• Archéologie: une mesure du carbone 14 a permis de distinguer les produits d'origine naturelle de ceux obtenus par synthèse chimique dans des cosmétiques de l'Antiquité!____¤201807

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Absolute dating of lead carbonates in ancient cosmetics by radiocarbon» ont été publiés dans la revue Communications Chemistry, a permis, grâce à une mesure du carbone 14 réalisée pour la toute première fois sur des carbonates de plomb, de distinguer les produits d'origine naturelle de ceux obtenus par synthèse chimique dans des cosmétiques de l'Antiquité.

     

    Rappelons tout d'abord que «le carbonate de plomb est l'un des principaux composés de l'art et de l'archéologie, utilisé comme ingrédient dans la peinture et les cosmétiques depuis l'Antiquité». Alors que «la datation au carbone 14 (ou radiocarbone) par spectrométrie de masse par accélérateur est habituellement appliquée aux restes organiques (boischarbon de bois, os, etc.) qui incorporent du carbone radioactif par photosynthèse ou ingestion», jusqu’ici, «la technique n’avait jamais été appliquée» aux composés cosmétiques.

     

    Dans ce contexte, le premier caractère inédit de l’étude réside dans «la mise au point de la technique de mesure» tandis que le second provient du fait «que cette technique a été appliquée à des échantillons datant de la haute Antiquité». En fin de compte ce travail «apporte la preuve directe d’une théorie (avancée par les chimistes depuis une vingtaine d’années) selon laquelle les anciens Égyptiens maîtrisaient déjà des techniques de synthèse chimique et les appliquaient à leur 'industrie' cosmétique».

     

    Plus précisément, «les poudres de maquillage peuvent être différenciées par le radiocarbone selon qu’elles sont naturelles ou fabriquées», car «le radiocarbone est produit par des réactions nucléaires dans la haute atmosphère, puis assimilé sous forme de dioxyde de carbone par les organismes vivants» et donc du fait de sa désintégration progressive, «le carbone 14 n’est pas présent dans les minéraux formés il y a très longtemps».

     

    De la sorte, «les produits cosmétiques n’ayant subi qu’une préparation minimum (simple broyage par exemple) n’en portent pas de trace puisqu’ils sont issus directement du monde minéral», tandis que «le radiocarbone peut être présent dans les produits préparés par voie chimique, étant apporté dans ce cas par l’incorporation de CO2 contemporain, issu de composés de la biosphère (apports organiques)».

     

    En conséquence, «l'étude démontre que la cérusite (PbCO3) a d’abord été utilisée pour les cosmétiques dans le Royaume égyptien à l’état de minéral naturel (sans trace de radiocarbone) et, par la suite, sous la forme d’un composé synthétisé, fabriqué par les anciens Grecs». En outre, l'étude montre que «la phosgénite (PbCl2(CO3)2) a été produite artificiellement par les Égyptiens,il y a environ 3500 ans». Les analyses effectuées confirment ainsi «l'expertise des anciens Égyptiens et des Grecs dans la synthèse chimique des cosmétiques».

     

     


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