• Archéologie: pour la première fois, des dents néandertaliennes partiellement digérées par de grands carnivores ont été identifiées!____¤201802

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «The challenges of identifying partially digested human teeth: first description of Neandertal remains from the Mousterian site of Marillac (Marillac-le-Franc, Charente) and implications for Palaeoanthropological research» ont été publiés dans la revue Paleo (volume 28), a permis pour la première fois d'identifier des dents néandertaliennes partiellement digérées par de grands carnivores: ces dents proviennent du site de Marillac - Les Pradelles (Charente).

     

    Notons tout d'abord que «le gisement moustérien (de type Quina) de Marillac ou Les Pradelles à Marillac-le-Franc (Charente) était un lieu dédié à l’exploitation spécialisée des carcasses ou parties de carcasses de rennes par les Néandertaliens»: autrement dit, «il ne s’agissait pas d’un habitat», mais d’une 'boucherie'.

     
    Sur ce site de fouilles, «un plus des milliers de restes de faune, des fragments osseux (surtout crâniens) néandertaliens et des dents humaines isolées ont été mis au jour». Alors que «les éléments osseux (animaux comme humains) présentent de nombreuses traces d’origine anthropique (cassures sur os frais, traces de découpe, etc)», il est apparu que «certaines dents ont été partiellement digérées», ce qui «démontre l’existence d’interactions inamicales entre les groupes néandertaliens, et entre ces derniers et les grands carnivores tels que l’Hyène des cavernes».

     
    Soulignons ici que «c’est la première fois que cette atteinte taphonomique très particulière est identifiée sur des dents humaines à cause de leur forme largement modifiée», car «l’attaque par l’acidité et les enzymes des sucs gastriques produit des modifications différentes sur l’émail et la dentine».

     

    Chaque dent en question «présente une étrange patine, la couronne dentaire semble volumineuse relativement à la racine dont l’apex devient très ouvert, le collet ne se situe plus en position anatomique» de sorte que «in fine, les incisives ou les canines humaines ressemblent alors à des dents de lait de bovidés ou de cervidés et peuvent être mal identifiées dans les collections de dents de faune».

     
    Alors que, dans d’autres gisements, les Néandertaliens ont inhumé certains de leurs morts, à Marillac / Les Pradelles, il n'en est pas ainsi, puisque «tous les restes humains se trouvent mélangés avec les vestiges de faune dans les sédiments». Du fait que certaines dents «étaient en place sur leur arcade maxillaire ou mandibulaire», il faut en conclure «que les carnivores ont charogné des 'morceaux' de faces humaines».

     
    En fin de compte, il ressort de cette étude «que les collections d’autres gisements doivent abriter des dents humaines non reconnues, car partiellement digérées, et mêlées avec les dents déciduales de faune». Autrement dit, il existe «de réelles perspectives de découvertes dans tous les sites plio-pléistocènes qui ont été fréquentés par de tels prédateurs».

     

     


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