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Anthropologie: l'ADN de 90 momies égyptiennes est très proche des populations anciennes et actuelles du Proche-Orient!____¤201706
Une étude, dont les résultats intitulés «Ancient Egyptian mummy genomes suggest an increase of Sub-Saharan African ancestry in post-Roman periods» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a abouti à la conclusion que l'ADN de 90 momies égyptiennes étudiées est très proche des populations anciennes et actuelles du Proche-Orient.
Soulignons tout d'abord que le séquençage de «l'ADN d'anciennes momies est un défi que beaucoup pensaient voué à l'échec» en raison notamment «de sa dégradation par le climat chaud et aussi à cause des produits chimiques utilisés pour la momification»: ainsi, en 2010, «des chercheurs s'y était cassé les dents lors d'une étude de 16 momies royales, parmi lesquelles figuraient celles de Toutankhamon», puisque la méthode employée n'avait pas «permis de distinguer l'ADN ancien des éventuelles contaminations récentes».
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est servie d'une méthode plus fiable pour analyser l'ADN des mitochondries en s'intéressant non pas aux tissus mous «mais aux os et aux dents, encore emplis de matériel génétique, de 151 corps momifiés». Les os en question sont ceux de crânes, qui «ont été extraits au début du XXe siècle et reposent depuis dans deux musées en Allemagne».
Ces crânes proviennent tous, à l'origine, d'Abusir el-Meleq, «situé sur le Nil à une centaine de kilomètres du Caire»: ce site, «dédié au dieu des morts Osiris», était «une nécropole où, durant des siècles, beaucoup d'Égyptiens venaient se faire enterrer». D'après les datations au radiocarbone, «les individus vivaient pour les plus anciens à la fin du Nouvel Empire et, pour les plus récents, durant l'occupation romaine».
L'étude a alors montré «que la stabilité génétique est restée remarquablement forte durant les treize siècles» couverts par cette analyse. Ainsi, «les traces de migrations de l'Afrique subsaharienne sont faibles et apparaissent en fait plus récemment (elles représentent 15 à 20 % de l'ADN de la population égyptienne actuelle)». En conclusion, «la multiplication des contacts serait survenue à la faveur d'une augmentation du commerce sur le Nil, la traite des esclaves ou encore l'expansion de l'Islam au Moyen-Âge».
Tags : Anthropologie, 2017, Nature Communications, nécropoles, momies, Toutankhamon, dents, crânes, ADN, populations, mitochondries, migrations, Nil
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