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Archéologie: pour la première fois, les composants qui confèrent à l'encens, l'un des plus anciens parfums au monde, son odeur caractéristique, ont été identifiés!____¤201610
Une étude, dont les résultats intitulés «The (+)-cis- and (+)-trans-Olibanic Acids: Key Odorants of Frankincense» ont été publiés dans la revue Angewandte Chemie International Edition, a permis de découvrir quels sont les composants qui confèrent à l'encens, l'un des plus anciens parfums au monde, son odeur caractéristique: ce sont deux molécules trouvées pour la première fois dans la nature, qui ont été dénommées 'acides olibaniques'.
Rappelons tout d'abord que «l'encens (appelé également oliban), une gomme-résine exsudant de l'écorce des arbres Boswellia qui poussent dans les pays bordant la mer Rouge et le golfe d'Aden, est un des plus vieux parfums au monde». Utilisé «depuis plus de 6 000 ans dans toutes les civilisations, depuis la Mésopotamie jusqu'à nos jours», on l'évoque plus de vingt fois dans la Bible où il figure parmi les cadeaux offerts par les rois mages» et il est «régulièrement brûlé lors des cérémonies religieuses».
Cependant, «malgré sa longue histoire et le grand nombre de recherches qui lui ont été consacrées», jusqu'ici, «on ne connaissait toujours pas la nature exacte des molécules qui confèrent à l'encens son parfum si caractéristique». Ce n'est plus le cas aujourd'hui, puisque l'étude ici présentée vient de «réussir à les identifier pour la première fois».
Le défi qu'il fallait relever «était de trouver des méthodes d'analyse suffisamment précises pour caractériser ces substances odorantes présentes en très faible quantité (quelques centaines de ppm2) dans le parfum, et donc d'autant plus difficiles à déceler». Pour que cette entreprise réussisse «trois kilos d'huile essentielle d'encens de Somalie» ont été utilisés à partir desquels «un échantillon purifié d'environ 1 mg de deux constituants odorants» ont été isolés «par une série de distillations, extractions et chromatographies».
En outre, «le recours à un ensemble de chercheurs formés à reconnaître l'odeur typique de l'encens s'est avéré nécessaire, car seul le nez humain est assez sensible pour détecter ces constituants en faible quantité dans un mélange». Enfin, la structure moléculaire de ces substances a été déterminée «par résonnance magnétique nucléaire (RMN, l'équivalent de l'IRM appliquée aux molécules)».
Il en a découlé l'identification des deux molécules, qui donnent à l'encens son odeur si particulière de 'vieille église'»: ces molécules sont les acides (+)-trans- et (+)-cis-2-octylcyclopropane-1-carboxylique et «c'est d'ailleurs la première fois que l'on découvre ces composés dans la nature». Pour valider de manière irréfutable cette caractérisation établie grâce à l'analyse spectrale, la synthése de chacun de «ces deux composés baptisés 'acides olibaniques' (de l'oliban, autre nom de l'encens)» a été réalisée. Ainsi, désormais, il va être possible, grâce à cette découverte, «de fabriquer ces molécules de façon artificielle, à volonté et de les utiliser dans différents parfums».
Tags : Archéologie, chimie, 2016, parfums, encens, acides olibaniques, Boswellia, Bible, odeurs, nez, civilisations, Angewandte Chemie
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