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Archéologie: les plus vieilles traces de soie de la préhistoire ont été identifiées dans la province chinoise du Henan: elles dateraient de plus de 8 500 ans!____¤201701
Une étude, dont les résultats intitulés «Biomolecular Evidence of Silk from 8,500 Years Ago» ont été publiés dans la revue PLOS ONE, a permis d'identifier dans des tombes du site néolithique de Jiahu (province chinoise du Henan), correspondant à la culture dite de Peiligang, les plus vieilles traces de soie de la préhistoire, qui dateraient de plus de 8 500 ans.
Ainsi, alors que jusqu'ici on pouvait seulement dire que «la soie était déjà présente en Chine depuis au moins le milieu du IVe millénaire av. J.-C.», cette découverte conduit à faire remonter dans le passé l'utilisation de cette matière à trois mille ans en arrière.
En réalité, la fibre, composée de fibroïne sécrétée par le ver à soie («la chenille d’un papillon nommé bombyx du mûrier», n'a pas été retrouvée directement dans un tissu recouvrant les squelettes contenus dans les tombes de Jiahu, car il n'existait plus.
Pour retrouver cette soie disparue, l'étude ici présentée est partie du principe «que les morts avaient été enterrés habillés» et a analysé, dans trois tombes, «le sol qui se trouvait directement sous les ossements, à la recherche des molécules caractéristiques résultant de la dégradation de la fibroïne» (la méthode avait déjà été «testée sur des échantillons de soie vieux de plus de deux mille ans»).
Cette analyse a cependant nécessité plusieurs précautions: «il fallait d’une part éviter de contaminer les échantillons mais aussi s’assurer que la technique n’allait pas voir des résidus de fibroïne partout, qui auraient pu être transportés dans les tombes d’une manière ou d’une autre». Ainsi, chercheurs ont également «prélevé des échantillons de sol en dehors des tombes pour effectuer des comparaisons».
Comme en fin de compte, «des peptides issus de la dégradation de la fibroïne ont été découverts dans deux des trois tombes mais pas ailleurs», ces observations amènent à conclure «que certains morts portaient des vêtements contenant de la soie». D'autre part, comme des aiguilles en os et des outils de tissage ont aussi été mis au jour sur le site, il est clair que «les habitants de Jiahu disposaient de compétences de base en matière de couture et de tissage».
Tags : Archéologie, 2017, PLOS ONE, tissage, soie, fibroïne, peptides, ver à soie, papillons, bombyx du mûrier, chenilles, tombes, Néolithique outils, aiguille
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