• Archéologie: les premiers habitants de l'Australie appréciaient des oeufs cuits de plus d'un kilo et demi, pondus par Genyornis newtoniun, un lointain ancêtre de l'autruche!____¤201602

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Human predation contributed to the extinction of the Australian megafaunal bird Genyornis newtoni ~47 ka» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis d'apporter la preuve que les premiers habitants de l'Australie appréciaient des oeufs cuits de plus d'un kilo et demi, pondus par Genyornis newtoniun, un lointain ancêtre de l'autruche qui, comme cette dernière, pouvait courir mais pas voler.

     

    Notons tout d'abord que les grands oiseaux coureurs qui appartenaient à l'espèce Genyornis newtoniun, «pouvaient peser entre 200 et 250 kilos et mesurer jusqu'à 2,5 mètres de haut» et qu'ils ont disparu d'Autralie, «il y a 47 000 ans, peu de temps après l'arrivée des premiers hominidés».

     

    Ce n'est d'ailleurs pas la seule espèce dans ce cas puisque «plus de 85 % des espèces d'oiseaux, de mammifères et de reptiles de plus de 50 kilos se sont éteintes peu après» cette arrivée («Genyornis cohabitait à l'époque avec des kangourous de près de 500 kilos, des Wombat de deux tonnes, des lézards de plus de 7 mètres et demi, des lions marsupiaux de presque 140 kilos, et de tortues de la taille d'une voiture»).

     

    Pour sa part, l'étude ici présentée a mis en évidence la consommation des œufs en question à partir de l'analyse «des fragments de coquilles brûlées d'œufs de Genyornis, retrouvés sur 200 sites à travers le continent». Afin de prouver que ces coquilles ont été brûlées par des hommes et non par un incendie de forêt, plusieurs éléments de preuves ont été apportés.

     

    Tout d'abord, la datation des coquilles brûlées (effectuée avec trois techniques: «carbone 14, étude du blanchiment des minéraux (datation optique) et mesure de la dégradation des acides aminés»), indique un âge situé entre 43 400 et 53 900 ans.

     

    Ensuite, «les acides aminés révèle la présence d'un gradient de dégradation très caractéristique» qui «ne peut être réalisé que si la partie noircie a été brièvement en contact avec une source de chaleur très forte, telle que des braises», car «si l'œuf avait été brûlé par un feu de forêt, et donc une source de chaleur plus étendue, le gradient de disposition des acides aminés dégradés aurait été beaucoup plus homogène».

     

    Enfin, les fragments de coquille brûlés n'ont été découverts dans 200 sites («sur les 2 000 dans lesquels on retrouve des coquilles de Genyornis») et, sur ces 200 sites, «les coquilles brûlées sont systématiquement retrouvées dans un tout petit périmètre (un cercle de moins de 3 mètres de diamètre), qui laisse plus penser à un feu de camp qu'à un incendie de forêt».

     

    Alors que, jusqu'ici, «les paléontologues ne disposaient d'aucune trace de découpe au silex sur des os de proies ni d'aucun fossile attestant d'une prédation humaine sur la faune de l'époque», l'information apportée par cette étude «est une pièce précieuse du puzzle de l'histoire ancienne de la faune de l'Australie».

     

    Ainsi, cette découverte, qui ne va pas jusqu'à démontrer que les premiers humains sont responsables de l'extinction Genyornis newtoniun, indique cependant qu'ils y ont contribué, car même si les prélèvement qu'ils effectuaient étaient modestes, leur impact devait être non négligeable «sur des animaux avec un faible taux de reproduction tel que Genyornis newtoniun.

     

     


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