• Anthropologie: le rythme de croissance d'un groupe de pygmées Baka est complètement différent d'un autre groupe pygmée, malgré une taille adulte similaire!____¤201507

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Growth pattern from birth to adulthood in African pygmies of known age» ont été publiés dans la revue Nature communications, a permis de montrer qu'un groupe de pygmées Baka, vivant au Cameroun grandissait à un rythme complètement différent d'un autre groupe pygmée, malgré une taille adulte similaire, ce qui implique que la petite taille est apparue indépendamment dans les deux ensembles.

     

    Rappelons tout d'abord que le peuple des Pygmées qui vit dans la forêt «en relation avec des agriculteurs bantous», est, en fait, composé de plusieurs ethnies, regroupées en deux grands ensembles: «le premier s'étend dans des pays à l'ouest de l'Afrique équatoriale (Congo, Cameroun, Gabon, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo)», tandis que «le second se situe à l'est, au nord-est de la RDC et au Rwanda».

     

    Alors que, jusqu'ici, on manquait de «données fiables sur leur âge pour analyser leur croissance», grâce «aux registres de la mission catholique de Moange-le-Bosquet, au Cameroun, 500 membres de l'ethnie Baka ont pu être étudiés pendant huit ans» de sorte que «les premières courbes de croissance pour des Pygmées» ont pu être établies.

     

    Il est ainsi apparu que «si les Baka viennent au monde avec des mensurations standards, leur croissance est fortement ralentie jusqu'à l'âge de trois ans». Ensuite, leur courbe de croissance suit «en parallèle les standards mondiaux, avec une poussée de croissance à l'adolescence et une taille adulte atteinte en moyenne au même moment que le reste de la planète» sans jamais rattraper leur retard.

     

    Comme, pour leur part, «les Pygmées de l'est naissent avec une taille réduite», on peut en conclure que leur petite stature est issue de processus de croissance différents des Baka. Ainsi, ces deux mécanismes différents (pouvant «être liés à un déséquilibre entre l'hormone de croissance et les deux hormones IGF), qui ont permis à ces populations de s'adapter à la forêt équatoriale, constituent un exemple convergence évolutive.

     

    Le fait que «ces groupes de Pygmées se seraient séparés il y a entre 8000 et 13 000 ans» met en lumière «que la croissance humaine peut évoluer en relativement peu de temps», ce qui suggère que «cette plasticité de la croissance a pu jouer un rôle déterminant dans l'expansion d'Homo sapiens en dehors de l'Afrique, en lui permettant de s'adapter rapidement à de nouveaux environnements».

     

    De plus, cette recherche encourage à «multiplier les études longitudinales, c'est-à-dire qui suivent les individus dans le temps, pour améliorer les études en génétique et en endocrinologie» nécessaires «pour mieux comprendre les mécanismes de croissance chez les Pygmées, mais aussi dans le reste de la population mondiale, chez qui ils sont également mal connus».

     

     


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