• Anthropologie: la fiabilité de l'odorologie, comme méthode d'identification de la présence d'un individu sur une scène de crime, a été démontrée!____¤201602

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Rigorous Training of Dogs Leads to High Accuracy in Human Scent Matching-To-Sample Performance» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis de démontrer la fiabilité de l'odorologie comme méthode d'identification de la présence d'un individu sur une scène de crime.

     

    Indiquons tout d'abord que l'odorologie, qui «est une technique d'identification des odeurs humaines par des chiens spécialement entraînés», sert, en France depuis 2003, à démontrer dans les enquêtes policières «la présence d'un individu sur une scène de crime». Elle s'appuie «sur le fait que l'odeur humaine est propre à chaque individu, et sur l'incroyable odorat des chiens (dont la sensibilité peut être de 200 à 10 000 fois plus grande que celle de l'homme selon le type d'odeur considérée), associé à un long entraînement».

     

    Plus précisément, l'odorologie «consiste à faire comparer, à des chiens spécialement entraînés, une odeur humaine prélevée sur un objet de la scène d'infraction à celle de plusieurs individus parmi lesquelles se trouve l'odeur d'un suspect ou d'une victime». Cependant, jusqu'ici, il y avait «parfois des réticences à considérer cet indice comme élément de preuve», car «il n'existait aucun standard international concernant l'entraînement des chiens ou leur inclusion dans les enquêtes».

     

    En vue de confirmer la fiabilité et la reproductibilité de ces tests, l'étude ici présentée a entrepris d'analyser «les résultats obtenus depuis 2003 à la Sous-direction de la police technique et scientifique (SDPTS) d'Ecully», sur «les performances des chiens face à une tâche d'identification d'odeurs».

     

    Il faut savoir que «durant leur formation initiale, les bergers allemands et belges malinois utilisés par la police scientifique doivent apprendre à faire l'association entre deux odeurs provenant d'un même individu, au cours de tâches de plus en plus complexes». C'est au terme de cette formation, que «les chiens sont aptes à effectuer des tâches d'identification».

     

    Durant l'entraînement, «les animaux flairent une odeur humaine de référence puis doivent la comparer à une série de cinq odeurs humaines différentes parmi lesquelles se trouve l'odeur de référence»: ces odeurs humaines «peuvent correspondre à des traces odorantes prélevées sur un objet ayant été préalablement manipulé ou à une odeur corporelle directement prélevée sur un individu». Le chien est «récompensé par une friandise ou par un jeu», lorsqu'il «exprime la reconnaissance entre les deux odeurs (en se couchant devant le bocal qui contient l'odeur de référence)».


    Ainsi, «l'analyse des données obtenues avec les 13 chiens de la SDPTS depuis 2003» a fait apparaître «qu'à l'issue de l'acquisition des principes de la tâche, un entraînement régulier de 24 mois est nécessaire pour obtenir des performances stables et optimales».

     

    En fait, «à l'issue des 12 premiers mois, les chiens ne commettent plus aucune erreur de reconnaissance (c'est-à-dire qu'ils ne confondent pas les odeurs de deux personnes différentes)», mais «leur sensibilité olfactive augmente significativement au cours de l'entraînement» de sorte qu'en moyenne, au bout de deux ans, «ils parviennent à reconnaître deux odeurs provenant de la même personne dans 85 % des cas, les 15% d'absences d'association résultant majoritairement de la qualité du prélèvement ou de l'odeur elle-même et non d'un déficit de reconnaissance».

     

    Au total, «entre 2003 et 2016, l'odorologie a été utilisée dans 522 cas à la SDPTS, et a permis de résoudre 162 affaires judiciaires»). De plus, il a été observé «que les bergers allemands étaient plus performants que les bergers belges malinois, sans doute parce qu'ils sont plus disciplinés et plus attentifs».


    En pratique, lors des procédures judiciaires, «chaque test d'identification est réalisé par au moins deux chiens» et «chaque chien réalise au moins deux tests avec le même assortiment d'odeurs : l'odeur prélevée est présentée soit dans l'échantillon flairé au début de la tâche, soit dans l'un des bocaux qu'il flaire successivement». Désormais, grâce à cette étude qui valide les procédures appliquées, la communauté internationale devrait être convaincue de la fiabilité de la méthode.

     

     


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