Los Aviones, près de Carthagène, dans une strate datant d'une époque où la grotte devait se trouver à deux ou trois kilomètres de la mer». Cette strate est actuellement «au raz des flots et surmontée par une couche stalagmitique, dont les chercheurs ont daté quatre échantillons par la méthode du rapport uranium-thorium». Comme ces valeurs «convergent vers la date de – 113000 ans», la conclusion de l'étude est «que les individus qui ont fabriqué les perles de Los Aviones ne peuvent être que les néandertaliens, seuls habitants de l'Europe à l'époque».

Ce témoignage de pensée symbolique chez les Néandertaliens, qui s'ajoute à beaucoup d'autres (les Néandertaliens, qui «étaient dotés de tout l’appareil phonatoire nécessaire pour parler», se servaient de colle et on leur attribue, par exemple, «au moins un pendentif en serres d’aigle») et au fait «que leurs ancêtres pré-néandertaliens employaient l’ocre et façonnaient des armes de jet optimisées, etc.», renforce l'idée «qu’il y a plus d’un demi-million d’années, pensée symbolique et langage étaient déjà bien développés chez Homo heidelbergensis», l’ancêtre africain commun d'Homo neanderthalensis et d'Homo sapiens.