-
Archéologie: des os trouvés dans la grotte de Garma prouvent, qu'en 14000 ans av. J-C, l’homme chassait de grands carnivores en partie pour répondre à un but culturel et symbolique!____¤201610
Une étude, dont les résultats intitulés «Under the Skin of a Lion: Unique Evidence of Upper Paleolithic Exploitation and Use of Cave Lion (Panthera spelaea) from the Lower Gallery of La Garma (Spain)» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, laisse penser, à partir de recherches menée dans la grotte de Garma, au Nord de l’Espagne, qu'en 14000 ans av. J-C, au Pléistocène supérieur, l’homme, qui a côtoyé bon nombre de grands carnivores, ne les chassait pas seulement pour se nourrir, mais aussi pour répondre à un but culturel et symbolique.
Indiquons tout d'abord que la grotte de Garma, «constituée de 300 mètres de galeries rectilignes», est «connue pour avoir accueilli des rituels humains». Comme «l'entrée fut bloquée pendant le Pléistocène supérieur», cela «empêcha toute sédimentation, gardant le sol paléolithique d’origine intact».
Notons également que «la plupart des matériaux retrouvés dans cette grotte sont des restes d’animaux, et notamment des phalanges de lions des cavernes, Panthera spelaea fossilis, espèce considérée comme la plus grande espèce de lions ayant jamais foulé la terre». En outre, il est apparu que les os récupérés «portaient pratiquement tous des marques (traits, déchirures) visiblement effectuées au silex», un genre de traces «typique d’une technique que l’on retrouve toujours chez les chasseurs modernes» qui consiste à retirer la peau de l’animal «de manière à ce que les griffes restent accrochées à celle-ci».
Enfin, «la distribution de ces phalanges montre que les peaux, d’ordinaire utilisées comme vêtements, étaient alors employées comme ornement de sol». L'hypothèse «que ces peaux n’étaient pas utilisées uniquement comme couverture de sol mais également comme trophées» est étayée par «le faible nombre d’os retrouvés et la présence de peaux à seulement certains endroits de la grotte».
Alors que «beaucoup de fossiles datant du Pléistocène supérieur» ont été retrouvés en Europe, c'est la première fois, qu'il existe des preuves du rôle des hommes dans leur accumulation et dans la transformation des os. Cependant, du fait que «peu de fossiles de lions ont été retrouvés», il semble que «cette chasse était exceptionnelle et avait un but uniquement symbolique, puisque le lion représente la puissance et la mythification du danger».
Comme ces restes de lions des cavernes sont les derniers à avoir été découverts (une datation au carbone 14 indique que «ces phalanges seraient âgées de 14500-14000 av. J-C»), il est probable que les lions des cavernes se sont éteints «peu de temps après» et que l’homme a «pu participer à l’extinction de ces animaux, bien que les chasses semblaient être des événements rares».
Tags : Archéologie, anthropologie, 2016, PLOS ONE, Pléistocène, grottes, Garma, chasse, chasseurs, lions, lions des cavernes, phalanges, silex, griffes, peau
-
Commentaires