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Archéologie: ce sont bien des Hommes de Neandertal qui ont façonné les parures et les outils trouvés dans la grotte du Renne, à Arcy-sur-Cure!____¤201610
Une étude, dont les résultats intitulés «Palaeoproteomic evidence identifies archaic hominins associated with the Châtelperronian at the Grotte du Renne» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de prouver que ce sont bien des Hommes de Neandertal qui ont façonné les parures et les outils trouvés dans la grotte du Renne, à Arcy-sur-Cure.
Rappelons que «durant des millénaires, les 14 grottes d'Arcy-sur-Cure (Yonne) ont servi de refuge à des Hommes». Ces grottes, qui ont été découvertes au dix-neuvième siècle, ont été «surtout explorées à partir de 1946 par André Leroy-Gourhan». On y a retrouvé «des restes humains d'Homo sapiens (nous) et d'H. neanderthalensis, des objets et aussi des peintures qui ornent deux d'entre elles et qui ont été datées de 28.000 ans».
Comme «près d'ossements de Néandertaliens, enfouis plus profondément et semblant donc plus anciens, gisaient des objets façonnés et gravés, des outils mais aussi des éléments de colliers», dont l'aspect indiquait qu'ils étaient du Châtelperronien* («une époque caractérisée par une technique de fabrication des outils de pierre, définie par l'abbé Henri Breuil»), les préhistoriens «ont d'abord pensé que l'Homme de Néandertal était l'artisan du Châtelperronien d'Arcy-sur-Cure mais la controverse est née immédiatement», car «ce cousin ne semblait alors mentalement pas capable de fabriquer des parures, apanages de l'Homme moderne» («les ossements anciens pouvaient bien avoir été mélangés plus tard avec les objets, à cause de remaniements des sédiments, par ailleurs mal datés»).
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est appuyée sur plusieurs techniques nouvelles pour aborder ce problème. Elle a fait l'analyse de 196 restes osseux: en particulier, des fragments de protéines (du collagène) ont été extraits de certains d'entre eux. Notons que «les datations ont indiqué des âges autour de 36.000 et 45.000 ans, ce qui met ces humains à l'époque où l'Homme de Néandertal commençait à tirer sa révérence tandis qu'Homo sapiens prenait le dessus».
De plus, l'analyse des «suites d'acides aminés de ces restes de protéines» a permis d'y «déceler des signatures des Néandertaliens» («C'est une utilisation de la 'paléoprotéomique', c'est-à-dire l'étude du protéome -la constitution des protéines- adaptée à la paléontologie») et il en a été de même avec l'analyse de l'ADN mitochondrial.
Il en résulte que ces restes osseux «sont bien ceux d'Hommes de Néandertal» et qu'ils «sont contemporains de ces objets de technique châtelperronienne». Cependant, si on peut en déduire que ces Néandertaliens ont bien façonné ces objets, rien ne dit «que ces nouvelles techniques de travail de la pierre, qui succèdent à celles du Moustérien (incontestablement néandertaliennes) n'ont pas été acquises après des contacts avec Homo sapiens qui s'est répandu en Europe il y a au moins 50.000 ans».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
Tags : Archéologie, 2016, PNAS, parures, outils, Néandertaliens, Neandertal, Homo sapiens, Châtelperronien, ADN mitochondrial, peintures rupestres, protéome
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