• Archéologie: le génome de 44 individus, dont les restes ont été exhumés de plusieurs tombes irlandaises, apporte un éclairage sur les premiers agriculteurs de l'île d'Irlande!____¤202009

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «A dynastic elite in monumental Neolithic society» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce à l'analyse du génome de 44 individus dont les restes ont été exhumés de plusieurs tombes complexes irlandaises, d'apporter un éclairage sur les premiers agriculteurs de l'île d'Irlande et les liens sociaux qui les unissaient.

     

    Relevons tout d'abord que «l'agriculture en Irlande a fait ses débuts au Néolithique, environ 4.000 ans avant Jésus-Christ». À cette époque, selon les estimations, «3.000 à 10.000 personnes vivent sur l'île, regroupées en petites communautés». Simultanément, «le long de l'Atlantique, des tombes mégalithiques d'un nouveau genre ont fait leur apparition».

     

    Ces sites funéraires «enterrés sous terre ou sous la roche» et «appelés 'passage tombs' en anglais», se composent «d'une seule ou plusieurs tombes situées dans des salles funéraires richement décorées», un long couloir étroit permettant d'y accéder. C'est justement en Irlande «que l'on retrouve le plus grand nombre de ces tombes sophistiquées».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a analysé les restes humains reposant dans des tombes mégalithiques à travers toute l'île d'Irlande. Il est ainsi apparu que deux individus avaient un génome particulièrement remarquable: «celui d'un homme et surtout celui d'un jeune garçon atteint de trisomie 21», ce qui constitue «le cas le plus ancien jamais décrit de cette maladie génétique».

     

    Concrètement, «le Dolmen de Poulnabrone est situé à l'ouest de l'Irlande, le long de la côte Atlantique». Dans une chambre funéraire sous les pierres, «les restes d'un nourrisson de six mois, de sexe masculin, ont été exhumés». C'est leur analyse génétique qui «a mis en évidence la présence d'un chromosome 21 surnuméraire caractéristique de la trisomie 21 ou syndrome de Down». En outre, le crâne de cet enfant «a la forme et la taille caractéristiques des patients atteints de trisomie 21».

     

    Les restes de l'autre individu remarquable, appelé PN10, «ont été retrouvés dans une salle funéraire en forme de croix, avec de nombreux objets ornementaux, sous le tumulus de Newgrange». L'étude a découvert dans son génome «plusieurs longues séquences d'homozygotie». Autrement dit, «cet homme est issu d'une relation consanguine de premier degré entre un frère ou une sœur, ou un parent et son enfant, impossible de trancher».

     

    Comme «d'autres restes découverts des tombes éloignées de celle de Newgrange ont un lien de parenté avec PN10», une «élite sociale, peut-être à l'origine des tombes sophistiquées, qui pratiquait l'inceste pour des raisons politiques, aurait pu exister au Néolithique» selon cette étude: en fait, bien que «les autres génomes analysés ne montrent pas de traces d'inceste comme PN10», les séquences d'homozygotie «sont plus nombreuses chez les Irlandais que chez les Britanniques de la même époque».

     

    Au bout du compte, selon l'étude, «la mer d'Irlande constituait un véritable obstacle pour les communautés de l'île d'Irlande et les vagues de colonisation en provenance des îles britanniques ont permis l'essor de l'agriculture sur l'île et une plus grande diversité génétique».

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :