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Anthropologie: la structure interne de trois dents, ayant appartenu à Homo erectus /ergaster d'Erythrée, préfigure notre schéma de développement dentaire!____¤201406
Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Journal of Human Évolution, a permis d'analyser, par des moyens d'imagerie virtuelle avec la contribution du Synchrotron Elettra de Trieste (Italie), la structure interne de trois dents, datées d'un million d'années, ayant appartenu à des spécimens du genre Homo découverts en Érythrée.
Rappelons tout d'abord que les premiers représentants du genre Homo apparaissent durant le Pléistocène inférieur («2,6 Ma à 781 000 avant le présent»).
Alors qu'au cours de cette période, «plusieurs espèces coexistent», à «l'exception d’Homo Sapiens, les représentants de ce genre disparaissent avant la fin du Paléolithique supérieur.
Ainsi, on observe, «aux alentours d’un million d’années», le «déclin de Homo erectus /ergaster» et «l’émergence d’un groupe autrefois appelé humains modernes archaïques et désormais rassemblé au sein du morphe Homo heidelbergensis s.l».
Les trois dents analysées au cours de l'étude ici présentée, sont issues d'un «assemblage humain fossile unique appartenant à Homo erectus/ergaster», qui a été «recueilli grâce à près de 15 ans d’activité en Érythrée, des missions du 'Buia International project'».
Les «techniques d’analyses non-destructives (par microtomographie à rayons X conventionnelle, par rayonnement synchrotron, ainsi que par micro-imagerie par résonance magnétique)» ont permis de «mettre en évidence un mélange de caractéristiques ancestrales (similaires à celles de spécimens plus anciens d’Afrique de l’Est), dérivées (avec un émail modérément épais comme chez les Néandertaliens) et uniques (aussi bien au niveau de la morphologie de la dentine que de la cavité pulpaire)».
Plus précisément, «l'étude par micro-imagerie par résonance magnétique de la microstructure de la racine de l’incisive UA 369 a révélé les lignes d’Andresen de la dentine».
Grâce au «décompte de ces marqueurs périodiques du développement dentaire», qui «a favorisé l’estimation du taux de croissance de la racine», ce taux s’avère «compatible avec l’intervalle de variation de l’humanité moderne».
Alors que «des études histologiques précédentes sur des dents appartenant à Homo erectus/ergaster suggéraient une vitesse de croissance plus rapide que pour l’humanité actuelle», cette découverte, qui «indique que des variations significatives de croissance se sont mises en place entre la couronne et la racine il y a un million d’années», ouvre des perspectives nouvelles sur cette période du Pléistocène inférieur final en mettant en lumière des éléments préfigurant déjà en partie l’émergence de notre propre schéma de développement dentaire.
Tags : Anthropologie, archéologie, 2014, Journal of Human Evolution, Pléistocène inférieur, Homo, Homo erectus /ergaster dents, dentine, lignes d’Andresen
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