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Anthropologie: l'examen du pied de Selam indique que les jeunes Australopithecus afarensis avaient une aptitude à grimper dans les arbres!____¤201807
Une étude, dont les résultats intitulés «A nearly complete foot from Dikika, Ethiopia and its implications for the ontogeny and function of Australopithecus afarensis» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de montrer, grâce à l'examen minutieux d'un fossile de petit pied, découvert en 2002 dans la région de Dikika en Éthiopie, que les jeunes Australopithecus afarensis avaient une aptitude à grimper dans les arbres pour se mettre à l'abri.
Indiquons tout d'abord que le petit pied en question faisait partie «d'un squelette presque complet datant de 3,3 millions d'années, qui appartient à une petite fille Australopithecus afarensis», morte à deux ans et demi. Cette petite fille, qui a été dénommée Selam, «ce qui signifie 'paix'», a été trouvée dans la même région que Lucy qui était de la même espèce. Notons ici que la presse a parfois surnommée Selam, «aussi connue sous son nom de code DIK-1-1», 'le bébé de Lucy', «ce qui est une erreur car Selam a dû vivre plus de 100.000 ans avant Lucy».
L'étude ici présentée a examiné le pied gauche de Selam, qui «a été trouvé à environ un mètre du crâne». Ce pied, «de la taille d'un pouce» (il mesure «entre 5 et 6 cm»), est «quasiment complet», puisqu'il «possède tous les tarses, les bases des cinq métatarses et une partie des métatarses»: en fait, c'est «le pied le plus complet d'un ancien juvénile jamais découvert». D'ailleurs, jusqu'ici, «l'un des pieds fossiles les plus complets était celui du fossile OH 8 (Olduvai Hominid 8), un Homo habilis, datant de 1,8 million d'années».
De manière générale, «l'australopithèque pouvait bien marcher sur ses deux jambes, ce qui est un atout pour échapper aux prédateurs». Ainsi, l'étude fait apparaître que «les jeunes Australopithecus afarensis avaient déjà beaucoup de caractéristiques de la bipédie présentes également chez les adultes».
Cependant, le fossile de Selam, qui avait une cheville «typiquement humaine», indique aussi qu'à deux ans et demi, si elle «marchait déjà sur ses deux jambes», elle «devait aussi passer du temps dans les arbres ou accrochée à sa mère», car «la structure du squelette du petit pied montre qu'elle avait un orteil plus mobile, ce qui lui permettait de s'agripper à des branches et d'escalader» («son gros orteil avait quelque chose de proche de celui des singes»). Cette aptitude «pouvait aider les plus jeunes, plus vulnérables» à se mettre à l'abri.
Tags : Anthropologie, 2018, Science Advances, australopithèques, Australopithecus afarensis, Selam, Lucy, bipédie, pieds, chevilles, orteils, tarses, métatarses
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