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Anthropologie: il apparaît que, chez 5 espèces de primates dont l’homme, la diversité du régime alimentaire a joué un rôle dans l’expansion du cortex préfrontal ventromédian!____¤201906
Une étude, dont les résultats intitulés «Refining the ecological brain: Strong relation between the ventromedial prefrontal cortex and feeding ecology in five primate species» ont été publiés dans la revue Cortex, a permis, en combinant neurosciences et écologie chez 5 espèces de primates incluant l’homme, de montrer que la diversité du régime alimentaire a joué un rôle clé dans l’expansion du cortex préfrontal ventromédian, une région du cerveau impliquée dans la prise de décision et la mémoire qui permettrait aux primates de développer des stratégies de recherche de nourriture adaptées aux variations saisonnières et spatiales des ressources alimentaires.
Relevons tout d'abord que si, jusqu’ici, «les recherches sur ce sujet avaient quasi exclusivement utilisé la taille globale du cerveau pour estimer la capacité des primates à développer des stratégies de recherche de nourriture complexes», des recherches récentes en écologie et en neurosciences ont pointé «les limites d’une telle approche globale» et indiqué «que la plupart des fonctions mentales impliquent des régions cérébrales précises et délimitées, plutôt que l’ensemble du cerveau».
D'autre part, «les fonctions de ces régions cérébrales étant souvent définies au laboratoire, dans des conditions artificielles, leur rôle écologique, en conditions naturelles, n’est généralement basé que sur des suppositions».
Dans ce contexte, l'étude comparative ici présentée, «incluant cinq espèces de primates dont l’Homme», s'est focalisée «sur le cortex préfrontal ventro-médian, une région cérébrale impliquée dans la prise de décision et la mémoire, pour évaluer son rôle dans la recherche de nourriture».
Au bout du compte, il est apparu «que l’expansion du cortex préfrontal ventro-médian est directement reliée à la diversité du régime alimentaire» de sorte que «l'accroissement de cette région pourrait permettre aux primates de développer des stratégies de recherche de nourriture complexes et adaptées aux variations saisonnières et spatiales des ressources alimentaires».
En effet, comme «certains aliments comme les fruits ne sont disponibles dans l’environnement qu’à des endroits précis et à certaines périodes de l’année», les espèces de primates «ayant un régime alimentaire plus diversifié, incluant notamment des fruits, pourraient avoir besoin de capacités cognitives importantes afin de prendre des décisions en fonction des coûts et des bénéfices attendus, comparées notamment à des espèces folivores qui ont un accès plus facile aux ressources».
Tags : Anthropologie, neurologie, 2019, Cortex, primates, régime alimentaire, cerveau, mémoire, nourriture, fruits, cortex préfrontal, aliments, décisions
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