Une étude, dont les résultats intitulés «U-Th dating of carbonate crusts reveals Neandertal origin of Iberian cave art» ont été publiés dans la revue Science, laisse penser que des peintures rupestres découvertes en Espagne pourraient être l’œuvre de Néandertaliens.

Cette conclusion s'appuie sur une nouvelle méthode de détermination de 'l'âge minimum' au moyen du couple l'uranium-thorium qui date les croûtes de carbonate de calcium recouvrant les pigments»: cette méthode «peut remonter jusqu'à 500 000 ans en arrière» en «mesurant la radioactivité restante d'isotopes d'uranium 234 et de thorium 230».

Il est ainsi apparu que, dans trois grottes, des parois peintes dotées de couches de calcite étaient «vieilles d'au moins 64800 ans»: plus précisément, pour la grotte de La Pasiega (à côté de Bilbao) la datation donne 64 800 ans, pour la grotte de Maltravieso (près de la frontière portugaise) elle donne 66 700 ans et pour la grotte des Ardales (à côté de Malaga) 65 500 ans.

Ces datations font de ces peintures «les fresques rupestres connues les plus anciennes du monde». Surtout, comme elles auraient été élaborées «au moins 20 000 ans avant l'arrivée de l'homme moderne en Europe depuis l'Afrique», l'étude en déduit qu'elles n'ont pu être réalisées «que par des Néandertaliens».

Ainsi, alors que, jusqu'à présent, «les peintures rupestres étaient l'un des derniers bastions séparant les humains modernes des Néandertaliens, qui ont disparu il y a quelque 35 000 ans», cette étude renforce l'idée «que les hommes de Néandertal étaient beaucoup plus évolués que ce que l'on pense d'ordinaire». Notons cependant que cette étude fait l'objet de plusieurs critiques et qu'il faudra accumuler d'autres preuves pour parvenir à faire l'unanimité.