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Archéologie: les plus anciens indices chimiques de production de vin, vieux de 8.000 ans, ont été découverts dans le sud du Caucase en Géorgie!____¤201711
Une étude, dont les résultats intitulés «Early Neolithic wine of Georgia in the South Caucasus» ont été publiés dans la revue PNAS, fait état de la découverte dans le sud du Caucase, en Géorgie, de poteries néolithiques vieilles de 8.000 ans contenant les plus anciens indices chimiques de production de vin: en effet, jusqu'ici les plus anciennes indications de production de vin étaient datées «de 5.400 à 5.000 ans avant l'ère chrétienne» et provenaient des montagnes de Zagros en Iran.
Plus précisément, l'analyse des substances retrouvées dans les huit jarres mises au jour a permis de détecter «la présence d'acide tartrique, signature chimique du raisin et du vin» et de trois autres acides liés à la viticulture (l'acide malique, l'acide succinique et l'acide citrique).
La Géorgie se retrouve ainsi «au cœur du berceau de la domestication de la vigne et de la viticulture», puisque «la combinaison des données archéologiques, chimiques, botaniques, climatiques et de datation montre que la variété de vigne Vitis vinifera était abondante autour des deux sites d'excavation en Géorgie» qui ont été fouillés.
Ces deux sites, «riches en poteries du début du néolithique datant de 8.100 à 6.600 ans», sont «Gadachrili Gora et Shulaveris Gora, situés à une cinquantaine de kilomètres de Tbilissi». Il apparaît que «les vignes eurasiennes, qui produisent aujourd'hui 99,9% du vin dans le monde, sont originaires du Caucase» et il s'agit ici des «vestiges de la plus ancienne domestication de vignes sauvages en Eurasie dans le seul but de produire du vin».
Comme «la version domestiquée du raisin pour la production de vin de table compte aujourd'hui plus de 10.000 variétés dans le monde» («dont plus de 500 pour la seule Géorgie»), on peut en déduire «que les vignes ont fait l'objet de nombreux croisements pour créer différents cépages depuis très longtemps dans cette région d'Eurasie» où, durant le néolithique, le climat «était assez proche de celui des régions viticoles d'aujourd'hui en Italie et dans le sud de la France». Relevons ici que «la plupart des cépages classiques appartiennent à cette espèce comme le cabernet sauvignon, le chardonnay, le syrah, le merlot, la grenache, le mourvèdre ou le riesling».
Cette étude laisse penser que la viticulture a été «le principal élément du mode de vie néolithique» à se répandre dans le Caucase et au-delà vers le sud en Irak, en Syrie et en Turquie»: c'est d'ailleurs à cette période que la poterie («idéale pour fabriquer, servir et conserver des boissons fermentées», a été inventée «avec aussi de nombreuses avancées dans la technologie, la cuisine et l'art».
Au bout du compte, il ressort «que dans ces anciennes sociétés, boire et offrir du vin faisait partie de quasiment tous les aspects de la vie», le vin devenant «une composante incontournable des cultes religieux, de la pharmacopée, de la cuisine, de l'économie et de la vie sociale à travers tout le Moyen-Orient» en étant à la fois médicament, «lubrifiant social» et «une substance altérant l'esprit».
Tags : Archéologie, 2017, PNAS, vigne, viticulture, poteries, vin, acide succinique, acide citrique, raisin, jarres, acide tartrique acide malique, Néolithique
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