• Archéologie: le séquençage de l’ADN de 28 pépins trouvés dans des sites archéologiques en France offre un regard nouveau sur la viticulture à l’époque romaine et médiévale!____¤201906

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Palaeogenomic insights into the origins of French grapevine diversity» ont été publiés dans la revue Nature Plants, a permis, grâce au séquençage de l’ADN de 28 pépins retrouvés dans des sites archéologiques en France, d’offrir un regard nouveau sur la viticulture à l’époque romaine et médiévale.

     

    Relevons tout d'abord que si «les naturalistes romains comme Pline l’Ancien ont décrit en détail les variétés de raisin cultivées au premier siècle avant notre ère», jusqu'ici, il était impossible «d’établir des liens généalogiques entre cépages anciens et modernes et de connaître l’origine des vignes actuelles».

     

    Aujourd'hui, l'étude ici présentée change la donne. Concrètement, «l’ADN de 28 pépins de raisin provenant de 9 sites archéologiques datant de l’âge de fer (500 ans avant notre ère), de l’époque romaine et du Moyen-Âge» a été extrait et séquencé; puis «des connections génétiques entre ces vignes anciennes et plusieurs centaines de variétés modernes de la collection de ressources génétique de l’Inra» ont été recherchées.

     

    Au bout du compte, il a été «retrouvé, dans un site proche d’Orléans datant d’il y a 900 ans, un pépin dont l’ADN est identique à celui du Savagnin Blanc actuel», ce qui indique que les vignerons l’ont «conservé égal à lui-même, par bouturage ou greffage, depuis des siècles». Notons que le Savagnin Blanc, «connu aussi sous le nom de Traminer», qui «donne les vins jaunes bien connus du Jura», est «aussi cultivé en Europe Centrale».

     

    D'autre part, «des liens de parenté étroits entre des pépins de l’époque romaine retrouvés dans le sud de la France et deux des plus célèbres familles de cépages» ont pu être établis: en l'occurrence, la Syrah, «emblématique des vins de la Vallée du Rhône», qui «est l’un des cépages les plus plantés dans le monde», et le Pinot noir», qui «est le grand cépage de qualité des vins de Bourgogne». En outre, «des liens de parenté direct entre des cépages romains et de cépages suisses comme l’Humagne blanc et l’Amigne» ont été mis en lumière.

     

    Pour finir, ces travaux permettent «d’en savoir plus sur les techniques viticoles en place dès l’époque romaine», car «ils montrent que les viticulteurs romains propageaient leurs cépages par bouturage à travers d’amples territoires» puisque «des pépins retrouvés sur deux sites romains contemporains, mais distants de 600 kilomètres, correspondent au même cépage». Cela confirme «que les viticulteurs d’il y a 2000 ans savaient maintenir et propager leurs cépages grâce au bouturage et au greffage, exactement comme le font les producteurs de vin d’aujourd’hui».

     

     


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