• Archéologie: la peste infectait déjà les hommes il y a près de cinq mille ans et n'aurait acquis que peu à peu l'attirail génétique lui conférant son extrême virulence!____¤201510

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Early Divergent Strains of Yersinia pestis in Eurasia 5,000 Years Ago» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de montrer que la peste infectait déjà les hommes il y a près de cinq mille ans et n'aurait acquis que peu à peu l'attirail génétique lui conférant son extrême virulence.

     

    Ce travail, qui «a demandé des moyens importants», en particulier «des traitements informatiques conséquents», a passé en revue «pas moins d'une centaine d'individus d'Europe et d'Asie à la recherche de l'ADN de la bactérie responsable de la peste» pour finalement l'identifier «dans sept d'entre eux, qui vivaient entre 2800 et 950 av. J.-C».

     

    Ainsi, il apparaît qu'il y a des milliers d'année, la peste faisait incontestablement partie du quotidien, mais qu'elle «ne se transmettait sans doute pas aussi vite qu'au Moyen Âge», car son ADN à l'âge du Bronze «suggère qu'elle était alors moins dangereuse».

     

    La raison essentielle est que la peste d'alors «ne possédait pas le gène qui lui permet de survivre sans encombre dans l'estomac de la puce»: en fait, comme ce gène «n'est présent que dans le bacille de l'individu le plus récent, qui vivait en 950 av. J.-C», il «n'est probablement apparu que vers la fin de l'âge du Bronze» alors qu'on pensait qu'il avait été acquis bien plus tôt.

     

    Il découle de cette observation et d'autres indices génétiques «que les puces, fortement impliquées dans la grande peste noire du Moyen Âge, ne transmettaient pas encore la maladie à l'âge du Bronze».

     

    Cette hypothèse est «renforcée par l'absence d'une mutation nécessaire à la forme de peste qui se transmet par les puces, appelée peste bubonique (du nom des bubons, ces gonflements douloureux des ganglions lymphatiques souvent décrits dans les textes médiévaux)», alors que la peste pulmonaire, l'autre forme de peste «ne se transmet que par contact direct entre les hommes». Donc, à l'âge du Bronze, les rats et leurs puces ne constituaient pas le vecteur et le réservoir «essentiels dans le développement des épidémies ultérieures».

     

    En outre, «la peste identifiée dans l'individu le plus ancien (2800 ans av. J.-C.)» ne disposait pas «de la mutation génétique qui supprime les flagelles, ces sortes de poils grâce auxquels les bactéries se déplacent mais qui les signalent aux défenses de notre organisme» et ces souches anciennes «n'avaient pas encore la capacité de coloniser les tissus profonds, qui rend les souches récentes si virulentes».

     

     


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