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Anthropologie: l'homme de Néandertal aurait été plus prédisposé à exécuter des accélérations rapides que des courses sur de longues distances!____¤201902
Une étude, dont les résultats intitulés «Palaeoecological and genetic evidence for Neanderthal power locomotion as an adaptation to a woodland environment» ont été publiés dans la revue Quaternary Science Reviews, a abouti à la conclusion que l'homme de Néandertal était plus prédisposé à exécuter des accélérations rapides que des courses sur de longues distances.
Rappelons tout d'abord que «l'homme de Néandertal, qui vivait en Eurasie, est apparu il y a environ 300.000 ans, et a disparu il y a environ 40.000 ans». S'il «existe peu de restes fossiles des Néandertaliens les plus anciens, qui vivaient il y a plus de 130.000 ans, avant le dernier âge glaciaire», il y a plus d'informations sur ceux qui vivaient il y a moins de 60.000 ans dans le nord-ouest de l'Europe.
Dans ce contexte, cette étude a examiné «l'environnement dans lequel vivaient les Néandertaliens, qui sont souvent présentés comme des hommes adaptés aux climats froids», car «des restes de Néandertal ont été trouvés sur des sites qui avaient aussi des restes de mammouths, des mammifères, plutôt adaptés au froid». En fait, en analysant «les couches sédimentaires où avaient été retrouvés des Néandertaliens», ce travail y a mis en évidence «des rongeurs et d'autres petits animaux qui vivaient plutôt dans les périodes chaudes de cette période de glaciations».
L'étude fait donc «l'hypothèse que Néandertal chassait plutôt dans un environnement boisé, et pas forcément dans une toundra». Or, «dans une forêt, il faut se cacher derrière des arbres et être prêt à courir vite si une proie arrive», tandis que «la chasse dans une zone herbeuse, dans la toundra, nécessite plus d'endurance». Ces observations suggèrent «que Néandertal était plutôt adapté au sprint qu'à la course sur de longues distances».
Cette hypothèse est tout à fait cohérente avec son apparence physique, car «chez les athlètes, les coureurs de fond sont plutôt minces et possèdent de longs membres, tandis que les coureurs de 100 mètres sont généralement plus musclés».
Pour valider complètement cette hypothèse, l'étude a fait appel à «des travaux de 2016 qui avaient mis en évidence des variants génétiques spécifiques aux sprinters ou aux coureurs de fond». Il est alors apparu que «la majorité de ces variants génétiques associés à la puissance étaient en fait beaucoup plus courants chez les Néandertaliens que chez l'Homme aujourd'hui».
En fin de compte, cette étude, qui montre que la morphologie de Néandertal était «probablement adaptée à son environnement (la forêt) et son mode de chasse», va «à l'encontre de l'idée selon laquelle la corpulence de Néandertal correspondait à une adaptation au froid». Néanmoins, comme ces travaux ont été «réalisés sur un petit nombre de Néandertaliens», ils doivent pour l'instant «être considérés avec précaution».
Tags : Anthropologie, génétique, 2019, Quaternary Science Reviews, Neandertal, Néandertaliens, glaciations, forêts, arbres, chasse, toundra, variants
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