• Anthropologie: l 'analyse des groupes sanguins de trois Néandertaliens et d’un Dénisovien a permis de consolider les hypothèses les concernant !____¤202108

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Blood groups of Neandertals and Denisova decrypted» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis, à partir de l 'analyse des groupes sanguins de trois Néandertaliens et d’un Dénisovien, de consolider  les hypothèses concernant leur origine africaine, leur dispersion en Eurasie et leur métissage avec les premiers Homo sapiens. Elle révèle, en particulier, à nouveau une faible diversité génétique et de possibles fragilités démographiques.  

     

    Relevons tout d’abord, que les lignées humaines éteintes, les Néandertaliens et les Dénisoviens «vivaient dans toute l'Eurasie il y a 300 000 à 40 000 ans». Jusqu’ici, «bien que les génomes de 15 de ces individus aient été séquencés », l’analyse  des gènes de groupes sanguins avait été négligée «alors que les systèmes de groupes sanguins furent les premiers marqueurs utilisés en anthropologie pour reconstruire l'origine des populations humaines, leurs mouvements migratoires et leurs métissages ».

     

    Dans ce contexte, cette nouvelle étude a «examiné les génomes précédemment séquencés d'une Dénisovienne et de trois Néandertaliennes ayant vécu il y a 100 000 à 40 000 ans, afin de déterminer leurs groupes sanguins et d'en tirer des conséquences sur l’histoire évolutive humaine». Elle s’est focalisée, parmi «la quarantaine de systèmes qui déterminent les groupes sanguins», sur les sept systèmes «généralement considérés pour les transfusions sanguines, dont les plus connus sont les systèmes ABO (déterminant les groupes A, B, AB et O) et ‘rhésus’

     

    Au bout du compte, «les résultats ont consolidé certaines hypothèses mais aussi livré quelques surprises». Concrètement, concernant le système ABO, l’étude a «confirmé que ces lignées anciennes avaient déjà toute la variabilité connue chez les humains modernes (alors qu’on a longtemps cru que les Neandertal étaient tous de groupe O, de la même manière que les chimpanzés n’ont que le groupe A et les gorilles le B)». En outre, «une analyse étendue aux différents systèmes sanguins a montré des combinaisons cohérentes avec une origine africaine des Néandertaliens et des Dénisoviens».

     

    Par ailleurs, il est apparu que «pour l’un des gènes du système rhésus, les Néandertaliens présentent une combinaison unique, jamais rencontrée chez les humains modernes » sauf  «chez un aborigène australien et un indigène papou» qui pourraient «être les lointains descendants d’un métissage entre néandertaliens et humains modernes avant la migration de ces derniers vers l'Asie du Sud-Est».

     

    Finalement, «ces analyses apportent un éclairage sur la démographie des Néandertaliens » puisqu’elles «confirment la très faible diversité génétique de cette lignée humaine et pointent la présence possible d'une maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né, notamment en cas de mère néandertalienne portant le fœtus d’un Homo sapiens ou d’un Dénisovien (à cause d’une incompatibilité rhésus, aussi appelée incompatibilité fœto-maternelle)», des indices qui «consolident l’hypothèse selon laquelle une faible diversité génétique et un faible succès reproductif ont contribué à la disparition finale des Néandertaliens».

     

     


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