Une étude, dont les résultats intitulés «Inference of ecological and social drivers of human brain-size evolution» ont été publiés dans la revue Nature, propose, en s'appuyant sur un modèle mathématique, une explication au fait que l'être humain possède un gros cerveau: en l'occurrence, la principale cause de l'accroissement du volume du cerveau humain serait d'ordre environnemental.

Notons tout d'abord, que «plus un animal est grand, plus il risque d'avoir un gros cerveau». Cependant, pour ce qui concerne l'être humain, la taille de son cerveau «est particulièrement importante»: en fait, «elle a triplé entre l'australopithèque et Homo sapiens».

Une hypothèse souvent avancée pour expliquer le développement de «cerveaux si gros et coûteux en énergie» est que ce développement a répondu «aux sollicitations de la vie sociale, favorisant ainsi les interactions entre individus»: ainsi, par exemple, «les humains ont dû développer des compétences pour coopérer pendant la chasse ou pour s'organiser face à des ennemis».

De façon générale, «les chercheurs semblent d'accord pour dire que l'augmentation de la taille du cerveau a aidé l'Homme à résoudre des problèmes qui se posaient à lui». En fait, le débat porte sur la nature des problèmes: s'agissait-il de problèmes sociaux ou environnementaux? Pour sa part, l'environnement pose des «problèmes écologiques» tels que: «comment trouver de la nourriture dans la savane? Comment la stocker? la cuisiner?», dont la solution a consisté à «inventer de nouveaux outils, apprendre à traquer des proies ou à allumer un feu».

Pour découvrir, in fine, la cause réelle de l'accroissement de la taille du cerveau humain, l'étude a fait appel à un modèle mathématique pour calculer «comment peut évoluer le cerveau lorsqu'il doit faire face à des défis écologiques ou sociaux, en tenant compte de l'énergie que l'organisme consacre à l'expansion du cerveau».

Au bout du compte, il est apparu «que la taille actuelle du cerveau humain s'explique par la combinaison des défis sociaux et écologiques, mais que l'augmentation de taille serait plutôt la conséquence des défis environnementaux» tandis que les défis sociaux réduiraient, au contraire, la taille du cerveau car «lorsque deux individus coopèrent, chacun peut compter sur l'autre, en plus de son propre cerveau».