Une étude, dont les résultats intitulés «Early pre-Hispanic use of indigo blue in Peru» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de prouver que la teinture indigo était utilisée en Amérique du sud il y a 6200 ans, soit 1600 ans plus tôt que les Egyptiens des temps pharaoniques «à qui on prêtait jusque-là son plus antique usage».

Plus précisément, ces traces ont été trouvées à Huaca Prieta (côte nord du Pérou), dans les soubassements d’un vaste sanctuaire: en effet, «des fragments d’étoffes aux fibres encore imprégnées de ce bleu étaient enfouis dans les épaisses couches de sédiments d’une rampe d’accès conduisant au site».

Grâce «à la technique dite de chromatographie en phase liquide à haute performance (CLHP) qui permet de séparer des molécules présentes dans un mélange», l'analyse «de huit petites pièces de coton andin (Gossypium barbadense) a révélé des traces d’indigo bleu sur les rayures aujourd’hui délavées de cinq d’entre eux». Cette analyse a mis en évidence une «utilisation de composés organiques provenant de l’Indigofera spp.*, une plante tinctoriale d’Amérique du sud».

Bien que l'indigo soit «demeuré jusqu’à la fin du XIXe siècle la reine des teintures», ce n'est qu'en 1883 que la structure chimique de l’indigotine, son principal colorant, a pu être déterminée par le chimiste allemand Adolf von Baeyer.

Remarquons cependant que, dans les années 1920, «les frères Cotte, des archéologues, avaient rapporté avoir trouvé des fibres végétales teintées de bleu dans la caverne d’Adaouste, dans les Bouches-du-Rhône, occupée par l’homme au néolithique, il y a 9000 ans». Cette antériorité potentielle est néanmoins difficile à confirmer car «les techniques de datation et d’analyse n’étaient alors pas aussi fiables qu’aujourd’hui».

Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

* Indigofera