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Archéologie: des fouilles dans la région du détroit de Gibraltar démontrent la présence à l'époque romaine de baleines côtières dans ce détroit!____¤201807
Une étude, dont les résultats intitulés «Forgotten Mediterranean calving grounds of grey and North Atlantic right whales: evidence from Roman archaeological records» ont été publiés dans la revue Proceedings of the Royal Society B, a permis, grâce à des fouilles dans la région du détroit de Gibraltar, de démontrer la présence à l'époque romaine de baleines côtières dans ce détroit.
Indiquons tout d'abord qu'au premier siècle de notre ère, «le naturaliste romain Pline l’Ancien décrivait des combats entre baleines et orques près des côtes espagnoles». Cependant, jusqu’ici, aucun écologue n’avait trouvé de «trace de présence de baleines côtières dans le détroit de Gibraltar, qui auraient pu confirmer les dires de Pline l’Ancien».
Ce n'est plus le cas aujourd'hui, car, comme pendant la période romaine «la région était au centre d’une industrie florissante de transformation du poisson», des fouilles ont permis de retrouver des os de baleine sur ces sites «utilisés par les romains pour la découpe du poisson».
Néanmoins, «ces os étant réduits à l’état de fragments, il était impossible de déduire à quelle espèce ils appartiennent en observant simplement leur forme». Finalement, ce sont des analyses génétiques «de fragments d’ADN retrouvés dans ces os» qui ont mené à l'identification de «deux espèces de baleines côtières présentes à l’époque dans la région: les baleines grises et les baleines franches», ce qui est «cohérent avec le fait que ces deux espèces de baleines migratrices viennent frayer dans des eaux plus chaudes durant la période de mise bas».
La question se pose alors de savoir pourquoi les baleines ont disparu dans cette région. Comme les os ont été retrouvés sur des sites liés à la pêche, «on peut légitimement penser que les romains chassaient la baleine et qu’ils ont contribué à l’extinction de ces espèces en Méditerranée», mais la présence d’os ne suffit pas à prouver «que les romains traquaient les baleines dans les eaux du détroit de Gibraltar».
En effet, ces restes pourraient «simplement provenir de baleines échouées sur les côtes» car «aucune trace de blessures caractéristiques de la chasse n’a pu être identifiée» du fait que les archéologues n’ont retrouvé que des fragments d’os, ce qui est normal puisque «l’animal étant pour le moins imposant, il était sans doute dépecé directement sur la plage, d’où l’absence d’os entiers sur les sites de fouille».
Tags : Archéologie, génétique, 2018, Proceedings of the Royal Society B, Romains, pêche, poissons, chasse, blessures, baleines, Méditerranée, os, ADN, orques
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