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Anthropologie: la première preuve d'une adaptation génétique de l'être humain à la plongée en profondeur a été découverte chez le peuple Bajau!____¤201804
Une étude, dont les résultats intitulés «Physiological and genetic adaptations to diving in sea nomads» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de découvrir la première preuve d'une adaptation génétique de l'être humain à la plongée en profondeur, en l'occurrence le développement exceptionnel de la rate du peuple Bajau (*) en Indonésie.
Rappelons tout d'abord que les membres de ce peuple sont surnommés les «nomades de la mer», car ces indigènes, qui «pêchent en descendant jusqu'à 70 mètres de profondeur avec pour seuls équipements des poids et un masque de bois» et qui «peuvent passer jusqu'à treize minutes sous l'eau sans respirer» («une durée similaire à celle des loutres de mer»), passent «jusqu'à 60% de leur journée de travail à plonger à la recherche de poissons, pieuvres et autres crustacés.
L'étude ici présentée a été entreprise pour rechercher si ces indigènes «avaient subi une modification génétique pour être en mesure de rester sous l'eau beaucoup plus longtemps que les autres humains». Elle a pu comparer le peuple Bajau à un autre peuple de la région qui ne plonge pas, les Saluan, grâce à des prélèvements d'échantillons génétiques et au moyen d'échographies, «qui ont montré que la rate des Bajau était environ 50% plus grosse que celle des Saluan» qu'il «s'agisse ou non de plongeurs».
Notons ici que la rate est de manière générale importante en matière de plongée car elle «libère davantage d'oxygène dans le sang lorsque l'organisme est placé dans une situation de stress, comme lorsqu'une personne retient son souffle».
L'analyse ADN a permis révélé la cause de la grosseur de la rate des Bajau: en effet, la comparaison de leur génome à deux populations différentes, les Saluan et les Han chinois, a mis en lumière «25 sites génomiques ayant d'importantes différences» et a permis de découvrir que «l'une d'elles se trouvait sur le gène PDE10A, considéré comme déterminant dans la taille de la rate des Bajau».
Plus précisément, chez les souris, ce gène «est connu pour réguler l'hormone thyroïdienne qui contrôle la taille de la rate, ce qui soutient l'idée que les Bajau ont peut-être évolué pour que leur rate dispose de la taille nécessaire pour accompagner leurs longues et fréquentes plongées». Cependant, «des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer la façon dont cette hormone affecte la taille de la rate des humains».
En tout cas, cette découverte «pourrait accélérer la recherche médicale sur la façon dont le corps réagit au manque d'oxygène dans différentes circonstances, comme la plongée mais aussi l'altitude, une intervention chirurgicale ou une maladie pulmonaire».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Bajau
Tags : Anthropologie, médecine, 2018, Cell, loutres, poissons, crustacés, rate, sang, oxygène, stress, souris, génome, plongée, ADN, gènes, PDE10A, hormones
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