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Archéologie: des traces anciennes de populations importantes ont été découvertes dans le sud de l'Amazonie et vont à l'encontre de ce qu'on avait longtemps pensé! ____¤201804
Une étude, dont les résultats intitulés «Pre-Columbian earth-builders settled along the entire southern rim of the Amazon» ont été publiés dans la revue Nature Communications, rapporte la découverte de traces de populations importantes dans le sud de l'Amazonie qui vont à l'encontre de l'idée ancienne que seules les régions le long des grands cours d'eau étaient peuplées dans le passé, avant l'arrivée des Européens. Malheureusement, c'est le contact avec ces colons qui aurait décimé ces populations.
Alors qu'il existe «une idée fausse selon laquelle l'Amazonie est un paysage intact où habitent des communautés nomades dispersées», cette étude fait apparaître «que certaines populations éloignées des grands cours d'eau sont beaucoup plus importantes qu'on ne le pensait auparavant» et qu'elles «ont eu un impact sur l'environnement» encore détectables aujourd'hui. Ces découvertes «rejoignent certains récits du XVIIIe siècle évoquant des routes et des villages au cœur de la forêt amazonienne».
Plus précisément, l'étude ici présentée démontre «que plusieurs artefacts ou géoglyphes, aux formes géométriques variées, mis au jour depuis une quarantaine d'années sont des vestiges de villages entourés de fossés et présentant des terrassements et plateformes sur lesquels des maisons ont été édifiées».
Le plus grand site trouvé «s'étend sur 20 hectares» et «il est possible que certains villages étaient fortifiés, protégés par des palissades» mais, pour l'instant, aucun «reste évident de poteaux» n'a été trouvé. De plus, «beaucoup de ces hameaux étaient connectés par des routes» et les restes de poteries retrouvés au cours des fouilles suggèrent «que plusieurs cultures se partageaient la région».
L'étude estime que «des dizaines de milliers (voire un million) de personnes vivaient dans une portion de 1.800 kilomètres dans le bassin du rio Tapajós, dans l'état brésilien du Mato Grosso, réparties dans 1.000 à 1.500 villages». Les simulations indiquent que «les deux tiers restent encore à découvrir».
Les datations obtenues à partir des morceaux de charbon et des fragments de poteries «prélevés dans 24 sites» montrent «que la région était peuplée sans interruption entre 1250 et 1500». Au bout du compte, les images satellites «ont permis d'identifier 81 nouveaux sites d’occupation» et les modèles laissent penser «qu'il y a environ 1.300 géoglyphes répartis sur quelque 400.000 km2 de cette partie de la forêt amazonienne aujourd'hui dépecée par la déforestation».
Ces habitants, qui «cultivaient les espaces alentour» («une terre noire fertile a été retrouvée autour de plusieurs des sites»), ont «changé le paysage» qui garde «encore aujourd'hui les traces d'une occupation humaine comme en témoigne l'abondance d'espèces d'arbres fruitiers dans ces mêmes régions».
Tags : Archéologie, 2018, Nature Communications, populations, forêts, déforestation, Amazonie, villages, fossés, routes, poteries, charbon, artefacts, poteaux
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