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Anthropologie: les Hommes auraient fait partie, pendant environ deux millions d'années, de la classe des prédateurs alpha qui regroupe les superprédateurs dévoreurs de viande! ____¤202104
Une étude, dont les résultats intitulés «The evolution of the human trophic level during the Pleistocene» ont été publiés dans la revue American Journal of Physical Anthropology, laisse penser que pendant environ deux millions d'années, jusqu'à la fin de l'âge de pierre, les Hommes ont fait partie de la classe des prédateurs alpha qui regroupe les superprédateurs dévoreurs de viande. Ensuite, après l'extinction de la mégafaune et avec le déclin des sources de nourriture animale, nos ancêtres se sont tournés de plus en plus vers des aliments végétaux, pour aboutir à la domestication des plantes et des animaux.
Concrètement, ce tableau évolutif découle de la reconstruction du régime alimentaire des humains de l'âge de pierre effectuée dans le cadre de l'étude ici présentée. Cette reconstruction a la particularité de s'appuyer «sur la mémoire de notre corps, sur notre métabolisme, notre génétique, notre physiologie et notre morphologie».
Parmi les 25 preuves allant dans le sens que «les humains étaient, par le passé, des prédateurs alpha», il y a l'acidité de notre estomac qui «est plus élevée que celle des omnivores» et «même que celle d'autres prédateurs». Une grande quantité d'énergie est nécessaire pour la maintenir, ce qui est un indice «de la consommation de produits d'origine animale, riches en énergie». De plus, cette acidité offre «une protection contre les bactéries nocives présentes dans la viande», d'autant plus que ces chasseurs-cueilleurs «devaient consommer de la viande d'animaux parfois morts depuis plusieurs jours», voire depuis plusieurs semaines.
Un autre argument est les humains sont dotés d'un colon «77 % plus court que celui des chimpanzés» et d'un «intestin grêle 64 % plus long». Comme «le colon aide à extraire l'énergie des plantes et que l'intestin grêle se concentre plus sur les sucres, les protéines et les graisses», on peut supposer «qu'après leur séparation d'avec la branche des singes, les Hommes se sont peu à peu adaptés à manger de la viande et ont perdu leurs capacités à profiter des plantes».
D'autre part, «le fait que notre graisse soit stockée dans un grand nombre de petites cellules», plaide aussi «en faveur d'humains superprédateurs», la génétique confirmant «que le génome humain a été façonné par l'évolution pour permettre un régime riche en graisses». A cela s'ajoute des preuves archéologiques (de nombreux restes d'animaux sur les sites de cette époque et des outils destinés à traiter les végétaux qui n'apparaissent que plus tard). Les humains étant «spécialisés dans la chasse aux animaux de grande taille», ces ancêtres humains étaient vraiment «ce que l'on peut qualifier de supercarnivores».
C'est seulement «à partir d'il y a environ 40.000 ans en Europe et en Asie (85.000 ans en Afrique) que la génétique et les changements d'outils indiquent une introduction progressive d'aliments végétaux» et d'une certaine diversité alimentaire
Au bout du compte, du fait que, «comme l'a découvert Darwin, l'adaptation des espèces à l'obtention et à la digestion de leur nourriture est la principale source de changements évolutifs», l'idée «selon laquelle les humains étaient des prédateurs majeurs pendant la majeure partie de leur développement peut fournir une base large pour des informations fondamentales sur notre évolution biologique et culturelle».
Tags : Anthropologie, 2021, prédateurs alpha, viande, American Journal of Physical Anthropology, chasseurs-cueilleurs, régime, Darwin, digestion, outils
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