Une étude, dont les résultats intitulés «Evidence of Cosmic Impact at Abu Hureyra, Syria at the Younger Dryas Onset (~12.8 ka): High-temperature melting at >2200 °C» ont été publiés dans la revue Scientific Reports, laisse penser qu'un des tout premiers villages humains dont les traces sont situées en Syrie, dans le site de Tell Abu Hureyra, aujourd'hui noyé sous un lac artificiel, a dû être détruit, il y a quelque 13.000 ans, par l'impact d'une météorite.

Relevons tout d'abord que le site de Tell Abu Hureyra, qui «a été fouillé dans les années 1970» avant d'être noyé par le lac el-Assad, porte les traces d'une occupation humaine datée aux environs de 12.800 ans «qui témoigne d'une époque à laquelle nos ancêtres ont commencé à domestiquer des animaux et à cultiver des terres».

Pour sa part, l'étude ici présentée révèle la découverte de morceaux de verre fondu «dans les matériaux collectés sur place». Comme les caractéristiques de ce verre fondu «suggèrent qu'il s'est formé à des températures très élevées» («au moins 1.200 °C et peut-être même jusqu'à plus de 2.200 °C»), elle en déduit que ces températures ont été «provoquées par un phénomène 'extrêmement violent, de haute énergie et de grande vitesse'», c'est-à-dire l'impact d’une météorite.

Rappelons ici «qu'il existe une théorie selon laquelle une météorite aurait causé l'extinction des mammouths et autres grands mammifères à la fin du Pléistocène ainsi que le refroidissement du Dryas récent». Cette théorie a été récemment renforcée «grâce à plusieurs découvertes» notamment «celle d'un cratère d'impact qui pourrait correspondre sous le glacier Hiawatha (Groenland)».

Selon cette étude, «le site de Tell Abu Hureyra aurait été ' brusquement détruit' par la météorite en question» ou plutôt «par l'un des débris de celle qui semble avoir été une comète fragmentée», puisque les analyses menées «apportent des preuves directes de la catastrophe et de ses conséquences pour le village humain».